Florent Fouque décrypte, sur excellence opérationnelle TV, un phénomène selon lui assez répandu : certaines règles dans nos entreprises sont conçues pour prévenir des situations rares, voire uniques, et génèrent en parallèle un grand nombre d’effets négatifs.

Première publication le 28 sep. 2013, mise à jour le 28 déc. 2016

Le terme de « management des 3% » a été introduit par Gordon Forward, ancien directeur de Chaparal Steel.
Le management des 3% c’est le fait de définir des contraintes pour tout le monde alors même que le problème initial à résoudre ne concerne qu’une infime partie des employés.
 Vous connaissez certainement des anecdotes de ce genre ?

• La mise en place d’une procédure stricte d’approvisionnement de fournitures de bureaux (mises sous clé) parce qu’une fois, un collaborateur en a profité pour remplir le cartable de rentrée de ses enfants.
• L’obligation de passer par une agence de location de véhicules (…) ou le train (…) parce qu’une fois un autre a empoché 1 000€ de frais kilométriques en faisant Paris Marseille avec sa voiture.

Le diable est dans les détails et l’enfer est pavé de bonnes intentions : on est au coeur des ces deux maximes. Croyant bien faire, on va à 180° de l’objectif et on conduit tout le monde en enfer !

On ne compte plus les exemples de ce genre dans nos entreprises… (…) Au-delà du coût, ce genre de procédure génère une forte démotivation et déresponsabilisation des employés…

A l’évocation de ces exemples on comprend assez aisément la limite de ces décisions.
 Mais ça ne serait pas très fair-play de s’en arrêter à ce constat sans chercher à comprendre ces déviances…

Pour commencer, ce genre de décision leur évite d’avoir à affronter le cas particulier dont le comportement a dérivé. En effet, il est plus simple de lancer une nouvelle procédure que de chercher à comprendre les motivations d’une personne que l’on pense a priori mal intentionnée.
Ensuite, ce genre de procédure permet d’ôter la responsabilité des erreurs aux managers. Bah, oui, si les employés ne respectent pas scrupuleusement les procédures, alors franchement, ils n’y sont pour rien !

(…)

Au-delà des points négatifs déjà énoncés, se concentrer sur les éléments perturbateurs montre à tous les employés qui veulent faire avancer l’entreprise, qu’il faut être un perturbateur pour générer une réaction du management.
D’ailleurs, combien de projets sont embourbés car le chef de projet passe tout son temps à vouloir convaincre les réticents au lieu de prolonger la ferveur des plus enthousiastes ? 
(…)

On a vu que le management des 3% pouvait coûter en gaspillage financier et humain… Essayons de voir ce que cela fait gagner en contrepartie… (…) Zéro ! Nada !
Pourquoi ? Parce que ceux qui ont un esprit malsain trouveront toujours le moyen de contourner la procédure pour faire ce qui leur plaît !

(…)

Source : http://www.excellence-operationnelle.tv/faites-vous-lerreur-de-pratiquer-le-management-des-3.php

 

Première publication le 28 sep. 2013, mise à jour le 28 déc. 2016