Faire du Service Public des Services Communs

Selon l’étude mondiale biannuelle de l’ONU, 193 pays ont été classés selon trois critères : les services en ligne, la qualité des infrastructures et l’Open Data. La France gagne des places grâce à l’innovation des services en lignes et aussi suite à la refonte d’Etalab et au partage des données publiques, impliquant la participation des citoyens. Même si l’Europe perd 3 pays dans le top 10 en 2 ans, la France gagne des places. Ne boudons pas notre plaisir ! (Source : ONU, septembre 2014)

La France dans l’E-GOV : 4ème rang mondial / 1ère place en Europe

Moderniser les services publics, rendre plus efficaces les services de l‘Etat, du gouvernement ou les rouages de la machinerie administrative en général. Une belle « face nord » ?

Bien sûr on trouvera pléthore d’arguments, de témoignages décourageants, d’initiatives avortées ou sabordées, de remarquables études n’ayant servi qu’à caler une armoire, pour permettre aux zélés zélateurs d’abonder dans le sens du « y a rien à faire », « impossible de déplacer la moindre couche dans le mille feuille », …

Pourtant nous pensons qu’il est possible de réinventer l’action publique. Ambitieux ou naïf ? Les nouvelles technologies et les nouvelles méthodes de travail comme le Lean management (et surtout la combinaison des deux) injectent de nouvelles perspectives.

Les innovations technologiques sont globalement bien perçues par les agents et plébiscitées par les usagers. Elles ouvrent des nouveaux usages et un renouvellement de la relation aux services publics si :

  • La hiérarchie accepte de lâcher prise aux bonnes pratiques impulsées par les agents de terrain,
  • l’auto-responsabilisation des agents est respectée et non plus suspectée (par les agents et leur encadrement),
  • l’équipe libère la capacité d’initiative et d’actions de 97% des agents au lieu de les bloquer en pensant contrôler les 3% d’écarts,
  • les marchés publics s’ouvrent pour casser les situations de rente ou de blocage qui défavorisent souvent les PME agiles et innovantes et privilégient les grands groupes

Notre expérience nous a prouvé qu’il est possible de fonctionner et de réussir autrement :

  • en mettant sur pied des équipes agiles avec les bons accélérateurs (technologiques, management, gouvernance, et les bonnes ressources…).
  • En renversant des approches centralisatrices et top-down de diffusion d’information par des logiques de création de plateforme ouvertes et enrichies par tous: exemple data.gouv.fr

Le SGMAP et la DISIC sont là pour promouvoir ces innovations tant technologiques que managériales et démontrer par l’exemple et sur le terrain que ça marche.

Le numérique n’est pas uniquement un sujet technologique.

Au niveau de l’Etat, Thierry Mandon (SGMAP) a annoncé le lancement d’un vaste programme de diffusion de la culture numérique au sein de l’état pour « intégrer davantage les technologies du numérique et ses méthodes innovantes ».

Le citoyen est également invité à devenir davantage contributeur de ces changements en tant que Netizen (citoyen connecté) : la concertation nationale organisée par le CNNum (http://contribuez.cnnumerique.fr/) sur les « enjeux sociétaux et économiques liés aux transformations numériques » ouvre le débat à tous les acteurs de la société, en s’appuyant sur l’intelligence collective.

Dans tous les cas, les règles d’or de la transformation du secteur public pour retrouver l’audace d’agir et de s’améliorer :

  • Ecouter la voix du client (l’usager) et savoir l’impliquer (Netizen),
  • « Faire en allant » (dans l’esprit Lean Startup) : faire et ajuster en cours de route plutôt que réfléchir 107 ans,
  • Faire avec et pour (associer les agents de terrain),
  • Mettre un niveau d’énergie élevé et expérimenter les nouveaux usages.