Vendredi 7 mai de 9h à 10h, notre cabinet a organisé un morning talk sur le digital durable intitulé “Transformation digitale et émissions de GES”. Au total, 16 personnes ont participé autour des 2 animateurs : Philippe Kalousdian, associé à ISLEAN, et Amr Arbani, consultant à ISLEAN.
Transformation digitale et émissions de GES
Depuis plusieurs mois le cabinet a entrepris un travail sur le digital durable, un bilan carbone a été mené au sein du cabinet en suivant la méthodologie de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). Le Morning Talk été l’occasion de revenir sur ce travail.
Philippe Kalousdian a commencé par expliquer pourquoi le cabinet s’est intéressé à ce sujet : “Naturellement, notre spécialité n’est pas le développement durable, on fait des missions de stratégies auprès des directions et des missions de transformation digitale mais on a vu émerger des sujets liés au développement durable. De nombreuses choses nous ont étonnés et on a voulu se faire des convictions sur la variable la plus importante, le gaz à effet de serre. Avec ces recherches, on a découvert l’obligation légale de faire un bilan carbone, obligatoire pour les entreprises de 500 personnes. Un bilan carbone a été réalisé en interne.”
Un bilan carbone interne à ISLEAN
Le Morning talk a donc été l’occasion de présenter le bilan carbone réalisé par ISLEAN.
Amr Armani a présenté le bilan 2019 effectué en suivant la méthode proposée par l’Ademe : trois périmètres établis par l’agence, les deux premiers sont obligatoires :
- Les émissions directes
- Les émissions indirectes liées à l’énergie
- Les autres émissions indirectes : ce périmètre est donc facultatif et son périmètre n’est pas impératif
Dans ce genre d’exercice, le plus important n’est pas le chiffre obtenu mais le plan de réduction mis en place.
Pour un cabinet de conseil comme le nôtre, le troisième périmètre est de loin le plus émetteur de gaz à effet de serre puisqu’il représente 77%.
Ces analyses ont permis de définir les leviers potentiels à actionner pour réduire les émissions et d’évaluer leur impact.
Dans notre cabinet, le plus gros levier a été le remplacement de la chaudière à gaz par une climatisation réversible, qui a permis de réduire de 23% nos émissions de GES.
Le BYOD (Bring your own device) en place dans le cabinet depuis plusieurs années a aussi un impact sur le gaz à effet de serre.
Le troisième levier a été le développement de la visioconférence, ce qui a permis de réduire les déplacements en véhicules individuels, donc les émissions de 1 tCO2e / an.
De manière générale, les 3 leviers ont permis de réduire les gaz à effet de serre.
Dans le détail, avec les différents leviers activés entre 2019 et 2020 ont réduit nos émissions de GES.
Gains du numérique et impacts sur l’environnement
Le bilan du Morning Talk a aussi été l’occasion de poser le débat : les gains du numérique compensent-ils les impacts sur l’environnement ? :
- En 2018, selon les études du Shift Project, le numérique représente 3.7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et la quantité d’énergie qu’il consomme augmente de 9% chaque année
- Le numérique pourrait permettre de réduire les coûts en énergie et les émissions dans de nombreux secteurs comme l’énergie, le transport ou l’agriculture en facilitant le partage de l’information, en optimisant les réseaux et en dématérialisant les services
- Cependant, les nouvelles technologies, par le confort qu’elles offrent, entraînent également une augmentation de la consommation – connu sous le nom d’effet rebond – qui s’accompagne alors d’une augmentation des émissions
- Il est donc essentiel d’évaluer l’impact environnemental du numérique pour contrôler que son usage permette de réduire les émissions ou pour être conscient d’émettre plus de CO2 dans un bénéfice global le justifiant
En ce sens, les travaux menés nous amènent à penser qu’il est obligatoire d’évaluer les impacts du numérique sur les émissions de GES. Nous serons obligés de prendre en compte l’impact de toutes nos activités sur les émissions de GES, y compris du SI/numérique/IT/digital. Ce fait est une orientation stratégique majeure.
Pour aller plus loin, retrouvez nos articles sur le sujet du digital durable :
- Le BYOD, un levier de réduction des coûts et des émissions de carbone
- Réunion ou visio, bureau ou télétravail, quel impact carbone du digital ?
- Amazon VS Auchan : combien de carbone ?
- Stratégie RSE : Hébergement Cloud vs On-Premise
- Bilan carbone d’une firme de conseil : découvertes et étonnement (présenté en début d’article)
Autres sources intéressantes à consulter :