Lors du recrutement d’un cadre, les compétences techniques étant un prérequis indispensable, ce sont souvent les qualités humaines qui feront la différence, au premier rang desquelles l’empathie. Cette capacité à se mettre à la place d’autrui est indispensable au manager pour animer son équipe. Frédéric Fougerat, Directeur de la communication du groupe Altran technologies, décrypte cette qualité sur Le cercle les échos.
Plus on accède à des niveaux de responsabilités élevées, moins la part des compétences est différenciante dans le processus de recrutement. Le prérequis de base étant le niveau élevé de compétences, ce sont donc des qualités périphériques, notamment humaines, qui font la différence et permettent de déterminer entre deux professionnels, le plus apte à prendre une fonction d’encadrement.
De la même façon que la séduction ne doit pas cesser d’opérer au-delà du recrutement, car il ne faut jamais cesser de donner envie à un membre de votre équipe de travailler avec vous, il faut également toujours chercher à se placer sous l’angle du collaborateur pour anticiper ou comprendre ses réactions, ses émotions, ses inquiétudes ou ses souhaits, et ainsi pouvoir maintenir un niveau de communication optimum. C’est une des clefs de la cohésion d’une équipe, de l’adhésion à un projet… et plus globalement de la réussite managériale.
Écouter et entendre, regarder et voir
Être empathique, c’est simplement être ouvert et s’intéresser à l’autre : écouter et entendre, regarder et voir, se placer dans la peau et l’esprit de l’autre pour abandonner sa propre perception d’une situation ou d’un évènement et l’aborder avec la légitimité de l’autre.
Une erreur fréquente de management, bien que généralement empreint de bonnes intentions, est d’imaginer naïvement que chaque salarié est animé par les mêmes sentiments, motivations ou les mêmes aspirations que soi.
Un très bon commercial n’a pas nécessairement l’appât du gain comme motivation principale. Ce qui l’anime peut être le goût du challenge ou seulement la passion du produit qu’il doit vendre. (…) les points de vue qui animent chacun sont aussi nombreux et différents que les personnalités qui se côtoient dans une collectivité humaine.
La capacité d’animer une équipe ne consistera donc pas à rassembler sous une même bannière une armée d’individus uniques, mais plutôt d’explorer et d’exploiter la richesse et la diversité de talents pour créer une équipe solide, construite sur les capacités de chacun. Cela suppose de connaitre chaque individu. (…)
Aimer les autres
L’empathie est une qualité humaine, ce n’est pas une technique. Être empathique, c’est avant tout aimer les autres, avoir de la considération pour autrui. S’intéresser à l’autre, chercher à le comprendre : c’est pénétrer ses schémas de pensée et ses modes de fonctionnement.
Le manager empathique, (…) c’est celui qui va rebondir sur vos propos, sur votre comportement et vous donner le sentiment d’exister ; c’est celui qui vous écoute, quand d’autres ne font que s’écouter ; c’est celui qui vous donne envie de travailler, quand d’autres suscitent une « boule au ventre » ; c’est celui qui vous donne confiance, quand d’autres en vous négligeant, voire en vous méprisant, parviennent à vous faire douter de vos propres capacités, de votre expertise, de votre valeur.
Parce que le manager empathique a la volonté et la capacité de connaitre ses collaborateurs, avec leurs forces et leurs faiblesses, ses collaborateurs bénéficient en retour d’une confiance utile à leur épanouissement et nécessaire à la qualité de leur travail et à leur réussite professionnelle.
Parce qu’ils savent qu’ils comptent aux yeux de leur manager, ce dernier peut compter sur eux. (…)