Nous évoquions dans les articles précédents les notions d’Industrie 4.0, également appelée Industrie du futur, et de Lean Management qui sont deux des modèles de production ayant un objectif commun : celui de fabriquer de manière efficiente des produits très personnalisés à la demande. L’apogée est de produire des articles personnalisés aux couts de production de masse grâce à une chaîne de production très flexible, réactive et efficiente.
Cet article essayera de distinguer les liens entre ces deux concepts : lesquels est le prérequis à l’autre et comment se complètent-ils pour arriver au Lean 4.0 ?
Quels liens entre Lean Management et Industrie 4.0 ?
Nous débutons par établir les différences entre Lean management et Industrie 4.0
Bien que les deux fassent partie intégrante de la stratégie d’amélioration de la performance d’une entreprise, leurs approches de gestion sont différentes mais consubstantielles.
Le Lean management est un ensemble de méthodes visant à éliminer toutes les activités sans valeur ajoutée et à optimiser les activités à valeur ajoutée.
Il s’attache à réduire les déchets que toutes les entreprises, qu’elles soient administratives ou de production, peuvent générer. Son succès repose sur la participation de tous les collaborateurs sans oublier le management qui doit être le moteur de l’amélioration continue. Les méthodes de gestion Lean sont principalement basées sur les étapes PDCA de la roue de Deming.
L’Industrie 4.0 transforme intelligemment les processus physiques et le flux d’informations de l’état manuel à l’état automatisé. Il modifiera considérablement la chaîne de valeur de l’entreprise et évoluera du fournisseur au client à travers toutes les activités internes et externes à valeur ajoutée de l’entreprise. L’Industrie 4.0 se caractérise par l’intégration de nouvelles technologies développées sous la forme de projets d’investissement, dont la spécification est l’un des éléments-clés. Comme pour le Lean management, le développement de l’Industrie 4.0 nécessite une forte implication du management, et pour générer un retour sur investissement, nous devons accompagner le changement et adopter de nouveaux business modèles.
Ainsi, le Lean management se concentre davantage sur l’élimination des activités sans valeur et l’optimisation des activités à valeur ajoutée, tandis que l’Industrie 4.0 se concentre sur l’automatisation du reste des activités à valeur ajoutée.
Mais qui de la poule ou l’oeuf est-il arrivé le premier ?
Le Lean management est un prérequis à l’Industrie 4.0
Un des avis largement partagés et acceptés repose sur le fait que le Lean soit une condition préalable à l’Industrie 4.0 : si les processus sont inefficaces, perclus de gaspillages et complexes alors ils ne doivent pas être automatisés, faute de quoi l’aboutissement de cette automatisation ne fera qu’amplifier ces défauts. Quelle que soit la technique utilisée, la satisfaction du client, l’esquive des gaspillages, la simplicité des processus et l’efficience des opérations doivent être les maîtres mots.
Ainsi l’Industrie 4.0 ne peut porter ses fruits qu’avec l’implémentation préalable du lean afin d’optimiser et d’orienter les investissements technologiques vers une efficience future améliorée et surtout durable.
L’industrie 4.0 comme condition préalable au Lean management
Cette éventualité suppose que les mises en oeuvre du Lean actuelles ont des limites dans la gestion de la flexibilité et de la complexité des processus. Ces limitations sont des processus et des produits plus complexes, avec un degré de personnalisation plus élevé et moins d’itérations. C’est la production de petits lots en un seul produit.
L’industrie 4.0 peut à elle seule améliorer la flexibilité et la gestion de la complexité. Toutefois elle peut également briser les limites du Lean et ouvrir de nouveaux domaines et de nouvelles applications possibles. Cette nouvelle dimension du Lean s’appelle Lean 4.0, et la technologie Industrie 4.0 est essentielle pour la revitaliser.
Lean management + Industrie 4.0 = Lean 4.0
Cette dernière hypothèse combine les deux premiers postulats et suggère qu’ils s’auto-alimentent. En effet, en mettant en oeuvre le Lean management et l’Industrie 4.0 de manière holistique, de belles synergies se créent.
Un exemple peut être l’IOT (l’internet of things), considéré comme une technologie de l’Industrie 4.0. L’objectif est de faire en sorte que la planification interagisse avec le gestionnaire de processus externe. Cette technologie trouve totalement sa place dans le 3 ème principe du Lean management : la production à flux tendu. En effet, avec l’IOT on s’assure que la valeur s’écoule bien sur le flux et ne s’arrête pas au fil du cheminement sur le processus. Toute attente dans le flux, les stocks, sont autant de pertes d’efficience du processus que de freins. Ainsi, l’IOT ouvre de nouvelles perspectives pour quant à la gestion de la fabrication efficiente de pièces complexes, mais nécessite toujours des réglages, des ajustements et un environnement « Lean » adéquat pour tenir toutes ses engagements.
Comme énoncé auparavant, l’Industrie 4.0 peut apporter de nombreuses améliorations par elle-même, mais sans la synergie obtenue par la combinaison avec Lean, les avantages ne seront pas pleinement exploités. C’est cette combinaison synergétique de Lean et industrie 4.0 que l’appelle Lean 4.0.
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