« Libération de l’entreprise », « entreprise libérée », « holacratie »… : ces thèmes continuent à rayonner cette année. Fonctionnement en mode start-up, management horizontal (à cause ou grâce à la génération Y…), le sujet devient un prétexte de « soupe à buzz word ». Cet article espère dépasser cela, en partageant simplement notre propre expérience !

Début 2015, convaincus que les organisations, le management et même la relation au travail étaient bouleversés par la révolution technologique (digitale ou industrielle), nous avions décidé d’expérimenter la libération au sein d’ISlean consulting la libération. Nous cherchons à inventer, avec nos clients, l’entreprise de demain : connectée, apprenante et libérée. Soyons nos propres clients et commençons donc par nous-mêmes ! De plus, les associés de notre cabinet ont tous connu des grandes (et belles !) entreprises de conseil classiques, et nous voulons faire quelque chose de différent. Pour nos consultants comme pour nous !

Ce que nous avons fait

# Nous avons refondu le cœur du réacteur : la « gestion de carrière »

Notre métier est relativement codifié et expérimenté en la matière : des entretiens à chaque mission, des entretiens et des comités semestriels qui livrent un plan de développement personnel.

Nous étions prêts à tout remettre en question. Le collectif a décidé de garder ces bonnes pratiques et de les simplifier ! Nous restons convaincus que ce mécanisme est vertueux : il complète les retours du manager direct et permet de prendre le temps de parler de la personne, de ses motivations et de ses aspirations.

Nous en sommes tellement convaincu que nos consultants ont instauré les mêmes principes vis-à-vis des associés avec une évaluation collégiale semestrielle. Cet exercice leur permet de mieux connaitre les forces des plus expérimentés du cabinet, mais aussi leurs faiblesses ! Grâce au retour des consultants, les associés peuvent ainsi mieux utiliser leurs forces au service du cabinet, en étant suivi dans leur développement avec ce nouveau retour collectif.

# Nos consultants ont redéfini les modèles de rémunération du cabinet

Ce sujet a fait l’arlésienne pendant l’année !

Nos consultants ont bousculé, pendant de nombreuses réunions (sans associé), le modèle traditionnel du consultant payé avec un salaire fixe et un bonus individuel. Ils ont procédé par itérations sur ce sujet qui renvoie à des choix de vie, d’implication personnelle et de relation à son travail.

A l’issue de ces réflexions, le groupe des consultants a décidé d’introduire un variable collectif indexé sur la marge opérationnelle du cabinet, pour entrer dans une logique plus proche de l’entrepreneuriat et responsabiliser chacun sur la gestion du cabinet ; quand les années sont bonnes pour le cabinet, les fruits en sont partagés.

Dernier étage de la fusée : les consultants sont devenus acteurs sur le bonus des associés ; suite à l’évaluation des associés, ils statuent sur une partie du bonus des associés.

# Nos consultants ont ouvert leur cœur au client !

Nous avons lancé un cercle d’actions « Amour du client ». Nous les aimions déjà avant, mais n’avions pas suffisamment réinventé l’éternelle expression du consultant « client first ».

Amour du client backlog ISlean consulting

D’abord au quotidien chez nos clients, nos consultants ont mis en place une enquête de satisfaction auprès de nos clients pour que notre cabinet soit sûr de bien répondre aux attentes d’excellence de nos clients, aujourd’hui et demain. Etre l’ambassadeur de notre savoir-faire et avoir les outils pour l’améliorer.

Concernant notre site internet, qui nous permet de partager du contenu, nous avons laissé la liberté à chacun de devenir un auteur : nous avons souhaité que chaque consultant puisse publier, selon ses sujets de prédilection et en fonction de sa volonté et disponibilité. Cette libération de la plume (du clavier, en 2015 !) nous a permis de nous rapprocher de la barre d’un article par semaine sur notre blog.

Ce que nous avons appris

# Maintenir l’impulsion et savoir lâcher prise

Pas facile ! Cela demande à tous d’apprendre à quitter le confort de la hiérarchie.

Nous avons été confrontés un certain nombre de fois cette année au paradoxe de la libération : le groupe doit être maintenu dans une dynamique collective (consensus), tout en laissant des leaders émerger : le leadership est avant tout fondé sur la décision individuelle de se saisir d’un sujet (prendre une responsabilité) et pas sur le grade ou la séniorité. L’année a donc été ponctuée par des énervements individuels entre « cela n’avance pas assez vite » (les réflexes de petits chefs) et une forme de passivité « j’attends la décision » (les réflexes de grands légitimistes). Bref, l’équipe cherche de nouveaux repères et parfois tâtonne devant le champ de liberté et de responsabilité que chacun peut aller occuper.

# Tout cela prend du temps et ne plait pas à tout le monde

Nous avons appris à mieux travailler ensemble sur des sujets qui « nous regardent tous ». C’est loin d’être parfait, et c’est très souvent compliqué de trouver le temps de se réunir et cela peut ralentir parfois de chercher le consensus ! Pour la gestion du temps, nous nous sommes outillés plus pour savoir mieux gérer les contributions en temps fragmenté, grâce aux outils d’intelligence collective et de débat en ligne. Dans certains cas, ce sont resté des gadgets digitaux inutiles. Et parfois, cela a marché.

Si nous regardons le verre à moitié vide, nous pouvons ressentir certaines frustrations. En bons consultants, nous voulons changer le monde tout de suite, mais certains sujets prennent du temps. Un an pour cela ? La maturité collective passe par ces appropriations, et il faut savoir remettre l’ouvrage sur l’établi. Chacune de nos démarches est expérimentale et nous permet d’avancer, sans être parfaite du premier coup. Mais elle permet de progresser ensemble avec chacun.

Enfin, certain(e)s ont préféré quitter le navire. Face aux changements, à l’appel et aux risques des responsabilités, à la liberté de devoir choisir ce que l’on apporte au collectif, certain(e)s ont décidé ne pas donner suite.

# Vivre et assumer notre rêve partagé 

Collectivement, nous avions posé une vision de devenir l’entreprise qui « invente, avec ses clients, l’entreprise de demain : connectée, apprenante et libérée ». Nous avons eu l’occasion de revenir fréquemment sur terre, mais sans perdre de vue les étoiles ! Ces mots nous servent de guides dans nos actions, à la fois chez nos clients, et au sein du cabinet.

A suivre !

 

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