Il y a quelques jours j’ai eu la chance de découvrir une jolie start-up en toute simplicité. Citron, la petite touche acidulée de l’intelligence artificielle. C’est Robin, le créateur, que j’ai rencontré autour d’un petit déjeuner à Montparnasse. Il m’a expliqué son histoire et ses péripéties pour percer parmi les startups.
Robin a fait les Arts et Métier. Il partageait avec un ami qui voyageait une carte offline avec près de 2 500 bonnes adresses. Cependant ils n’avaient aucun moyen de personnaliser cette carte et encore moins de la partager simplement. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer une plateforme de partages de cartes entre utilisateurs. Ils pouvaient créer l’équivalent de playlist, les « placelist », de bonnes adresses selon des thématiques qu’ils déterminent eux-mêmes pour ensuite les partager avec leurs amis. Cependant au même moment, Mapstr « la carte de votre Monde » gagne en réputation et plait pour son concept : on choisit à qui on souhaite partager nos bons plans. Difficile de se lancer dans un projet similaire alors que l’application de ce concurrent a été téléchargée 50 000 fois en un mois et ce dans 34 pays.
Finalement le projet renait dans le cadre de son Master Spécialisé Entrepreneurs à HEC où il y rencontre ses futurs associés Julien et Louisa. Ils sont pris à l’incubateur de HEC et se lancent à fond dans l’aventure.
Pourquoi faire un article sur Citron ? Leur expérience est une bonne illustration du travail de remise en question. Ils ont réussi à revoir leur concept sans dénaturer l’idée principale. Ils ont identifié un besoin, développé une première solution pour y répondre puis ont transformé leur service en écoutant les premiers intéressés : les utilisateurs.
Les 10 étapes clés de la remise en question
Sur quel concept vous êtes-vous finalement lancés au début de Citron et qu’avez-vous fait pour le tester ?
Mi-juillet 2016, nous avons créé des cartes dynamiques à l’aide d’un outil en ligne autour des thèmes qui nous paraissaient les plus intéressants. Nous avons ensuite créé un groupe Facebook privé sur lequel nous partagions ces cartes. Rapidement, le groupe est monté à plus de 1000 personnes, tout simplement car l’information que nous fournissions était introuvable ailleurs. Nous avions beaucoup de retours positifs : les utilisateurs s’impliquaient et nous fournissaient leurs bonnes adresses pour qu’on les ajoute ensuite à nos cartes.
La recherche de lieux est vécue comme une souffrance par beaucoup de personnes : peur d’être déçu, manque de personnalisation, imprécision des informations…). Il y a donc beaucoup de choses à faire dans ce domaine et notamment autour de la personnalisation de l’information. Tout l’enjeu est donc de trouver un moyen de fournir de l’information de qualité, en impliquant le consommateur.
Du coup, j’imagine que vous avez du adapter votre concept ?
En effet ! Nous avons découvert qu’il était possible de créer un chatbot sur Messenger et nous avons eu la chance que Pokemon Go (notre article sur le phénomène Pokemon Go ici) sorte à ce moment-là. Nous avons profité de l’occasion pour créer un chatbot qui permet de localiser les Pokemons les plus proches de la personne.
>> Malheureusement la base de localisation des Pokemons a été protégée par Niantic mais vous pouvez toujours tester les fonctionnalités ici.
On a alors réalisé que les internautes étaient prêts à discuter avec le chatbot. C’est ce côté convivial qui plait et qu’il faut qu’on développe : il ne s’agit pas de faire une simple recherche mais d’offrir la possibilité d’avoir une vraie discussion. On a alors continué à développer et améliorer l’intelligence artificielle du chatbot. Le concept est simple : via Messenger, je dis ce que je recherche en discutant avec Citron, je donne mes critères et on me propose trois résultats ; puis deux heures après ma sortie, Citron me demande mon avis sur le lieu. Les utilisateurs reviennent et prennent le temps de discuter avec le chatbot.
Et voici Citron :
Nous avons un meilleur taux de retour que d’autres services similaires tels que Yelp. L’intelligence artificielle apprend des conversations : elle apprend sur la personne, ses goûts et préférences, mais aussi sur les lieux. Nous avons pour projet d’ajouter si les amis Facebook ont déjà été sur le lieu. Nous sommes persuadés que le futur de ce type de service est la curation de données : sélectionner finement quelques résultats plutôt que des centaines qui ne répondent pas parfaitement à ce qui est demandé. Le critère prépondérant reste la distance qui éloigne la personne du bar.
Et maintenant nous cherchons à lever des fonds pour aller plus vite et être compétitif.
Et pour finir pourquoi Citron ?
Tout dépend à qui on demande !
A l’origine je l’avais appelée « smap » comme « smart map » et finalement avant un pitch j’ai improvisé et j’ai choisi Citron. J’étais étonné de voir qu’à la fin des pitchs, Citron avait bien plus marqué les esprits que d’autres noms bien plus compliqué : c’est facile de se l’approprier et de le garder en mémoire. Et en plus, aucun risque de faire de fautes ! C’est frais, c’est fun et c’est acide, comme nous.
Suite à la lecture de cet article, je vous recommande notre article « Exécutez votre idée de Business en 2 jours !«