Un an après le rapprochement entre les deux banques au sein de BPCE, la fusion informatique se précise. Pas de système unique, mais des synergies évaluées à 310 millions d’euros d’ici à 2013
Le week-end de la Pentecôte a été particulièrement chargé pour le groupe BPCE, né il y a un an du rapprochement entre les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires. Côté Ecureuil, les dernières caisses régionales Alsace, Bourgogne, France-Comté, Rhône-Alpes, Loire, Drôme, Ardèche – ont basculé sur le système d’information unique Mysys. L’ultime épisode d’un plan de migration de longue haleine qui a démarré en 2006.L’informatique de Banques Populaires (i-BP) profitait, elle, du « pont » pour déménager l’essentiel de ses ressources à Castres, où elle a implanté son nouveau centre de données.
Et ce n’est qu’un début. Les systèmes d’information participeront à hauteur de 31 % au milliard d’euros d’économies escompté d’ici à 2013. Outre Mysys, qui produira tous ses effets d’ici la fin de l’année, BPCE mise sur une réduction de la sous-traitance et sur une rationalisation de son infrastructure. De sept à huit centres de données actuellement, le deuxième groupe bancaire français passera à trois fin 2011, sur les sites de Castres, donc, de Marne-la-Vallée et, en partenariat avec IBM, de Marcoussis.
Pas de système d’information « violet »
En revanche, il n’est pas question que les deux banques mutualistes convergent vers un système d’information unique « violet », qui mêlerait le rouge de l’Ecureuil et le bleu des Banques Pop. « Les opérations de migration se seraient révélées trop coûteuses au regard des économies réalisées, juge Philippe Queuille, directeur général opérations et membre du directoire de BPCE. Une couche fédérale assurera l’interopérabilité entre les deux noyaux SI. » Un moyen, aussi, de laisser souffler les équipes éprouvées par les migrations successives.
De même, les entités conservent leur DSI. L’arbitrage au niveau des standards communs se fait par décisions collégiales entre i-BP, GCE Technologies – la maîtrise d’œuvre informatique des Caisses d’Epargne – Natixis et l’organe central de BPCE.
Un GIE dédié au back office
L’informatique participera également aux autres sources de réduction de coûts, en particulier sur la partie mutualisation des processus qui doit intervenir à hauteur de 46 % du milliard d’euros de synergies. Première réalisation concrète, trois agences Caisse d’Epargne et Banque Populaire du Grand Est viennent de créer un GIE commun dans le domaine du traitement de chèques, de la dématérialisation de documents (courriers entrants, dossiers clients…), de l’éditique et de la mise sous pli.
Sur le seul traitement des chèques, la nouvelle structure fera gagner deux millions d’euros par an aux six établissements participants. Un autre GIE regroupera au niveau national les acheteurs du groupe. Il gérera notamment les achats de prestations de service en liaison avec les équipes informatiques.
source : http://pro.01net.com/editorial/517914/premieres-synergies-entre-lecureuil-et-les-banques-populaires/