Dans le cadre de nos rencontres avec des entrepreneurs, nous avons eu la chance de rencontrer Frédéric Baumann, fondateur d’une solution de CRM (Customer Relationship Management), Corymbus. Frédéric partage pour ISLEAN le parcours de l’aventure entrepreneuriale et son expérience.
Comment avez-vous lancé ce projet ?
Je développe des logiciels depuis que j’ai 12 ans, c’est vraiment une passion. Et j’ai toujours eu envie de créer un produit, et d’avoir mon entreprise pour le développer. Après une formation d’ingénieur, j’ai commencé à travailler comme développeur, puis j’ai évolué vers des fonctions commerciales. Devant utiliser des CRM, j’ai été sidéré par la complexité de ces outils, même pour des tâches simples : relances clients, chiffre d’affaires prévisionnel, campagnes email. Puis, étant chargé de satisfaction client, j’ai entendu pendant 8 ans les commentaires de centaines d’utilisateurs sur la simplicité de ces outils, je me suis dit qu’il y avait vraiment quelque chose à faire ! J’ai donc associé ces expériences et ma passion, pour concrétiser ma vision et développer mon propre outil : Corymbus. Il n’y avait pas de réelles solutions pour les TPE et indépendants : les outils du marché étaient, à mon avis, soit chers et lourds, soit gratuits, mais insuffisants. Cela m’a décidé à cibler ce segment d’utilisateurs en particulier.
Avez-vous reçu de l’aide au démarrage de votre projet ?
J’ai développé l’outil pendant mon temps libre. Le risque quand on travaille de façon déconnectée des utilisateurs est de s’éterniser dans des développements qui en fin de compte n’auront peut-être aucune valeur ajoutée pour le client. Grâce à Philippe Kalousdian, associé du cabinet ISLEAN, j’ai pu organiser des webinaires de recueil de besoins : j’ai pu présenter un MVP (minimum viable product) à des utilisateurs potentiels. Les avis étaient très constructifs et cet exercice fut extrêmement bénéfique pour la suite des développements. Le principal atout de Corymbus qui ressortit de ces entretiens était sa simplicité d’utilisation, ce qui était très encourageant puisque c’était justement la raison d’être du projet.
J’ai également sollicité beaucoup d’amis et de conseillers, que je remercie bien sincèrement, pour m’épauler sur le développement commercial et la recherche de nouveaux prospects. Mes expériences professionnelles passées m’ont beaucoup appris sur les forces et faiblesses des outils du marché, ainsi que sur les attentes des utilisateurs de CRM. Toutefois, je côtoyais principalement des grands groupes. J’ai donc dû chercher de l’aide pour conquérir mes nouvelles cibles que sont les TPE et les indépendants.
Corymbus aujourd’hui ?
Etre en capacité de faire évoluer son outil régulièrement est clé pour garder un avantage concurrentiel. Parce que le Corymbus est en SaaS, il est en mesure de proposer à ses clients une nouvelle version environ toutes les deux semaines. Le produit est en évolution continue en fonction du retour des utilisateurs. Corymbus propose des comptes d’essai gratuits pour manipuler l’outil avant de l’acheter, ainsi que des démonstrations en ligne en « 1 to 1 ». Ces mécanismes d’avant-vente sont très enrichissants pour comprendre les besoins particuliers de chaque utilisateur. L’outil intègre aussi une fonctionnalité pour inciter les utilisateurs à suggérer des améliorations.
Fonctionnalité de prévision et de suivi des ventes
Pipeline personnalisable pour le suivi des opportunités
Dès le début, j’avais recensé dans une roadmap toutes les fonctionnalités que Corymbus devrait proposer afin d’être un CRM complet, et je choisissais celles qu’il fallait développer en priorité. En fin de compte, il n’y a eu que peu de besoins qui n’avaient pas été envisagés initialement, l’essentiel des évolutions consiste donc aujourd’hui à développer les éléments de la roadmap les uns après les autres, en ajustant les priorités selon le nombre d’utilisateurs qui en ont besoin. Dès le début, j’ai visé les TPE et indépendants avec un but philanthropique : proposer un produit simple, complet pour un petit budget. Concernant le développement commercial, je m’appuie sur divers partenaires, par exemple : des consultants et coaches qui prescrivent Corymbus à leurs clients, des incubateurs ou encore des associations qui accompagnent les entrepreneurs.
Les suites du développement ?
Je cherche en particulier à développer les marchés internationaux comme les Etats Unis. Avec d’autres logiciels que j’ai développés par le passé, dans le domaine du traitement vidéo, je me suis rendu compte que 99% des clients de ces logiciels n’étaient pas Français, et pour 80% Américains. Corymbus existe déjà en anglais et compte aujourd’hui plusieurs clients dans des pays non francophones. En règle générale, pour vendre aux US, il faut être sur place, mais quand on fait de la vente en ligne cette contrainte s’estompe.
La vocation de Corymbus n’est pas de vendre des services, toutefois cela se produit occasionnellement, par exemple, pour la mise en place de formulaires web et de workflows d’automatisation. La stratégie consiste plutôt, d’une part, à automatiser au maximum l’accompagnement : il y a des tutoriels intégrés à l’outil avec des pop-ups qui permettent d’apprendre pas-à-pas, par la pratique. Et d’autre part, pour les besoins d’accompagnement trop spécifiques pour être automatisés, des indépendants en charge de l’informatique de leurs clients, ont la possibilité de paramétrer Corymbus pour l’adapter à leurs besoins propres.
Quels enseignements tirez-vous de cette aventure ?
Le premier apprentissage est d’ordre technique, et concerne le développement de l’architecture logicielle de Corymbus. Pour fiabiliser le fonctionnement de l’outil, j’ai mis en place une infrastructure technique pour fiabiliser et fluidifier le déploiement de nouvelles versions, par des suites de tests automatiques et l’utilisation de conteneurs, suivant les méthodes d’intégration continue. Cela permet de proposer plus rapidement de nouvelles fonctionnalités, tout en réduisant les risques de régression et les coûts.
La deuxième leçon est que le client doit être mis au centre de toute réflexion, notamment pour faire évoluer le produit, avec parfois quelques pièges ! Il m’est arrivé de mettre en place des fonctionnalités à la demande de certains utilisateurs, qui finalement ne sont pas utilisées par les demandeurs, mais par d’autres clients. Inversement, en poussant la réflexion, avec les utilisateurs, sur les causes profondes d’une demande d’évolution, on arrive à la généraliser et à la rendre utile à un plus grand nombre d’utilisateurs. Pour éviter de faire fausse route dans la mise en place de nouveautés, il me semble fondamental de confronter le produit le plus vite possible au regard des clients. Dans ce registre, le livre « Lean Startup » de Eric Ries a été une révélation pour moi. Je le recommande vivement à tous ceux qui voudraient se lancer un jour, tout comme Philippe Kalousdian l’a fait pour moi. Un grand merci à lui !
Merci à Frédéric de nous avoir accordé du temps pour cette interview. N’hésitez pas à consulter le site web de la solution Corymbus pour essayer ce CRM simple et complet.