« Une fusion-acquisition est une opération économique ayant pour objet d’intégrer une seule et même entreprise dans l’ensemble des moyens de production dont dispose la ou les sociétés apporteuses. » (Steven M. BAGG, Merger and acquisition, condenses practitioner’s guide)

Après une année 2015 de tous les records, les « méga-deals » continuent à foisonner : Monsanto/Bayer (66 milliards de dollars) ; LinkedIn/Microsoft (28 milliards) ; AT&T/Time Warner (107 milliards). En France, 2017 s’annonce comme un millésime exceptionnel : plus de 90 milliards d’euros de transactions ont déjà été signés depuis janvier, un niveau atteint seulement une fois en 10 ans.

Les opérations de fusion-acquisition sont cycliques. Au cours de l’histoire, de nombreux secteurs d’activité ont connu une phase de concentration horizontale massive se manifestant dans la pratique par de multiples opérations d’envergure colossale.

Un peu d’histoire : cinq principales vagues depuis la fin du XIXe siècle

Vers une nouvelle déferlante : le numérique

En cette période d’euphorie boursière, le segment mid-market (réservé aux PME) a globalement été délaissé par les investisseurs : en 2015 les opérations de fusion-acquisition ont décliné de 6% en volume et presque 9% en valeur par rapport à la même période en 2014.

La seule exception notable concerne les entreprises de services numériques.

La transformation digitale dope le marché des fusions acquisitions. Afin de ne pas se laisser distancer par des start-ups innovantes, les grands groupes doivent mettre les bouchées doubles et procéder à des achats stratégiques.

Aujourd’hui on appose aux sociétés de services numériques des multiples de valorisation nettement en hausse : 8 à 8,5 fois leur excédent brut d’exploitation (les standards étant aux alentours de 7 fois l’EBE pour le secteur tertiaire). Pour certaines, qui révolutionnent les modes de consommation et qui tendent vers un leadership mondial, les multiples peuvent aller jusqu’à 15 fois l’EBE. Sans parler des fameuses « licornes » valorisées à plus d’un milliard de dollars à l’image des français Sigfox ou BlaBlaCar.

Nous sommes toutefois loin d’un phénomène de bulle dans la mesure où ces multiples ne sont pas généralisés à l’ensemble du marché, contrairement à l’année 2000 où les valorisations avaient atteint des records.

Le numérique s’annonce donc comme la 6ème vague de fusions-acquisitions et dans un contexte d’économie interconnectée ce phénomène prendra une ampleur mondiale dès son démarrage.

Dans deux articles à paraître je vous présenterai l’importance de la phase d’intégration lors d’un rachat et l’analyse d’une opération de fusion-acquisition en faisant ressortir les bonnes pratiques ainsi que les écueils.