Cet aphorisme nous a été asséné par Jean-Paul Figer, alors que nous lui demandions conseil sur le meilleur achat de videoprojecteurs « tout-en-un » (fonction Chromecast de videoprojection sans fil incluse) ou « normaux » nécessitant une Chromecast additionnelle. Voyons la profondeur et la richesse de cet aphorisme dont j’espère vous convaincre de la pertinence.

Quel sens profond à ces découplages ?

Que peut bien vouloir dire cet aphorisme, qui, de prime abord, nous a renvoyé dans nos buts ? Car cette idée du videoprojecteur « tout-en-un » nous paraissait bonne ! On n’achète que n appareils, et pas 2n avec n videoprojecteurs et n Chromecast, qu’il faut paramétrer à minima tout de même. Si on y réfléchit 2 minutes, ce qui est très long aujourd’hui, je le concède, cela apparaît très clairement : la Chromecast est un appareil de projection via Wi-Fi qui permet de se passer de coûteux et fragiles câbles HDMI. C’est très pratique partout, surtout dans des écoles pour les enseignants, et c’est bon marché, environ 40 €, pas comme les solutions « pro » à près de 900 €. Ça utilise des standards : Wi-Fi, prise HDMI, alimentation USB. Dans 5 à 10 ans, soit ça marchera encore, soit on trouvera facilement de quoi la remplacer.

Quid de notre videoprojecteur « tout-en-un » ? Si le circuit qui fait comme la Chromecast vient à tomber en panne, ou n’est plus maintenu par le fournisseur d’équipement, on se retrouve avec un videoprojecteur inutilisable.

De l’intelligence « sécurité » dans le réseau (à ne pas faire !)

Nous étions témoins il y a quelques mois d’un beau couplage, une pépite : une application, pour des raisons de « sécurité », ne pouvait accéder que si elle était connectée à une plage d’adresse IP prouvant qu’elle était connectée dans des endroits contrôlés.

Or, nous étudiions la modernisation-simplification-standardisation du réseau de ces endroits par la mise en place de réseaux locaux en plages d’adresses de type 192.168.xxx.xxx. Bien évidemment, l’application ne fonctionnait donc plus. Il a fallu demander une évolution, certes mineure, mais dépendant d’un autre service, et cela a pris 3 mois à avoir.

Des applications qui obligent à prendre des PC

Un découplage de base est bien connu : ne prendre que des applications qui fonctionnent dans un navigateur. Ainsi, cette application peut être ATAWAD, any time, anywhere, any device, C’est surtout any device qui nous intéresse ici : PC, Mac, iPad, Chromebook, smartphone et toutes les machines qui seront inventées dans les 5 à 10 ans à venir qui auront, si elles veulent des utilisateurs, un navigateur compatible.

Nous avons été témoin d’un couplage qui coûte des centaines de milliers d’euros : l’Education nationale prescrit des applications qui nécessitent un OS Windows. Donc un PC. Si vous aviez imaginé acheter des Chromebooks ou des iPad pour vos enseignants, c’est perdu, tant que cette prescription sera maintenue pour des applications qui ne sont pas dans un navigateur. Il y a bien un moyen de découpler, c’est le « Cloud PC » qui permet d’avoir un PC virtuel qui tourne dans un navigateur, mais les offres sont juste émergentes à ce stade.

Chromebook

Des Chromebooks pour éviter les couplages ?

Des SI intégrés ou des prisons pour riches ?

Autre exemple en or : un système X, de grande valeur dans un secteur, bloque complètement l’accès à la base de données, pourtant saisies par les personnes de l’entreprise.

Sauf… à ses propres applications ou aux applications des partenaires triés sur le volet. Une belle manière d’attirer le chaland avec un produit phare, et de lui refiler d’autres applications, en général moins performantes que des solutions concurrentes. Si vous choisissez le couplage, vous êtes prisonnier pour 5 à 10 ans. Vous pouvez choisir de découpler en sortant les données, plusieurs solutions existent en fonction des besoins.

Barrière verrouillée par une chaine et un cadenas

Vous êtes libres avec nous !

Un principe universel et émancipateur

Langage informatique, équipement, logiciel, choisir des standards, des systèmes ouverts, interopérables, vous offre un large choix pour s’adapter à vos besoins, une pérennité de solutions car justement ouvertes, la disponibilité de compétences, des coûts bas ou des solutions de grande qualité.

L’architecture, art du découplage, est donc la voie de la liberté et de la prospérité. Le chemin est parfois difficile à prendre, mais la route est belle et la récompense à l’arrivée est inégalable.