J’ai récemment décidé de courir un semi-marathon. Une fois cette décision prise, il a fallu se mettre… à la course à pied ! N’y connaissant rien ou presque, je me suis orientée vers les internets pour leur demander de m’aider à m’équiper et à me préparer, et me voilà soudainement propulsée dans le monde de la SporTech !
Il était une fois la course à pied..
En tant que coureur·euse du dimanche, on chaussait des baskets (ou pas), on mettait un short fluo et on sortait courir dans le parc du coin. Aujourd’hui, on s’équipe d’une montre connectée, on tracke ses entraînements sur Strava ou sur Runstatic, on calcule sa VO2 max, sa vitesse “seuil”, on vérifie si l’entraînement est de type aérobie ou anaérobie, on compare sa performance aux statistiques des utilisateurs de même âge et de même genre.. Bref : on se self-tracke ! Et le Self-tracking (ou l’auto-mesure, la mesure de soi, la quantification de soi) est un mouvement né en Californie au milieu des années 2000 : tendance aussi addictive que dangereusement ludique, avec ses jolis graphiques et son lot de challenges et d’e-badges, il s’agit du principal driver de l’économie de la SporTech.
Le self-tracking ou la quantification de soi
Le « Quantified self » ou « mesure de soi » est défini par la CNIL comme un ensemble de nouvelles pratiques qui consistent à analyser son activité physique ou son mode de vie : poids, tension, calories consommées, nombre de pas dans la journée, rythme cardiaque, etc. Pour ce faire, sont utilisés : bracelets, podomètres, montres ou applications mobiles connectées aux capteurs d’un smartphone. Les informations issues de ces applications sont stockées sur des serveurs et peuvent être réutilisées à des fins statistiques notamment.
SporTech : De quoi s’agit-il ?
La sport tech est un écosystème en effervescence. Ce secteur connaît une croissance à l’échelle mondiale avec des investissements qui ont augmenté de 360% depuis 2017 pour s’établir à 27,3 milliards de dollars en 2021.
Selon un article de l’Usine Digitale, l’écosystème français de la SporTech est en pleine croissance.
En 2021, la France était le quatrième pays en termes de financement de la SporTech, avec 39 start-up ayant levé plus de 5 millions d’euros. Le segment amateur étant le plus dynamique, avec des acteurs tels que Spacefoot, Sportheroes et Gymlib.
Trois tendances devraient, selon la même source, dynamiser le secteur dans les années à venir :
- Le fitness connecté, qui devrait représenter 25 % du marché en 2025.
- Le sport au travail, qui devrait concerner 20 % des entreprises en France d’ici 2025.
- Les NFT et le Fantasy sport, qui devraient générer 20 milliards de dollars de revenus d’ici 2025 (je n’entre pas ici dans le débat « L’e-sport est-il du sport » !)
En revanche, malgré le dynamisme du secteur en France et la création de trois fonds d’investissement spécifiquement pour la filière (LinkSport et Trust Esport en 2018, Sport & Performance en 2019), les investissements y restent moins importants que ceux en Asie ou en Amérique du Nord et pour cause : « La mentalité européenne du sport business fait qu’il y a beaucoup plus de réticence au risque. Les process et les budgets sont sans commune mesure avec ce que l’on observe aux Etats-Unis », commente Jean-Baptiste Alliot, directeur exécutif du pôle vitalité de l’incubateur Paris & Co.
Conclusion
Comme l’expliquait Eric Villesalmon dans un précédent article : la révolution numérique a transformé, à petits pas, nos activités les plus lowtech initialement, on peut dire qu’avec la SporTech, on retrouve cette dynamique version grandes foulées !
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