Steve Jobs est mort ce 5 octobre 2011.
Depuis plus de trente ans, ses idées et son travail ont fait passer l’informatique d’une industrie du calcul, austère et hermétique, à un prolongement des humains, intégrée à la vie de tous les jours, à tel point qu’elle est aussi naturelle que le ciel ou l’eau courante pour notre génération Y.
Réalisons ce qu’il a contribué à nous léguer : les polices de caractères vectorielles, lisses et belles quel que soit le niveau de zoom, la souris, que Xerox ne développait pas, le mac, ordinateur personnel alternatif au PC, windows, d’abord apparu sur les macs, excel et word, dont les premières versions abouties étaient sur mac, des années avant les PCs, le copier-coller, Mac OS, un unix ergonomique, robuste et beau, les baladeurs musicaux modernes, le cloud computing avant l’heure (2007 !) avec mobile me, un smartphone à l’interface révolutionnaire, de la musique dématérialisée, un ordinateur sans clavier utilisable dans son canapé ou dans son lit, des touchpads d’usage fiable et naturel, qui feront disparaître les souris, des portables beaux, fins, légers et performants…
J’en oublie sûrement.
On pourra arguer que toutes ces innovations, tellement naturelles aujourd’hui qu’on se demande comment on faisait avant, auraient quand même vu le jour sans lui, qu’elles sont le produit d’une coalescence de techniques, de savoir-faire et de besoins. Peut-être. J’en doute quand je vois la plupart des produits concurrents, avant que ces derniers n’aient rattrapé leur retard en s’inspirant largement des réussites de leur redoutable précurseur.
Qu’est-ce qui a permis cela ?
Je pense : une immense mais juste exigence, une recherche de l’amélioration permanente, une soif du beau, un besoin d’esthétique, un renversement de pensée conduisant à concevoir des outils adaptés à l’humain, d’apparence simple, très fonctionnels et ergonomiques, un refus de suivre les routes tracées, une capacité à connecter des univers très lointains, comme la calligraphie et l’informatique, une immense confiance en soi, forgée par des épreuves, une recherche de sens.
Je recommande à ce titre de voir ou de revoir le très émouvant discours de Stanford en 2005, qui en dit long sur Steve Jobs :
Quoi qu’il ait pu faire pour que son entreprise lui survive avec vitalité, sa créativité et sa capacité visionnaire ont disparu avec lui.
En cela il nous laisse orphelins.
Philippe Kalousdian – Directeur Associé d’ISlean consulting