Améliorez votre bien-être grâce à l’alimentation : rencontre avec Camille, fondatrice de 1Food1Me

Dans notre habituelle série d’entretiens avec des entrepreneurs, nous rencontrons aujourd’hui Camille Corman, fondatrice de 1Food1Me, un programme digital innovant de nutrition bien-être personnalisé.

Quel est votre parcours ?

J’ai d’abord travaillé en marketing et en innovation chez Unilever après l’ESSEC pendant 5 ans. Je suis partie ensuite pour Unilever à Buenos Aires où j’ai emmené ma famille, puis j’ai suivi mon mari à San Francisco 4 ans plus tard, où j’ai lancé une première société dans la personnalisation vestimentaire, pour aider les clients à trouver des habits qui leur correspondent dans chaque enseigne. Après d’autres responsabilités en marketing digital, je suis revenue à l’innovation alimentaire chez The Clorox Company, où ma mission était de remplacer des composants de formules enrichies par des ingrédients naturels. C’est en travaillant dans ce domaine que j’ai testé des programmes innovants de rééquilibrage alimentaire fondés sur des tests biologiques dont j’ai voulu adapter le concept aux spécificités françaises et européennes.

Quel est le problème à résoudre qui a lancé 1Food1Me ?

1Food1Me est le premier programme digital de nutrition bien-être fondé sur la biologie en Europe. C’est un programme basé sur des analyses biologiques nutritionnelles qui évaluent les éventuels déficits et excès nutritionnels. Ce n’est pas un programme médical. Il nous apprend quoi et comment changer dans notre routine alimentaire.

J’ai créé 1Food1Me non pas comme un régime visant à perdre du poids, mais comme un programme d’amélioration du bien-être via l’alimentation. Ce programme est personnalisé selon des objectifs propres à chacun. Ces objectifs peuvent être de gagner en énergie, réduire sa fatigue, améliorer son confort digestif, stimuler sa performance intellectuelle, augmenter sa performance physique, améliorer la qualité de son sommeil, mettre toutes les chances de son coté pour bien vieillir etc.

Parcours nutritionnel personnalisé 1Food1Me

Parcours nutritionnel personnalisé 1Food1Me

Tous ces objectifs, qui ne sont pas limités à la perte de poids, n’étaient pas développés dans les sciences nutritionnelles. Le parcours du programme 1Food1Me permet de lever 3 obstacles récurrents au changement de comportement alimentaire :

  • Chaque personne est différente dans son alimentation : tous ne réagissent pas de la même façon aux mêmes aliments. C’est l’obstacle auquel vont se heurter les régimes non personnalisés.
  • Par manque de suivi au quotidien, il est difficile de changer de routine. Notre outil est digital, ce qui permet aux clients de recevoir et mettre en place des changements alimentaires au quotidien, et pour le service et son équipe de les suivre à distance, à l’opposé des solutions commerciales communes, qui ne proposent pas de suivi entre deux rendez-vous chez le nutritionniste lesquels sont espacés de parfois plusieurs mois.
  • Les outils de mesure pertinents sont peu connus et peu accessibles. Notre programme inclut un bilan d’analyse de 18 biomarqueurs nutritionnels.  Nos clients mesurent ainsi objectivement l’impact des changements qu’ils ont entrepris dans leur biologie, ce qui est un facteur de motivation supplémentaire.

Il s’agit de changer son alimentation pour trouver les aliments qui correspondent aux besoins individuels de chacun, d’après des données factuelles et objectives sur le statut nutritionnel de la personne. C’est une différence importante par rapport à des conseils universels ou impersonnels de diète.

Parcours nutritionnel personnalisé 1Food1Me

Parcours nutritionnel personnalisé 1Food1Me

Comment se déroule le programme ?

Le client démarre le programme par une analyse de sang et une analyse d’urines dans un laboratoire proche de chez lui. Ces analyses sont complétées d’un questionnaire sur son mode de vie et ses objectifs de bien-être. Puis, le client réalise une “journée photo” : une photographie de tout ce qu’il consomme pendant une journée.

Toutes ces données sont ensuite traitées par un algorithme propriétaire qui déclenche un parcours de changement de comportement alimentaire sur une moyenne de trois mois. Ce parcours est personnalisé, objectif et mesurable.

Le programme vient avec des listes de courses et des consultations à distance avec une pharmacienne spécialisée en nutrition santé. Chaque semaine, la personne s’évalue sur ses changements, ce qui apporte un indicateur sur son niveau d’engagement dans le programme.

Programme 1Food1Me

Programme 1Food1Me

Comment avez-vous lancé le projet ?

J’ai créé 1Food1Me en 2018. L’industrialisation d’un premier pilote, réalisée en partenariat avec un réseau national de laboratoires d’analyse,  s’est faite grâce à une Bourse Frenchtech de Bpifrance obtenue en 2019. Notre service est commercialisé depuis janvier 2020 en France. Depuis octobre 2020, nous nous attaquons au marché belge. L’ambition est de se déployer en Europe.

J’ai été lauréate du Réseau Entreprendre en 2020 et j’ai terminé la semaine dernière une levée de Friends and Family qui permet de recruter 3 personnes cette année. L’objectif est d’être une vingtaine de collaborateurs d’ici 3 ans.

J’ai aujourd’hui 7 collaborateurs et 2 stagiaires. Je recrute dans les mois qui viennent un Head of Sales pour l’expansion commerciale, et un Customer Success Manager pour gérer les partenariats grands comptes. Avis aux intéressés !

Quel est le modèle économique ?

Nous sommes à la fois sur un modèle B2C, nous nous adressons au consommateur final, et sur un modèle B2B2C sur 3 verticales notamment :

  • Les entreprises, qui veulent faire bénéficier de ce programme à leurs collaborateurs. Notre offre est particulièrement pertinente dans un contexte de télétravail avec moins de moments de déconnexion, une pratique sportive appauvrie, plus de repas à préparer depuis chez soi, plus de personnes présentes à domicile (enfants, étudiants, conjoint), et des impacts sur la qualité du sommeil, le moral, le bien-être tant physique que mental.
  • Les acteurs de l’alimentaire dont l’offre est complémentaire aux recommandations nutritionnelles du service.
  • Les compagnies d’assurances intéressées par l’amélioration des marqueurs biologiques et par la fidélisation de leur adhérents via un service qui leur permet d’améliorer leur bien-être et in fine, leur santé.

Quels sont les projets pour le futur ?

Deux objectifs principaux :

  • Accélérer la commercialisation auprès des entreprises sur les différents canaux avec un « fit-to-market » spontané.
  • Le développement à l’international : la France est peut-être le marché le plus difficile pour lancer ce type de produit car notre société n’est pas habituée à payer sa santé, encore moins sa prévention. Mais les attentes des personnes évoluent avec une prise en main évidente de la part des individus. L’objectif est de réussir en France et de réussir dans d’autres pays d’Europe ou la prévention est plus développée.

Quelques conseils donneriez-vous à ceux qui voudraient se lancer dans l’entrepreneuriat ?

J’ai rencontré beaucoup de profils d’entrepreneurs différents. Je pense que le dénominateur commun est d’être passionné et d’aimer la course de fond! Avoir une vision, y croire, avoir une bonne capacité de travail, mais aussi savoir bien s’entourer, c’est important. Les bons côtés, c’est qu’on peut orienter le ton de l’entreprise, ses valeurs, choisir ce qu’on veut apporter à ses clients, ses collaborateurs etc. Le côté plus éprouvant, c’est qu’on est souvent seul aux manettes. Au-delà de la passion, il faut donc durer dans le temps. On aura beau avoir la meilleure idée, c’est aussi une question de chance, de qualité d’exécution, de capacité à construire une bonne équipe.

Et puis être créateur d’entreprise, c’est rêver d’avoir une empreinte sur le monde. En ce qui me concerne, c’est rendre accessible à tous une nutrition santé fondée sur les besoins de chacun pour améliorer comme cela n’a jamais été fait auparavant le bien-être des personnes.

L’entrepreneuriat semble un monde encore très masculin, quel est votre avis sur la question ?

L’entrepreneuriat reste très inégalitaire, les chiffres le montrent : la part des entreprises fondées par une femme est faible, et elles ont moins de chances de lever de l’argent. Mais il y a beaucoup de signaux positifs et je crois en un rééquilibrage progressif. Beaucoup de monde est sûrement d’accord avec cela : une société où l’innovation est faite majoritairement par des hommes, c’est triste !