Sylvain Deniau, expert et consultant en performance des canaux de vente et de la relation client, réalise dans un article récent une très bonne synthèse des erreurs à ne pas commettre et des bonnes pratiques de la gestion du changement dans les grands projets de transformation.

Il présente ainsi une erreur classique des projets de transformation : constituer une structure ad hoc en charge de la transformation, qui rend compte à la direction et impose les changements aux opérationnels à la fin du projet sans jamais les avoir consultés.
Il distingue ensuite trois leviers qui permettent de faire accepter le changement par l’ensemble du corps social de l’organisation :

  • L’implication de nombreux collaborateurs dans la recherche des moyens à mettre en oeuvre pour atteindre les cibles stratégiques définies par le top management,
  • La collecte de l’opinion de l’ensemble des collaborateurs sur les moyens identifiés préalablement,
  • La pratique d’une forme d’exemplarité managériale en incluant le management dans le périmètre du changement.

La vision théorique présentée par Sylvain Deniau, si elle n’est pas nouvelle, est aujourd’hui plus aisée à mettre en oeuvre grâce au numérique, notamment en ce qui concerne l’implication de l’ensemble des opérationnels.

Interviewer physiquement les 3 500 collaborateurs d’une ETI n’est économiquement pas plus envisageable aujourd’hui qu’hier mais d’autres solutions existent désormais pour collecter les points de vue de tout un chacun :

  • Création de groupes de discussion thématiques sur le réseau social de l’entreprise pour collecter des données qualitatives (crowdsourcing),
  • Envoi d’un questionnaire (par exemple un formulaire Google) à l’ensemble des opérationnels pour collecter des données quantitatives (% d’adhésion à telle ou telle solution),
  • Diffusion de bonnes pratiques via des vidéos (filmées avec un smartphone) postées sur l’intranet de l’entreprise.

N’oublions pas également que les grands projets de transformation peuvent être complétés de démarches d’amélioration continue. Les démarches Lean incluent ainsi la mise en place de boites à idées : chaque collaborateur peut proposer une idée qui sera analysée puis diffusée à l’ensemble de l’organisation. C’est une autre forme de crowdsourcing.

En 2013, l’implication de l’ensemble des opérationnels n’est donc plus un objectif théorique mais une réalité atteignable.

Arnaud Bouclon