Rechercher des informations instantanément suite à un symptôme alarmant. Prendre rendez-vous chez un spécialiste pour la semaine suivante. Suivre l’évolution de sa pathologie via une application…. Toutes ces actions de plus en plus anodines pour nous tous ont bien été rendues possibles grâce aux nouvelles technologies. Si ces dernières facilitent l’accès à l’information et aux soins, cela va beaucoup plus loin avec le développement d’outils médicaux connectés qui allègent non seulement le quotidien des patients, mais également leur suivi par les médecins. Sensibilisation et prévention, amélioration du mode de vie, accès rapide aux soins… Les enjeux sont de taille ! Mais jusqu’où cela peut-il aller ? Quelles sont les réticences ? Qu’en pensent les startups du secteur ? Voici le premier article d’une nouvelle série sur le sujet de la e-santé.

La (e-)santé pour tous : introduction et diagnostic 

La e-santé, qu’est-ce que c’est ?

D’après la Haute Autorité de Santé (HAS) : « Le terme « e-santé »  recouvre un vaste domaine d’applications des technologies de l’information et de la télécommunication au service de la santé. »

On regroupe ici les logiciels utilisés par les professionnels de la santé (dossiers médicaux électroniques), de la télé-médecine (télé-consultation), de la santé mobile (applications de santé sur portables et tablettes) et de l’information des usagers. Ainsi, on parle dans les hôpitaux de “Système d’Informations hospitalier” et de “parcours patient”. Tout devient pensé digitalement afin de faciliter l’accès aux informations pour les médecins, et aux soins pour les patients.

L’Organisation Mondiale de la Santé encourage le développement de la santé digitale et incite les pays à utiliser les technologies de santé numériques. Basé sur la résolution WHA/71 A71 de l’assemblée mondiale de la santé, elle met en place une liste d’experts sur le sujet afin de délivrer des conseils liés à la santé connectée.

Le but, inviter les pays à :

  • « évaluer leur utilisation des technologies numériques pour la santé »,
  • « étudier comment les technologies numériques pourraient être intégrées aux infrastructures et réglementations actuelles des systèmes de santé » ou encore ;
  • « optimiser (…) l’emploi des ressources en mettant au point les services de santé parallèlement à l’application et à l’utilisation des technologies numériques ».

Mais alors, vers quoi tendent ces mesures ? Qu’est-ce que la santé connectée au quotidien ?

Cela va d’une simple application qui propose un programme de remise en forme adapté à son utilisateur, à un logiciel qui permet de réaliser une consultation à distance avec un médecin. On compte aussi tous les appareils qui permettent de se soigner chez soi, et qui sont connectés via des applications ou des logiciels de suivi afin que le médecin puisse suivre les résultats de son patient à distance.

Comment se répartissent les outils de la santé numérique ?

 Aujourd’hui, les startups se développent à vitesse grand V autour de la santé connectée, venant ainsi compléter les logiciels pionniers de suivi des patients par les médecins. Leurs buts : favoriser l’accès aux soins pour les patients, créer des liens entre patients et médecins ou tout simplement les informer sur des pratiques pouvant améliorer leur quotidien.

Cartographie ISlean

Si l’on dresse une cartographie du marché actuel de la santé connectée, on peut les classer de la manière suivante :

  • Soit l’outil est destiné au patient, soit il est destiné au médecin (certains peuvent être un lien entre les deux)
  • Soit il s’agit d’un “gadget” bien-être à utiliser chez soi (applications de running, de mesure du sommeil, de recettes saines…), soit il est conçu afin d’aider les patients atteints d’une pathologie spécifique à se soigner (outils de mesure et suivi du diabète, applications d’aide à la prise de traitement…)

Une offre considérable se développe notamment autour d’applications mobiles gratuites et accessibles à tous.

Vers un confort quotidien

Si nous partons du principe que les nouvelles technologies ont considérablement amélioré notre quotidien sur bien des points, il devrait en être de même avec le domaine de la médecine. Oui, mais sur quels points spécifiquement ?

On dénombre plusieurs aspects positifs liés à l’apparition et à l’ancrage de ces outils de e-santé.

Premièrement, le progrès numérique a permis la création de nouvelles technologies médicales, qui permettent un meilleur suivi – voire traitement – de certaines pathologies. Prenons pour exemple le diabète, dont les laboratoires pharmaceutiques ont mis en place des dispositifs de surveillance continue de la glycémie. Désormais, les patients n’ont plus à se piquer le bout du doigt 5 à 7 fois par jour : le taux de sucre est mesuré en continu grâce à un capteur posé sur le bras, qui peut être scanné à l’aide d’un appareil spécifique NFC (ou d’un téléphone portable !). Ce dispositif est lié à une application mobile et/ou à un logiciel sur ordinateur. Le carnet de suivi électronique du patient est donc créé automatiquement et facilement transmissible au diabétologue, soit via l’extraction de données complètes, soit à travers l’application directement téléchargeable par le médecin.

Ensuite, le problème des déserts médicaux se faisant de plus en plus présent, la e-santé apporte une solution aux personnes qui ont des difficultés pour consulter un spécialiste, ou même un généraliste ! Des startups ont mis en place des systèmes de réservation en ligne, qui permettent de réserver des RDV médicaux pour le jour-même. Encore mieux, il est désormais possible de réaliser des consultations à distance pour les patients dans l’impossibilité de se déplacer.

La e-santé permet également, grâce à ses nombreuses applications de suivi, d’être un allié dans la prise en charge des problèmes de dépendance. Certains actes quotidiens nécessitent, pour quelques personnes, une assistance constante. C’est le cas notamment de personnes âgées qui n’ont pas accès aux maisons de retraites et de santé. Dans ce cas, des objets connectés peuvent permettre un maintien à domicile dans des conditions plus favorables : collecte de données de santé, pilulier connecté ou système de surveillance. Les proches pourront surveiller à distance s’il n’est pas possible pour eux de se déplacer assez régulièrement.

Enfin, irions-nous vers une prévention ou même une automédication de certaines pathologies courantes ? Une multitude d’applications sont disponibles gratuitement et permettent par exemple un suivi de remise en forme (sport, nutrition), du sommeil, ou encore l’accompagnement à l’arrêt du tabac. L’accès à cette information et à ce suivi plus ou moins personnalisé permet aujourd’hui au plus grand nombre d’améliorer leur bien-être quotidien, et leur santé. Cela signifie, dans le meilleur des cas, la prévention de certaines maladies courantes lié à un mode de vie déséquilibré (diabète, maladies cardiovasculaires etc.).

Alors, allons-nous vers une amélioration continue du niveau de santé ou une banalisation des soins ? Si de nombreux avantages émergent avec ces pratiques, les nouvelles technologies ont aussi leur lots de déconvenues, surtout lorsqu’elles touchent à la santé. Réticences, absence du contact physique, manque de confidentialité… jusqu’où ces “docteurs digitaux” iront-ils et quels sont les points de vue de leurs créateurs sur le secteur ?  A suivre dans nos prochains articles sur le sujet.