Nous vous proposons cette semaine de poursuivre sereinement (mais sûrement) notre tour d’horizon des axes de digitalisation de l’entreprise en général, et de l’outillage SI des PME en particulier. Initié à travers une première série d’articles sur l’ERP des PME (voir , ici et encore ), c’est à la fonction RH que nous nous intéresserons au cours de plusieurs articles à venir, au détour des travaux que nous menons actuellement pour l’un de nos client.

SIRH des PME : est-ce bien raisonnable (et nécessaire) ?

Derrière le terme générique SIRH, une large palette de fonctions

Les 4 petites lettres SIRH (Système d’Information de « Ressources Humaines », terme horrible qui assimile les gens à d’autres ressources plus ou moins banalisées) donnent l’impression d’avoir cerné le sujet, mais cachent en réalité l’ensemble des outils et process de gestion de l’actif majeur d’une entreprise, à savoir les femmes (et les hommes) qui la font fonctionner au quotidien. Et alors qu’on ne s’étonne plus qu’un ERP qui gère du stock de boulons soit complexe à mettre en oeuvre, on voudrait que le SIRH qui gère une ressource aussi sensible (dans tous les sens du terme) que l’humain s’installe comme une machine à café en face de l’accueil ? Allons ! Soyons sérieux…

Comme souvent, un bon schéma vaut mieux qu’un long discours pour esquisser la palette des fonctions recouvertes par un SIRH (et dans ce cas précis, ça m’arrange bien puisque le format imposé de 500 mots pour les articles de blog ISlean viendra bientôt brider mes élans littéraires et autres envolées lyriques).

 

3 fonctions d'un SIRH : Gestion Administrative / Gestion des talents / Dossier du Personnel

Fonctions d’un SIRH

Dans les 2 pavés verticaux, on retrouve les deux facettes des fonctions RH, à savoir :

  • la Gestion Administrative, brique de base première, qui gère l’aspect « quanti » des RH, à savoir des choses aussi anecdotiques que le temps et l’argent. Simple bureaucratie me direz-vous ? Au coeur du pacte entre l’entreprise et ses salariés (« tu travailles pour moi, je te verse un salaire en retour »), la simplicité et la fiabilité de ces processus sont clé pour maintenir et développer la relation de confiance entre un salarié et son entreprise. La moindre erreur, la moindre errance peut déclencher une avalanche de sentiments négatifs et épidermiques propres à semer dans l’entreprise un joli bazar
  • la Gestion des Talents, importante mais pas obligatoirement couverte par un système d’information tant que l’entreprise est « petite », s’occupe quant à elle l’aspect « quali » des RH. Elle doit permettre d’évaluer, tracer et gérer si possible rationnellement dans un SI structuré une chose aussi peu adaptée à rentrer dans des lignes et des colonnes que l’âme humaine en entreprise…

Ces deux fonctions centrales doivent s’appuyer sur un référentiel unique, à savoir une base de données contenant la liste des personnes complète et à jour, et doit par ailleurs, simple gageure, conserver le tout avec autant de fiabilité que de discrétion. La numérisation du dossier du personnel, traditionnellement conservé dans une armoire blindée dont seule la DRH a la clé, nous plonge au coeur des discussions sur la préservation des Données à Caractère Personnel et ses récents rebondissements sur fond de RGPD.

A l’échelle d’une PME, est-ce vraiment bien utile ?

Vous me direz (si, si, je vous connais) que tout ça c’est bien joli, mais c’est réservé aux grandes structures qui doivent gérer des milliers de salariés, leur plan de carrière, des heures supplémentaires et des tickets restaurant par millions. Et que de toute façon, les logiciels ne sont pas adaptés aux PME et que je ne me vois pas mettre en oeuvre une usine à gaz type Louvois (voir ici un récit de ce cas d’école d’un naufrage de programme IT) pour gérer 50 salariés. Et pourtant, les solutions ont bien évolué avec certaines particulièrement adaptées aux PME (mode SaaS, facturation en abonnement mensuel par salarié…) et la gestion de ces process pas si anecdotiques que ça peuvent rapidement, mis bout à bout, représenter une charge conséquente de consolidation et mise à jour qui a un coût non négligeable pour l’entreprise.

Tous arguments que je me ferai un plaisir de développer lors d’une prochaine causerie au coin du Blog, le couperet des 500 mots étant tombé depuis un bon moment déjà.