Souvent peu considéré mais prouvé scientifiquement comme vital à la croissance et à la pérennité économique, le bien-être au travail devient de plus en plus un enjeu majeur pour les entreprises. Dans un contexte inflationniste et de difficultés croissantes dans le recrutement pour de nombreuses entreprises, une stratégie RH basée sur le bien-être des collaborateurs au travail pourrait être un moyen efficace pour se démarquer et croître dans la durée.

Miser sur une stratégie axée sur le bien-être améliorera les performances économiques de l’entreprise

De nombreuses études et observations ont démontré que booster la sensation de bien-être des collaborateurs participe à la bonne santé économique d’une entreprise.

Ainsi, une sensation de mal-être au travail aura des répercussions directes sur : 

  • L’absentéisme et le turn over 
  • L’engagement des collaborateurs 
  • L’innovation

L’absentéisme et le turn over

Le premier facteur sur lequel le sentiment de mal-être est amené à se répercuter est l’absentéisme et le turn over. En effet, de nombreux coûts annuels comme des retards dans la production, des défauts de qualité, des absences non essentielles pourraient être réduits drastiquement à l’aide d’une bonne stratégie RH. 

Il existe une théorie marketing selon laquelle il serait moins cher pour une entreprise de fidéliser un client qu’aller en convertir un nouveau. Cette théorie s’applique également sur les employés d’une entreprise et d’autant plus dans un contexte économique où l’offre d’emploi diminue quand la demande ne cesse de croître

L’engagement des collaborateurs

Le deuxième facteur concerne l’engagement des collaborateurs. L’engagement se mesure très facilement à travers l’efficacité personnelle des collaborateurs, l’efficacité collaborative d’une équipe ou encore via la proactivité comme la prise d’initiative. L’engagement à travers la productivité se présente comme l’un des vecteurs principaux de la santé d’une entreprise. Ainsi, un collaborateur heureux ferait preuve de 31% de productivité supplémentaire. Le désengagement d’un ou plusieurs collaborateurs amène quant à lui des coûts imprévus pour l’entreprise. Cette dernière devra les pallier en plus du manque à gagner certain : coût de négligence, coût d’exploitation, coût social, coût de productivité … 

L’innovation

Le dernier facteur de répercussion du mal-être est l’innovation. En effet, même si ce facteur n’est pas le plus manifeste, il représente un vrai enjeu au niveau des performances. D’après une étude réalisée par l’institut Chapman, un salarié heureux serait jusqu’à 55% plus créatif et innovant. Les bienfaits de l’innovation au niveau des collaborateurs présente de multiples avantages comme des coûts réduits comparés à des pratiques innovatrices de R&D. 

De plus, la plupart du temps, ces pratiques sont plus facilement intégrables dans une optique de conduite du changement. A travers l’innovation, un individu peut facilement dépasser le cadre de la tâche en la rendant utile et déterminante dans les pratiques de l’entreprise à très court terme. 

Un passage de valeurs saturées à de nouvelles valeurs émergentes

Une étude de 2017 intitulée : “Repenser le management et l’émergence de la personne” a défini un modèle de valeurs anciennes face à de nouvelles valeurs considérées comme postmodernes.

Tableau de valeurs

Ce modèle, très intéressant, confirme un tout nouveau modèle de pensée des personnes dans le monde de l’entreprise. Afin de ne pas entrer dans une revue purement littéraire d’un nouveau modèle de valeurs, tâchons de nous concentrer sur l’une d’entres-elles et de la commenter dans le contexte économique actuel. 

Concentrons-nous sur le passage de la raison à l’émotion. Pour celles et ceux qui le pensaient encore, nous ne sommes pas des êtres rationnels. De nombreuses théories des sciences comportementales développées par Daniel Kahneman et notamment dans son ouvrage : “Thinking Fast and Slow” viennent confirmer que nos décisions sont par définition irrationnelles et celles-ci le sont tout autant dans des décisions habituelles qu’exceptionnelles. 

Cette rationalité dans le cadre du travail a longuement été considérée comme un élément permettant de séparer des groupes de travailleurs “pensant” et d’autres “plus exécutant”. La considération des collaborateurs a permis de faire bouger les lignes et de considérer l’aspect émotionnel dans les décisions professionnelles. Ainsi, il est clairement démontré que l’affect joue un rôle dans les décisions des individus et dans le cas présent, au sein même des relations entre les collaborateurs. 

Le cadre émotionnel a joué un rôle décisif dans de nombreux changements de trajectoire professionnelle durant la crise sanitaire. Si plusieurs individus ont choisi de leur plein gré de passer d’une situation stable – confortable à une situation plus “aventureuse et palpitante”, ils l’ont fait par simple émotion sans la moindre rationalité. Où se situe la rationalité dans le passage d’un environnement connu et maîtrisé à celui du défi et des difficultés sous-jacentes ? 

Misez sur le bien-être … et vite !

Bien que de nombreuses entreprises ne perçoivent pas encore (par manque de maturité?) les bienfaits du bien-être au travail, ce sujet est d’ores et déjà entré au cœur de l’actualité du monde professionnel. Selon une étude réalisée par la fondation anglaise “Mind”, 60% des collaborateurs interrogés se sentent davantage concernés et motivés par un employeur qui se soucie de la santé mentale et physique de ses employés.

En juin 2021 l’ambiance dans le cadre du travail est devenue le critère numéro un de recherche des futurs salariés. Avec l’essor du télétravail malgré un contexte sanitaire stable, les entreprises doivent tenir compte du bien-être, et d’autant plus si elles souhaitent se différencier et améliorer leur attractivité. 

Voici plusieurs arguments qui ne devraient plus vous faire hésiter !