Mercredi 4 janvier, le Wall Street Journal affirme qu’Eastman Kodak, qui compte 19.000 personnes, se préparait à se placer sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites d’ici à début février.

L’action, après un plongeon de près de 30% mercredi, chutait encore de 6,15% jeudi vers 17H30 GMT, à 44 cents.

Dans un article de Lemonde.fr, François Sauteron, qui a travaillé 33 ans chez Kodak entre 1956 et 1990, apporte des éléments d’explication sur la faillite d’une société qui fut à la pointe de l’innovation pendant plus d’un siècle !

Depuis sa création en 1880 jusque dans les années 1990, Kodak a régné sur la photographie. Pourquoi l’entreprise a-t-elle raté le tournant du numérique ?

Le cœur de métier de Kodak est longtemps resté la chimie. Tout ce qui touchait à l’électronique pure était perçu comme relevant du « gadget ». Quand il a commencé à émerger, le numérique n’a pas été pris au sérieux par les responsables de l’entreprise. De grands progrès avaient été faits en matière de photographie argentique dans les années 1970-1980. Les pellicules étaient de plus en plus sensibles aux faibles lumières. Le grain, plus fin. Kodak disposait de dizaines de milliers de brevets et, pendant des décennies, la société a profité d’un statut de quasi-monopole. Aux yeux de ses dirigeants, Kodak semblait  insubmersible. Ils ont sans doute péché par orgueil, persuadés que l’entreprise réussirait à imposer dans la durée sa vision de l’image.

D’autres erreurs ont-elles été commises ?

À deux reprises, au moins, Kodak a tourné le dos à des innovations, qui ont fini par lui coûter cher. D’abord, elle a éconduit en 1945 un certain Chester Carlson, qui fonda par la suite la société Xerox, à l’origine des premiers photocopieurs. Cinq ans après cet épisode, l’entreprise mit à la porte un autre inventeur, Edwin Land, venu présenter un nouveau procédé de développement photographique, le Polaroïd. Après quatorze ans de procès, en 1991, Kodak fut condamné à verser près d’un milliard de dollars à la société fondée par Edwin Land pour contrefaçon de licence.

Source : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/06/le-numerique-n-a-pas-ete-pris-au-serieux-par-les-responsables-de-kodak_1626401_3234.html#ens_id=1622817

Évaluez votre capacité de disruption

Vous voulez réinventer votre business model ? Vous voulez transformer votre organisation, vos pratiques, ou vos outils pour affronter l’ère du digital ? Vous avez besoin d’éclaircir vos idées sur le quoi, le pourquoi et le comment ? Vous pouvez amorcer votre réflexion avec notre formulaire d’auto-évaluation.

Êtes-vous prêt pour la disruption ?