Longtemps je me suis levé de bonne heure… et autour de mon café serré, dans les brumes matinales, en pensant à mon métier de consultant en organisation, je me suis dit que la profusion de données et les techniques d’analyses de données allaient radicalement bouleverser nos méthodes d’audit d’organisation et de performance. Finalement après avoir mené plusieurs missions récentes je pense que ce ne sera pas le cas. Les techniques du Big Data vont compléter les méthodes traditionnelles de l’audit de performance (des procédés, des processus, des organisations…) mais ne vont pas les faire disparaitre. Elles vont au contraire imposer une expertise et une productivité sans cesse croissante sur les outils traditionnels.

De nouvelles compétences, de nouveaux outils incroyables mais…

Au delà du bouleversement des méthodes, ma réflexion originelle était de me dire que le métier de conseil en organisation allait être radicalement impacté et que les consultants de demain seraient uniquement des virtuoses de la collecte et de l’analyse de données et qu’il fallait donc que j’envisage de partir en retraite illico presto étant dépassé par ces techniques grâce auxquelles je vois mes jeunes collègues manipuler avec brio des volumes de données monstrueux avec des PowerQuery, du BigQuery sur des Google Cloud machin, des Dataiku barbatrucs… et sortir des résultats intéressants en deux temps trois mouvements quand j’en suis encore à faire ma première formule dans un excel ou à faire une régression linéaire à la mano.
Bref je me suis dit que le métier avait changé et que mes méthodes antédiluviennes classiques basées sur des traditionnels entretiens, souvent menés à deux personnes parce qu’on écoute mieux à 4 oreilles, étaient complétement dépassées (même si bien évidemment, le but des entretiens est aussi de collecter des documents et des jeux de données et d’en comprendre les principaux fondements métiers)
Lors de missions d’audits récentes plusieurs réflexions de clients m’ont cependant surprises. La plupart de ces réflexions tournaient autour de l’étonnement suivant : « j’ai été très surpris que vous ayez déchiffré autant de choses alors que vous n’avez mené que des entretiens très courts et en apparence très généraux et anodins ».

Le big data ça ne fait pas tout non plus

Certes, sur quasiment tous nos audits, nous avons à notre disposition de nombreuses données (en tout cas plus qu’avant) et leur analyse nécessite de nouvelles compétences, mais…
  • une organisation cela reste avant tout des êtres humains qui travaillent ensemble,
  • L’analyse des données, malgré toutes ces nouvelles compétences, cette virtuosité, ces outils… ça prend quand même du temps et nos clients n’ont pas prévu de faire des audits plus longs et/ou plus chers, hélas !
  • A noter que dans certains secteurs et certaines petites organisation (PME, petites associations, …), il n’y a pas toujours de données suffisantes en volume ou en qualité, ou il faut passer beaucoup de temps à les collecter et les mettre en qualité
Il reste donc moins de temps disponible pour les entretiens ! Il faut être encore meilleurs dans les techniques d’interviews, d’écoute active, de prise de note et d’exploitation de la moindre bribe d’information –> toute compétence sur lesquelles nos jeunes sont toujours aussi mal formés alors que notre niveau d’exigence ne cesse d’augmenter.
Une affaire de spécialistes
Bref les audits d’organisations c’est plus que jamais une affaire de spécialiste et aussi par voie de conséquence de mix de compétences / sensibilité au sein des équipes d’audit (sur des gros audits) entre jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, facilitants et contrôlants, ou autres verts et jaunes…
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