Une des étapes clés lorsqu’on souhaite se lancer dans l’entrepreunariat, consiste à définir son Business Plan. Cette étape nécessite une réflexion poussée, et dissuaderait nombre d’entrepreneurs en herbe. C’est ici qu’intervient une nouvelle méthode de création d’entreprise, très en vogue au Canada : le Lean Startup. Davantage centré sur les besoins et la capacité à y répondre de façon innovante en se démarquant de la concurrence, la méthode privilégie l’action à la réflexion.
Voici un article du site Capital.fr sur le sujet :
L’Agence pour la création d’entreprise (APCE) présente une méthodologie en vogue au Canada pour faciliter la création d’entreprise. Objectif : supprimer l’étape souvent dissuasive du « business plan ».
Trop complexe, trop fastidieux, trop rigide… Au placard le bon vieux « business plan ». « Ce document né dans les années 70 retarde les projets et bride la créativité des entrepreneurs », assure Claude Ananou, enseignant à HEC Montréal et créateur d’une méthode alternative, nommée SynOpp.
Déjà utilisée depuis deux ans au Québec, cette technique a déjà permis à 30.000 porteurs de projet canadiens de se lancer. Dans la même veine, le » lean start up » (démarrage agile) se développe, notamment aux Etats-Unis ou en Suisse.
Pas question de théoriser sur un papier le développement hypothétique d’une entreprise ou de mener une étude de marché comme dans un plan d’affaires classique. « Le travail consiste à dessiner l’ADN du projet », explique Claude Ananou.
Identifier un besoin
Pour bâtir sa méthodologie, ce serial-entrepreneur est parti d’un constat : « les plus grands succès tels Microsoft, Facebook ou Google ne sont pas nés d’un business plan pré-établi mais d’une intuition ». Dans la méthode SynOpp, tout commence donc par identifier un besoin, puis la solution pour y répondre. Pour réussir, le porteur de projet doit bien sûr analyser le marché, mais surtout, trouver « un avantage prépondérant » par rapport à la concurrence.
Tester son concept
Pour valider ces hypothèses, la seconde étape consiste à identifier les « adeptes » – « ceux qui ont ce besoin de façon exacerbée », précise Claude Ananou – afin de valider son projet en grandeur nature. « Il faut tester sa formule comme une cellule-souche. Avant de monter un restaurant, par exemple, il s’agit de le valider auprès de vos amis fins gourmets », détaille Claude Ananou. En fonction de l’accueil réservé, le créateur doit alors renoncer ou adapter sa solution.
Analyser sa propre sensibilité
Avant de faire le grand saut, une phase d’introspection s’impose. Elle consiste à mesurer la sensibilité aux pertes du futur entrepreneur. « Il doit s’interroger : « qu’est-ce que je suis prêt à perdre sur le plan financier, personnel, réputation, estime de soi ? », recommande Claude Ananou. L’idée est de vérifier que le créateur est lui-même en phase avec son projet, afin de limiter les risques d’échec. Une fois le concept verrouillé, reste le plus délicat : convaincre les banquiers de renoncer au sacro-saint « business plan ». Plus corsé…
Ci-joint un croustillant extrait du croustillant e-book gratuit de Rafi Haladjian « Devenez beau, riche et intelligent, avec PowerPoint, Excel et Word ».
Dans un business plan, le but à atteindre est simple : générer des profits grâce à l’opiniâtre Stratégie exposée dans la présentation PowerPoint. Le business plan est une grande tapisserie de chiffres censée traduire ce que vous allez faire, année après année, selon une suite ordonnée d’opérations. Au début de votre aventure, vous allez y mettre surtout des dépenses, bien sûr. Mais, rapidement, c’est-à-dire dans trois ou quatre ans, votre tableau va montrer que vos revenus augmentent par l’effet de votre génie, de votre technologie, de la magie, et de la sacro-sainte Stratégie. Les nombres positifs prenant le dessus sur les nombres négatifs, vous allez être riche, très riche.
Un modeste entrepreneur, actionnaire quasi unique de sa propre boite, ne se livre en général pas à cet exercice ridicule. À la rigueur, il fait un succédané de business plan, qu’on appelle un budget annuel. Il n’a pas besoin de s’écrire des objectifs à un, trois ou dix ans. Il sait qu’il fait pour le mieux, au jour le jour, essayant de saisir toutes les opportunités possibles avec les moyens dont il dispose et dans le contexte qui est le sien. À la fin de l’année, rétrospectivement, il se dit qu’il a fait une bonne ou une mauvaise récolte. Il continue à vivre selon une logique de paysan.
Mais dès lors que vous montrez votre business à des financiers, vous sortez de l’ère agraire pour entrer dans l’ère industrielle. Vous devez raconter ce qui va se passer dans les trois ou cinq années à venir et jurer-cracher (poliment) que vous croyez à vos chiffres. Il faut une certaine dose d’entraînement ou d’autosuggestion pour ne pas avoir la voix qui tremble à ce moment-là. Au début, jeune naïf, vous pensez que vos interlocuteurs sont normaux et censés, qu’ils vivent la vie comme vous et moi, une vie où parfois les trains ont du retard, où certains jours on oublie son parapluie alors qu’il pleut. Alors, vous insinuez que, dans votre projet, il pourrait y avoir un doute ici où là, que rien n’est jamais certain, mais que, l’un dans l’autre, vous pensez que votre plan est « jouable ». Malheureux ! À ces mots, votre interlocuteur argentier se redresse dans le capiton de son fauteuil de capitaliste et vous décapite. Bandant du menton, il vous toise et dit sèchement que des millions d’épargnants lui ont confié les économies de toute une vie, et que, jamais, il n’ira investir dans une affaire où des choses imprécises subsistent. « Mentez-moi, jeune homme, vous ne savez pas vendre votre dossier » semble-t-il vous dire.
Nous avons eu la chance de pouvoir interviewer claude Ananou. en effet, le business plan peut enfermer l’entrepreneur dans un carcan théorique si ce dernier oublie d’aller sur le terrain. La méthode SynOpp est donc une alternative intéressante. Si cela vous intéresse d’en savoir plus, voici l’article qu’il nous a accordé pour mieux connaître SynOpp : http://www.my-business-plan.fr/synopp-alternative
Merci en tout cas pour toutes ces précisions qui permettent de faire avancer le débat.