Vous avez peut-être remarqué que la logistique commence à être un sujet que nous affectionnons tout particulièrement. Nous avons pu traiter de nombreux sujets autour de ce secteur et nous sommes toujours très heureux de pouvoir partager avec vous nos expériences et savoir-faire.

Le mardi 28 mars, nous avons participé à la Semaine de l’Innovation du Transport et de la Logistique (SITL) qui fêtait ses 40 ans. Cela fait 40 ans que ce salon réunit entrepreneurs et professionnels pour faire un point sur les nouveaux enjeux du transport et de la logistique. C’est aussi l’occasion de présenter les dernières innovations qui transforment l’industrie. Nous avons eu la chance d’assister à la conférence d’ouverture, rassemblant des personnalités du monde de la politique et des entreprises, pour s’exprimer sur les principaux défis du secteur. En voici les grandes lignes.

Première intervention : François Gemene

La première intervention de François Gemene, politologue et membre du GIEC, a bien souligné la nécessité de décarboner l’économie. Il s’agirait donc de diversifier les chaînes d’approvisionnement en privilégiant la multimodalité. Actuellement, le transport routier représente 89% du flux logistique, ce qui nécessite une diversification des moyens de transport et notamment du ferroviaire. Cela implique que les infrastructures doivent également être développées pour rendre la multimodalité possible.

Deuxième intervention : Anne-Marie Idrac et Eric Hemar

Pour Anne-Marie Idrac, présidente de France Logistique, la transformation du modèle nécessite une collaboration étroite entre les entreprises et les pouvoirs publics pour assurer le verdissement du secteur. L’objectif est clair, multiplier par 2 le flux ferroviaire et passer la barre des 30% de camions électriques en 2035. Au-delà du transport, c’est le maillage des entrepôts qui doit également être “verdi” en privilégiant la proximité des points de départ et la mutualisation des flux.

Eric Hemar, président de l’Union TLF, prend le contre pied de ces annonces en rappelant que la logistique n’a pas beaucoup évolué depuis 40 ans malgré quelques améliorations. Ce dernier rejoint l’importance de massifier les flux en privilégiant le ferroviaire. Cependant, cette transformation nécessite la construction de zones logistiques, ce qui va à l’encontre de la politique de non-artificialisation des sols. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) présentent un risque et les pouvoirs publics doivent prendre les mesures nécessaires aux ambitions écologiques qu’ils portent. 

Troisième intervention : Roland Lescure et Clément Beaune

 

Toujours sur le sujet de la décarbonation, le ministre de l’Industrie, Roland Lescure, a souligné la nécessité de lier l’industrie et la logistique. Les projets de recherche et développement pour encourager l’électrification du dernier kilomètre ont été des sujets majeurs poussés par le gouvernement. Le ministre des Transports, Clément Beaune, a réaffirmé la nécessité de redéfinir les règles pour favoriser les meilleures solutions contre le changement climatique. Ce dernier a lancé un appel à projet de 115 millions d’euros pour l’électrification des véhicules et la promotion du “made in France” pour la production de pièces stratégiques à cette transformation. 

 

En somme, la SITL 2023 a montré que la logistique doit devenir un levier de la décarbonation tout en étant une source de compétitivité économique. L’objectif final est surtout de rester en phase avec les nouveaux enjeux économiques et environnementaux. Ce salon rappelle qu’il est indispensable pour les entreprises et les pouvoirs publics de travailler ensemble pour promouvoir l’innovation et encourager les projets durables.