Les défis autour de la logistique du premier / dernier kilomètre ou Logistique de proximité se multiplient et forcent les entreprises à repenser leur supply : pression sur les coûts, design de nouveaux services, démultiplication des points de contact B2B/2C, fluidification de la logistique retour, etc. En somme on a là un triple enjeu :
- Optimiser le coût des opérations logistiques de proximité (ressources et moyens engagés)
- Améliorer, maîtriser la qualité et le niveau de service (livraison rapide J+/H+, respect des engagements…)
- Diminuer l’impact carbone de ces opérations (adapter les opérations aux Zones à Faible Emissions [ZFE] et zones piétonnes, verdir la flotte, diminuer les distances parcourues…)
Quelques pistes pour comprendre et traiter ces enjeux…
La logistique du premier / dernier km, qu’est-ce que c’est ?
Le dernier km correspond à l’ensemble des opérations de transport succédant à la dernière opération de tri / préparation avant l’obtention du produit par le client. Le premier km c’est pareil dans l’autre sens. Le schéma ci-dessous inscrit ces opérations du premier / dernier km dans la chaîne des transports d’un bien (orienté retail mais on extrapolera à loisir) :
Donc un premier ordre de grandeur à avoir en tête : alors que le premier / dernier km représente souvent moins de 10% de la distance parcourue par un produit, il engendre 30 à 50% des coûts de transport. Le premier km c’est un peu comme la traversée de l’atmosphère pour une fusée.
Notez par ailleurs qu’en dehors du retail, « logistique du premier / dernier km » couvre en réalité un large panel d’activités : livraison de repas, de colis, maintenance d’infrastructures (électriques, gaz…), démarchage, taxi, etc.
Optimiser le premier/dernier km = optimiser un système
Si vous êtes Uber ou Delivroo, vous n’avez pas à vous poser les questions qui suivent : pas de stock, pas de facilities, pas de contraintes particulières si ce n’est optimiser l’exploitation d’une flotte en transit quasi H24. Mieux encore, les ressources engagées s’adapteront d’elles-mêmes à l’offre et la demande (les chauffeurs Uber parisiens qui partent l’été sur la Côte d’Azur).
Pour les autres, optimiser ces opérations ne se réduit malheureusement pas à faire du dispatch d’activité sur une flotte en transit. Il faut :
1 – avoir a minima une première estimation des caractéristiques et des volumes d’activités au premier / dernier km en jeu : localisation et densité de clients sur la zone, nombre de prestations par jour, temps de prestations, besoins en moyens spéciaux (véhicules frigorifiques, électriques, vélos…)
2 – Compte tenu de ces éléments, trouver l’optimal en coûts (investissement et run) pour le système intégré des opérations logistiques de proximité. « Intégré », veut dire prendre en compte au moins 3 variables : les coûts des stocks, les coûts de facilities (entrepôts, moyens de manutention, racks…), les coûts de transport. L’équation de coût qui en résulte dépend de votre activité. Cela devrait néanmoins ressembler à quelque chose comme ça :
On déduit de cette étape le nombre d’entrepôts ou points de départ de vos opérations au premier / dernier km. Ensuite les tournées au départ de ces sites peuvent être optimisée.
Mesurer la performance de votre logistique de proximité
On zoome maintenant sur le segment transport de l’activité : un agent qui conduit un véhicule pour réaliser des prestations (opération de maintenance, livraison, collecte…) sur un territoire plus ou moins grand et plus ou moins dense en points d’arrêt.
L’indicateur le plus utilisé pour benchmarker / piloter la performance d’une activité de logistique de proximité est le coût ramené à l’arrêt : allant de 3€ à +20€ selon la nature et les contraintes du service que vous réalisez, c’est cet indicateur qui vous sera utile pour évaluer la performance de vos opérations de transport.
Optimiser les circuits
Fini le papier / crayon pour optimiser un plan de tournée et donc votre coût à l’arrêt, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour garantir d’atteindre un optimum sur les coûts dans ces systèmes complexes.
- Les solutions de dispatch : elles permettent d’optimiser l’attribution de prestations à une flotte de véhicules en transit – à privilégier lorsque les opérations réalisées sont imprévisibles (commande taxi, interventions d’urgence, commande à la demande…)
- Les optimisateurs statiques : ils permettent la génération one shot des bulletins d’itinéraire pour une flotte de véhicules – à privilégier lorsque la majorité des opérations logistiques sont récurrentes et stables (même adresse, même horaire, même emport…)
Quelques exemples de solutions ci-dessous :