Les fake news sont un sujet récurrent aujourd’hui notamment en politique. Depuis juillet, Facebook a commencé la chasse des profils sources de ce qui est aussi connu comme alternative facts. Pourquoi continuons-nous à tomber dans le piège des fake news ? Voyons cela ensemble.

La vérité à l’ère d’internet

Internet est l’outil qui a probablement le plus changé le monde depuis l’invention du train à vapeur et des chemins de fer. Internet nous a permis de découvrir le monde sans avoir à sortir de chez nous. Nous avons accès à l’histoire mondiale sans devoir pour autant acquérir une bibliothèque de la taille d’une chambre. Ainsi, nous économisons même de la place pour le dressing de nos rêves !

Cependant, on entend souvent qu’Internet et les écrans nous auraient condamnés à une lecture en diagonale, à privilégier le contenu concis comme les vidéos ou les textes courts, ce qui aurait supprimé notre esprit critique. 

Toutefois, la lecture en diagonale et la création du contenu concis constituent plutôt des avantages qui nous ont permis de capturer l’essentiel plus rapidement, ou du moins, tel était l’objectif. Par exemple, la lecture en diagonale facilite la sélection parmi des tonnes d’informations disponibles. Il revient donc, malheureusement, aux créateurs de contenu d’apprendre à vendre leur production et aux lecteurs de consommer de manière responsable afin de ne pas gaspiller leur temps en lisant n’importe quoi.

Il faut donc être responsable sur Internet… Certains objecteront que concernant les fake news, des « journalistes » profitent de notre tendance à lire en diagonale pour publier du contenu accrocheur et sensationnaliste dont l’information n’est pas exacte, voire tout à fait fausse. Il est vrai… Mais depuis l’enfance, on nous a dit de ne pas croire tout ce que l’on voyait à la télé, n’est-ce pas ?

Alors, pourquoi continuons-nous à croire aux fake news ?

Un manque d’attention 

La lecture en diagonale réduit notre esprit critique car nous faisons moins attention à ce que nous lisons. Diverses sources d’information, très reconnues, affirmaient en 2015 que notre niveau d’attention serait passé de 12 secondes en 2000, à 8 secondes en 2015. Cela étant une conséquence du monde hyper-connecté dans lequel nous vivons. Ce « fait » a été prouvé faux en 2017 : aucune preuve tangible n’atteste aujourd’hui que notre hyper-connexion aurait un impact sur notre capacité d’attention.

Une attitude simpliste (sommes-nous des fainéants ?) 

Ce type de critiques envers les fake news répond à une attitude parfois simpliste qui est indépendante du moyen de communication. Il est plus facile de croire en l’information que de la vérifier d’autant que nous pouvons toujours – plus tard, une fois l’erreur avérée – reprocher aux autres leur inexactitude.

Les journalistes nous donnent l’information, mais, en tant qu’utilisateurs, nous devons être responsables de sélectionner ce que nous choisissons de croire comme étant vrai sur Internet. C’est-à-dire que c’est à nous de nous assurer, à travers d’autres sources, de la véracité des informations qu’ils nous proposent.

Trahis par notre cerveau

Nous ne sommes pas toujours entièrement coupables de croire aux fake news. Selon le Time, croire aux fake news peut être un mécanisme naturel. En effet, notre cerveau considère à priori vrai ce qui lui semble familier. De ce fait, si nous sommes entourés d’un environnement biaisé, nous aurons davantage de mal à juger la véracité des informations ayant un rapport avec notre biais.

Selon l’enquête IPSOS de 2018 sur fake news, filter bubbles, post-truth and trust, 43% des personnes croient qu’ils tombent dans le piège des fake news à cause de leur propre biais.

Un manque d’éducation

Le manque d’éducation sur les usages d’internet empêche beaucoup de personnes de distinguer une réalité d’une fake news. Cela veut dire qu’il y a aussi un problème plus profond au sein de nos sociétés, mais qui encore une fois n’est pas la faute d’Internet. Le manque d’éducation de qualité, voire l’absence d’éducation, est un problème qui remonte avant l’apparition des géants informatiques. Nous devons vérifier la véracité de ce que nous lisons et une éducation de qualité nous l’apprendrait, notamment en nous inculquant le réflexe de vérifier et croiser les sources. Pour parvenir à cela, nous devons également comprendre les principes qui régissent internet.

Internet en soi-même est là pour tout le bien ou tout le mal que l’on souhaite en faire. En effet, une invention n’est pas toujours responsable de son mauvais usage. A titre d’exemple (un peu exagéré), Einstein n’a pas développé la théorie de la relativité pour créer les bombes atomiques qui ont détruit Hiroshima et Nagasaki. Ce sont certains qui ont choisi d’en détourner le développement à des fins de destruction, alors que d’autres en ont fait une source d’énergie.