Dans le cadre de nos rencontres avec des entrepreneurs, nous avons eu la chance de rencontrer Thibaut Chary, co-fondateur de la plateforme Yespark. Thibaut partage pour ISLEAN le parcours de l’aventure entrepreneuriale et son expérience.

A quelles problématiques répond Yespark ?

Parking YesparkYespark répond à un constat simple : il y a des parkings sans voitures et des voitures sans parking. Il existe aujourd’hui un paradoxe entre les automobilistes qui cherchent des places de stationnement, les propriétaires d’immeubles qui ont des places de disponibles et les villes qui limitent le nombre de places disponibles en voirie. Yespark répond à cet enjeu en mettant en relation l’offre, les propriétaires d’immeubles, et la demande, les particuliers et entreprises, sur un modèle de plateforme.

Sur le plus long terme, Yespark s’inscrit dans les évolutions sociétales liées aux politiques publiques de verdissement des centres urbains et d’urbanisme responsable. Quand on imagine la ville de demain, on pense à une ville plus verte, plus silencieuse, moins encombrée. La question est donc de savoir comment nous pouvons nous adapter à ces nouvelles contraintes. Comment libérer de l’espace avec le stationnement ? Par exemple, la démocratisation à venir de la voiture électrique pose un enjeu d’infrastructure pour la recharge de ces véhicules. L’idée n’est pas de réinventer la roue, mais de faire avec ce qui existe déjà. Les parkings souterrains représentent un levier stratégique pour faire place à la ville de demain surtout quand on constate qu’aujourd’hui, ⅓ des parkings souterrains restent vacants.

Comment avez-vous lancé le projet ?

Co-fondateurs YESPARKL’aventure Yespark a démarré il y a 8 ans, peu de temps après ma rencontre avec mon associé Charles Pfister. Tous deux ingénieurs de formation, nous partagions cette envie de contribuer à répondre à des enjeux simples du quotidien tout en valorisant ce qui existe déjà.

Nous nous sommes donc lancés en 2014. Notre première action a été de définir notre modèle d’affaires. Nous sommes partis à la rencontre de propriétaires d’immeubles pour leur proposer de louer leurs places de stationnement. Ce pouvait être aussi bien des propriétaires de logements sociaux, que de parkings publics ou encore de bureaux. Forts de ces rencontres, nous avons alors fait deux choix. Le premier a été de nous concentrer sur les propriétaires de logements sociaux, car c’est là que le besoin était le plus fort. Puis, pour des enjeux de pérennité, nous avons fait le choix de proposer un usage mensuel des espaces de stationnement. Le modèle d’affaires que nous avons choisi à l’époque est resté le même pour les 8 années qui suivirent.

Où en est Yespark aujourd’hui ?

Yespark aujourd’hui, c’est 62 000 places de parking dans plus de 500 communes. Nous comptons un peu plus de 80 dans nos bureaux à Paris.

Equipe YESPARK

En 2022, nous voulions répondre à l’accélération de la part de l’électrique dans le parc automobile actif. Nous nous sommes attaqués à l’enjeu critique des infrastructures de charge pour les véhicules électriques. En ville, pour un particulier dont l’immeuble n’a pas de parking, il n’existe pas de solutions simples sur le marché. En bref, pas de garage, pas de charge. C’est près de 1000 bornes que nous mettons à disposition de nos clients aujourd’hui.

D’autre part, nous initions depuis peu un développement à l’international notamment aux Pays Bas et en Italie. Les Pays Bas ont un marché plus semblable à la France dans lequel nous retrouvons notre segment historique des logements sociaux contrairement à l’Italie. Intrinsèquement, nous sommes dans le métier de la plateforme. Notre force réside donc dans notre capacité à agréger l’offre et la demande. Pour conquérir ces nouveaux marchés, nous devons aujourd’hui faire évoluer l’organisation ainsi que notre offre pour être en mesure de proposer une solution appropriée au contexte local. Il faut nous ouvrir à d’autres segments ce qui représente un challenge.

Cette ambition nous pousse à croître plus rapidement que le rythme maîtrisé auquel nous étions habitués depuis notre lancement. C’est un moment historique pour nous, car c’est la première fois que nous levons des fonds pour accompagner notre croissance.

Qu’est-ce qui vous a motivé à devenir entrepreneur ?

Le choix de l’entrepreneuriat me paraissait naturel pour plusieurs raisons. Je pense qu’il y a une part irrationnelle qui vient de mon histoire personnelle. Mon oncle était entrepreneur. Mon père a racheté une entreprise. J’avais quelques repères.

D’un point de vue plus rationnel, je sortais d’école après un parcours dans une filière entrepreneuriale. Je me suis lancé à un moment où les conditions étaient favorables pour moi. D’autre part, je pense que l’entrepreneuriat colle bien avec ma personnalité. J’aime aller au bout des choses, faire les choses à ma manière avec les mains libres. Ensuite, il y a le plaisir lié à l’exercice intellectuel du fait d’avancer un sujet, de mettre en place une machine efficace et bien huilée.

Quels enseignements avez-vous tirés de cette expérience ?

Si je devais réduire à quelques enseignements mon parcours entrepreneurial, je dirais que :

  1. C’est un bon moyen de se développer soit même. J’en retire des compétences générales et des connaissances sur la vie et moi-même qui me servent dans ma vie personnelle ;
  2. C’est un métier exigeant, mais qui évolue. Il y a beaucoup de travail au début, mais au fur et à mesure que l’équipe s’étoffe, ce sont les responsabilités qui deviennent plus importantes.

Quelques conseils pour ceux qui voudraient se lancer ?

J’aurais 3 conseils pour un jeune entrepreneur :

  1. Apprendre à déléguer. C’est un enjeu de taille quand on a l’habitude de tout faire par soi-même. Je pense que donner à l’équipe l’espace dont elle a besoin est un élément clé pour accompagner et maîtriser la croissance de son entreprise.
  2. On ne sera jamais prêt à 100%. L’enjeu est de mesurer le risque et la vitesse d’exécution. Après, il faut se lancer et gérer les problèmes au fur et à mesure.
  3. Bien s’entourer pour être plus lucide. Il y a un réel risque à s’enfermer dans sa bulle d’un point de vue personnel. Il faut trouver le bon accompagnement. Nous n’en serions pas là sans le soutien de Réseau Entreprendre qui nous a permis de rencontrer des gens bienveillants et brillants avec plus d’expérience que nous. L’union fait la force !

 

Merci à Thibaut de nous avoir accordé du temps pour cette interview. N’hésitez pas à consulter leur plateforme Yespark.fr pour en apprendre plus sur leur solution.