Après une étude sur les subventions aux associations de la Mairie de Paris et une analyse sur l’utilisation des pistes cyclables avec la rue de Rivoli, reprenons de la hauteur sur cette belle ville de Paris. De nouveau, merci à l’open data. Cette fois, davantage aux opérateurs anonymes de l’Insee et à ceux des données sur les collectivités territoriales. Merci à eux !
Paris : une ville qui perd ses habitants
Pour remettre les choses en perspectives, revenons aux fondamentaux : une ville est d’abord une construction humaine, pour faire coexister une population. Paris, au sein de son périphérique, accueille environ 2 millions de personnes.
Toutefois, si l’Ile-de-France est l’une des zones les plus peuplées d’Europe, Paris a tendance à perdre ses habitants dans la durée.
Source : Insee
On voit une stagnation relative entre 1982 et 2008, avec même une reprise de la hausse de la population entre 2008 et 2013 !
En revanche, cela veut dire (car l’Insee mesure les choses bien) que la densité de population à Paris a grandement baissé depuis 1968 ! A cette époque, 24 580 habitants se partageaient un km². En 2019, c’est un peu plus de 20 000 habitants sur la même surface. Soit 4 000 habitants de moins par km².
Regardons maintenant les dernières années, depuis 2014.
En regardant avec les données de l’observatoire du territoire sur ces dernières années, on retrouve cette baisse sur les années 2014-2021. Toutefois, ce n’est pas tout à fait le même nombre d’habitants en 2019 par rapport à l’Insee.
Le budget de Paris entre 2014 et 2021 : en décalage avec sa population ?
Les dépenses de fonctionnement sont relativement stables entre 2014 et 2018, aux alentours de 4,5 milliards d’euros annuels. A partir de 2019, les dépenses augmentent fortement à plus de 6 milliards d’euros par an.
En croisant population et dépenses, on constate une forte hausse par habitant : d’une base 100 en 2014 les dépenses de fonctionnement passent à 143 en 2021.
Tous les postes du budget ne sont pas égaux devant cette hausse.
Les frais de personnels, par exemple, augmentent pendant la période.
Si les dépenses ont également tendance à augmenter sur la période, elles ne le font pas toutes avec le même rythme. Les dépenses d’intervention augmentent fortement. A l’inverse, les dépenses d’équipement et d’investissement hors remboursement stagnent sur la période.
En conclusion : moins de monde, mais une Ville plus chère
Pour conclure cette analyse : les habitants de Paris sont moins nombreux qu’en 1968. Ils bénéficient de nettement plus d’espace par habitant. Après une stagnation, la population baisse de nouveau depuis 2013/2014. A l’inverse, les dépenses augmentent fortement depuis 2019. D’abord pour son fonctionnement, avec peu d’investissements et d’équipements.
Merci de cette analyse, fort utile alors que la mairie envisage encore d’accroître de 52% les taxes foncières. Un Paris vieillissant, avec peu d’investissements et une dégradation des chaussées, qui se vide, tout en accroissant ses dépenses de fonctionnement à un niveau plus élevé par tête que la plupart des grandes capitales… Il serait utile de compléter par une analyse de ce vers quoi vont ces dépenses de fonctionnement (fonctionnaires, mais aussi associations), et d’avoir quelques comparaisons internationales.
Bonne journée
Bonjour Grégoire,
Merci pour votre commentaire et les analyses suggérées.
Avant d’étudier plus en détails les autres axes, je vous indique deux articles sur les subventions aux associations https://islean-consulting.fr/fr/billet-islean/subventions-associations-mairie-paris-2/ ou celui sur le résultat d’usage des pistes cyclables : https://islean-consulting.fr/fr/liberation-et-transformation-culturelle/circulation-data-velos-rue-rivoli-2020/
Louis Alexandre