Bonjour ! Après 3 ans d’entrepreneuriat je rejoins l’équipe d’Islean Consulting. C’est l’occasion de vous présenter globalement une partie de mon aventure.

Encore à l’école, j’intègre avec Jérôme Paris-Antonini (Mines Alès 2013) le programme d’incubation de l’Ecole des Mines d’Alès pour créer un nouveau produit dans le monde du snowboard (Artix). L’idée ? Répondre à la problématique du déplacement (De la même façon qu’à un moment donné, les bâtons de ski ont répondu à celle du ski). Une étude de marché internationale plus tard (4200 réponses !), nous démarrons un second produit en parallèle dans le domaine de l’escalade.

 

Maquette Artix (c) Jérome Paris-Antonini & Adrien Ragiot

Plus rapide à concevoir, il permettait de rapidement démarrer l’activité et d’équilibrer la saisonnalité des activités. Nous répondions à la problématique des douleurs cervicales en phase d’assurage grâce à des lunettes spécifiques. Le produit existait déjà, l’unique fabriquant disposait d’un monopole avec un positionnement haut de gamme. Nous avions étudié principalement deux points : les couts de production et la propriété intellectuelle. Les marges importantes réalisées par le fabricant en place laissaient la porte grande ouverte à de nouveaux acteurs. Légalement, le dispositif était l’adaptation d’un brevet déposé par la société Cébé pour les cyclistes. Le produit était uniquement protégé par un dépôt de modèle. Nous étions donc libre de construire le notre : Skyviu.

Une douleur provoquée par la compression des cervicales (c) Jérome Paris-Antonini & Adrien Ragiot

 

Skyviu (c) Jérome Paris-Antonini & Adrien Ragiot

Le cheval de Troie

Initialement, Beontherope.com n’avait aucune ambition directe de marché, c’est un outil typique de « Growth Hacking » pour promouvoir nos lunettes d’escalade au cœur du marché des sports de montagne. Un secteur fermé et dominé par des acteurs historiques disposant de marques fortes. Comme Petzl (154M€ CA 2016) ou Black Diamond, Inc (148M$ CA 2016). La difficulté d’accès au marché s’explique par la technicité des produits et la sécurité liée à leur utilisation. Par exemple l’utilisation d’un baudrier équivaut à ce que l’utilisateur confie sa propre vie à la marque. La relation entre marques et utilisateurs est maximum et durable.

L’objectif du site était simple : capter TOUT le trafic mondial des passionnés de sports verticaux (escalade, alpinisme, spéléologie, canyoning, highline). Comment ? Grâce à la vidéo, véritable drogue numérique du 21ème siècle. Nous allions agréger en permanence les meilleurs vidéos de ces domaines. Nous savions dès le début que le succès serait conditionné à la qualité du contenu et à l’actualisation de celui ci.

Une partie de la page d’accueil de Beontherope © Clément Delpuech & Adrien Ragiot

Une confrontation directe aux utilisateurs

Le lancement de cet outil fut l’occasion d’appliquer les enseignements tirés de notre première phase de développement. Rien de vaut une confrontation directe des produits ! Beontherope née grâce à Clément Delpuech (Mines Alès 2012) qui prend en charge la partie technique. Seulement trois semaines après le Go le site est en ligne. Quelques semaines plus tard nous explosions déjà les objectifs de fréquentation. Progressivement Beontherope laisse apparaitre un rapport gain/risques nettement supérieur au reste. Quelque mois après nous décidons de « pivoter » en nous concentrant sur le site. (La perche, très technique, nécessitait des capitaux importants pour aller produire le premier prototype fonctionnel. Et une offre low cost venait de débarquer sur les lunettes.)

Evolution des visites mensuelles sur le site Beontherope

Réinventer un business model : du rêve à la réalité

Dès le début, nous étions bien conscient de la nécessité de trouver un nouveau business model. La pérennisation du site ne viendrait pas des schémas déjà établis. Nous optons pour une approche progressive en démarrant la commercialisation de publicités. Elles sont directement proposées à des marques ciblées, correspondant exactement à notre audience. Une intégration totale au site nous permet de contourner simplement les bloqueurs de publicité. Malgré notre visibilité dominante, les grandes marques mirent du temps à nous accepter. Le dernier bilan nous laissait entrevoir des revenus stagnants. Le constat était simple : une rentabilité insuffisante à la vue du travail fourni. Nous décidons rationnellement de clôturer l’activité et de nous investir sur d’autres projets.

AR

 

« Définissez le succès avec vos propres termes, atteignez-les avec vos propres règles, et construisez une vie que vous êtes fiers de vivre »

Anne Sweeney