L’entreprise agile est un concept en vogue dans la vaste majorité des start-up lors de leur création. Argument de recrutement ou réelle méthode d’organisation, les méthodes agiles sont des techniques qui prônent plusieurs valeurs clefs. Une méthode d’amélioration par itération, l’acceptation du changement, rendre la collaboration au cœur du travail, la poursuite de l’autonomie…
L’agilité, comment surmonter les freins et les idées reçues pour bien la mettre en place ?
L’agilité peut s’avérer un énorme atout pour une entreprise tant sur le plan compétitif que sur le plan humain. Pourtant, la mise en place d’un modèle agile dans une entreprise est souvent faite par des early adopteurs et non par des experts. Le résultat est la création de nombreux freins qui empêchent le bon développement de cette nouvelle façon de travailler ensemble.
Cet article a pour objectif de dresser un panorama de certains de ces écueils que beaucoup d’entreprises rencontrent et d’apporter des éléments de résolution pour que l’agilité redevienne ce qu’elle a pour vocation d’être, une méthode efficace de management pour dynamiser l’entreprise et créer de la valeur.
Les principaux écarts lors de la mise en place
Lors de la mise en place de l’agilité, il est courant que le changement ne soit pas fait correctement. Bien que la présence des early adopters aide, ce n’est pas une condition suffisante. Il est courant de faire face à une vraie disparité entre le désir d’agir selon les bases de l’agilité et les actions mises en place. Afin de réduire au maximum cet écart, un profond changement de management interne est nécessaire.
Trois erreurs sont régulièrement commises
Commencer par mettre en place un outil
Il est souvent logique de vouloir commencer par utiliser un outil pour faire avancer un chantier. Lorsque l’on souhaite fixer une étagère, le premier réflexe est de prendre son tournevis et d’essayer de visser. Sans plan et sans envie, comment et pourquoi monter une étagère ? Lorsque l’on parle de changement de façon de travailler, l’utilisation d’un outil sans objectif est contre-productif. En effet, il ne fournit pas d’effet immédiat et ne va pas résoudre la plupart des problèmes par le simple fait de son existence. Par exemple, implémenter un stand-up obligatoire en début de semaine ne va pas avoir d’impact sur votre entreprise sans la prise de conscience parallèle. D’importants efforts sont nécessaires dans l’adoption de cet outil et ne pas les déployer revient à masquer l’objectif le plus important : l’adoption de l’agilité.
Commencer par une méthode
La plupart des entreprises commencent par la mise en place d’un processus. Prenons l’exemple de la mise en place d’une méthode Scrum. Une fois quelques sprints passés, il est courant de voir grâce à vos indicateurs une amélioration. Cependant, il y a de fortes chances que celle-ci ne soit pas à la hauteur de vos attentes. Au vu de ce résultat en demie teinte, la réaction naturelle est un sentiment de déception et petit à petit l’intérêt de la méthode va diminuer. Ce type de réaction est courant et pourtant ne pas avoir le résultat attendu est une information primordiale dans les méthodes agiles. L’observation et la compréhension de ces écarts sont la clef pour mieux comprendre comment adapter les méthodes au fonctionnement de l’entreprise.
Croire que le Coach agile est tout puissant
Lors du passage en management agile, il est courant d’orienter le changement autour d’un personnage, le coach agile. Les équipes se reposent alors sur son savoir et sur ses compétences et comptent sur lui pour apporter le changement qu’ils attendent. Pourtant ce genre de réaction est en complète opposition avec l’idée de l’agilité.
Un coach agile se doit d’être un guide vers l’agilité et non un manager au sens classique du terme. Pour cela, il faut que l’accent soit mis sur la communication et l’échange.
Les bonnes pratiques pour instaurer l’agilité.
Il est donc très simple de tomber dans des travers lorsque nous expérimentons la mise en place de l’agilité. Sortir de cette fausse idée d’agilité qui en découle est un processus délicat, mais voici trois points à ne jamais oublier pour vous remettre dans la bonne direction.
Adapter son fonctionnement à son entreprise
Votre entreprise est UNIQUE. Vos employés, votre organisation, vos infrastructures et bien d’autres points vous sont propres. Vous avez une identité et il convient de la faire ressortir dans votre méthode de travail agile. Il est toujours pertinent de prendre en compte les expériences des autres, mais il va falloir trouver votre propre organisation. Comment construire votre management visuel ? Comment organiser vos sprints ? Comment organiser les sollicitations du client et les retours utilisateurs ? Comment organiser les équipes agiles ?
Il n’y a pas de secrets, la personnalité de votre entreprise doit construire la personnalité de votre agilité.
Supprimer les barrières et rechercher une égalité dans le changement.
L’agilité est un changement collectif. Chacun doit savoir ce qu’il y a à faire et le réaliser dans un cadre collectif. Les produits à développer, les équipes, la valeur de chaque développement pour le client, les différents collaborateurs doivent se renseigner et s’organiser pour travailler ensemble. Qu’en est-il du rôle de chef projet dans tout cela? Il devient alors un coach, presque au sens d’un coach sportif. Il aide à être auto-organisé, à garder le cap, et fait le lien avec le reste de l’entreprise. Grâce à lui, le changement ne doit pas venir que de la volonté de la hiérarchie, mais aussi émerger de l’esprit de chaque collaborateur.
Que faut-il alors faire pour parvenir à un tel type d’équipe ? Il faut simplement construire une communication irréprochable et effectuer un travail poussé sur soi. Ensuite, il suffit de laisser le temps et les efforts faire leur travail.
Savoir prendre son temps.
Le fonctionnement agile n’est pas une méthode miracle, mais une méthode qui a besoin de temps pour son installation. Combien faut-il d’itérations avant d’avoir une agilité optimale ? Cette question ne peut pas trouver de réponse. Il est important de mesurer le nombre d’itération et plus particulièrement la capacité de l’équipe à produire sur une itération mais une agilité optimale n’existe pas. En effet, chaque itération permet d’apporter des informations et des pistes d’améliorations et cette notion continue est sans finalité. Alors, comment garder le moral et l’envie d’agilité ? Cela viendra naturellement si les deux premiers points ont été correctement abordés. La mise en place d’une méthode agile est un engagement collectif et chaque membre de l’équipe aura pour mission d’apporter de l’énergie pour booster l’amélioration.
En conclusion, l’agilité est avant tout portée par une volonté commune d’amélioration.
Le changement agile ne peut que très difficilement être porté par une personne. Une fois que cette vision est partagée, tout est une question de temps et d’expérimentation. Il ne faut pas craindre les échecs, au contraire, il faut pouvoir les accepter et les utiliser pour apprendre et s’améliorer. Enfin, une fois que les nouvelles initiatives commencent à porter leur fruit, il faut les mettre en valeur, les célébrer pour éviter que l’ancienne culture ne revienne. Petit à petit, l’agilité prendra sa place dans la vision de l’entreprise et de nouvelles compétences et valeurs feront leur apparition.