Paris, dimanche 2 avril. La Mairie a décidé de mener un exercice démocratique sur une question sensible : les trottinettes en libre-service. Plébiscite contre les trottinettes. Mais quelle était la situation des trottinettes dans Paris ? Point Data.
Les trottinettes dans la capitale : 3 opérateurs depuis 2019
Depuis 2019, trois opérateurs proposent des trottinettes en libre-service à Paris : Dott, Lime et Tier. Les trois sociétés avaient déjà aménagé leurs services, afin de réduire les tollés constatés dans l’utilisation des trottinettes : l’interdiction à la location aux mineurs et la plaque minéralogique ont été annoncée en novembre 2022. Les trois opérateurs verseraient 930 000 euros annuels à la Mairie.
La Mairie avait également pavé d’amendes l’usage des trottinettes. Pour éviter les excès des premiers temps : l’amende pouvait aller jusque 1500 € si l’usager roulait à plus de 25 km/h, par exemple ! Et circuler sur un trottoir, c’est une amende de 135 €.
Cependant, la trottinette semble être devenu quand même le moyen de mobilité plébiscité des déplacements (courbe en rouge). En novembre 2022, c’est près de 47 068 trajets quotidiens en trottinettes, selon les statistiques de la Région Ile-de-France. Loin devant le vélo !
En avril 2023, la tendance est même encore à la hausse de 20% par rapport à mars. Une semaine après la votation de la Mairie sur les trottinettes en libre-service… Votation qui a montré le rejet par les votants de la trottinette en libre-service. Dommage.
Un accès au service différent par arrondissement
Paris compte ainsi 15 000 trottinettes entre Dott, Lime et Tier Mobility et 2 500 places. Sur une carte, on a l’impression que de nombreux emplacements ont été plantés dans la capitale.
Carte construite à partir de l’open data de Paris (en vert les emplacements de trottinettes et en rouge les emplacements partagés avec les vélos) : la carte donne l’impression d’un bon accès pour tous aux emplacements pour trottinettes.
Toutefois, la photo est plus nuancée par arrondissement. Le centre de Paris est plutôt bien doté en nombre d’emplacements pour les trottinettes. Le 7ème fait exception malgré une petite taille. Puis, le 12ème arrondissement marque une série d’arrondissements moins équipés.
Les électeurs qui ont pris le temps de se déplacer le 2 avril ont massivement voté contre lors de la votation. A 89%, les votants ont dit non aux trottinettes. Un trait sur des recettes de près d’un million d’euros pour la Mairie.
En comparant les courbes sur le taux de rejet et le nombre d’équipement au km², on pourrait même se dire que plus le taux d’équipement est haut, moins le rejet est haut. Mais ce serait illusoire d’imaginer inverser la tendance en partant de ce niveau de rejet exprimé !
La question résiduelle est finalement : le 2 avril, les votants sont-ils venus voter dans les mairies en trottinette ou à pied ?
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