Nous avions récemment évoqué la notion de mobilité et de consumérisation du SI dans un article consacré aux nouvelles tendances 2012. ‘Consumérisation’ est un néologisme employé pour signifier l’emploi dans un cadre professionnel de technologies et outils informatiques personnels. Ce phénomène émergeant qui prend sans cesse de l’ampleur a fait l’objet d’une étude d’Accenture.
Morceaux choisis provenant d’infoDSI.com :
L’utilisation par les collaborateurs de leurs propres terminaux mobiles et applications sur leur lieu de travail, est l’un des enjeux majeurs auxquels vont se trouver confrontées les entreprises au cours des cinq prochaines années, selon une nouvelle étude mondiale réalisée par l’Institute for High Performance d’Accenture. Alors que près de la moitié (45%) des salariés interrogés déclarent que leurs équipements et logiciels personnels leur sont plus utiles que les outils et applications fournis par leur service informatique, l’enquête révèle que les entreprises ne peuvent pas ignorer ou résister plus longtemps à ce phénomène.
«Les salariés se sentent de plus en plus habilités à faire leurs propres choix technologiques et estiment que les solutions informatiques de leur entreprise ne sont pas aussi souples et pratiques que les équipements et logiciels grand public dont ils disposent dans leur vie personnelle, commente Vincent Delaporte, responsable de l’activité Technologies d’Accenture France. Les salariés sont étonnamment prêts à payer pour utiliser au travail leurs technologies favorites, et en conséquence, ils souhaitent les utiliser, avec ou sans l’autorisation de leur entreprise.»
L’étude révèle également que les habitudes d’utilisation et les comportements vis-à-vis de ces technologies diffèrent à travers le monde, les outils informatiques grand public étant davantage encore adoptés par les entreprises des marchés émergents (Brésil, Chine, Inde, Mexique, par exemple), que par celles des marchés développés.
Parmi les enseignements de l’étude :
Augmentation des attentes technologiques des salariés
– Plus d’un quart (27%) des salariés utilisent régulièrement sur leur lieu de travail des applications non fournies par l’entreprise mais téléchargées sur Internet alors qu’ils cherchaient des outils pour gagner en efficacité dans leur travail.
– La première étape vers la consumérisation de l’informatique passe souvent par l’accès à la messagerie de l’entreprise via des moyens non prévus au départ par cette dernière, une tendance qui résulte dans une large mesure du succès grandissant des smartphones : 30% des salariés déclarent ainsi vérifier couramment leurs e-mails avant de se coucher.
– Les salariés font également état d’un désir d’accéder via le Web aux applications et bases de données de l’entreprise : 14 % d’entre eux indiquent le faire régulièrement à partir de leurs terminaux grand public.Les salariés résolvent eux-mêmes leurs problèmes techniques
– Dans une large proportion (43 %), les salariés se sentent à l’aise et capables d’opérer leurs propres choix technologiques pour le travail, ce qui dénote une large «prise du pouvoir technologique» parmi les utilisateurs à travers le monde.
Les dirigeants sont prompts à adopter des technologies grand public
– L’utilisation d’équipements personnels dans l’entreprise se répand considérablement parmi les responsables informatiques (54%) et les autres cadres dirigeants (49%) par rapport au reste des salariés.
– La direction et les responsables informatiques sont conscients que l’utilisation des technologies les plus récentes constitue une priorité pour leurs salariés : 88% des cadres dans leur ensemble estiment que l’emploi de technologies grand public par leurs collaborateurs peut améliorer leur satisfaction dans le travail.L’étude relève que de nombreuses entreprises ne savent pas comment faire face aux difficultés et opportunités que présente la consumérisation de l’informatique.
Selon Accenture, les entreprises devraient s’orienter vers une adoption maîtrisée. Une telle approche est possible à condition d’appliquer au moins l’une des quatre stratégies suivantes : élargissement de la palette d’équipements et de logiciels autorisés (tout en adaptant et actualisant les règles aux besoins des collaborateurs), promotion du libre choix technologique (par exemple sous la forme de primes pour l’achat d’équipements grand public), encouragement des technologies grand public (par la promotion active des applications sur smartphones ou d’environnements de test type «sandbox» sur le lieu de travail et l’autorisation d’expérimentations sécurisées) et/ou segmentation des besoins informatiques par métier (par l’élaboration d’un profil d’usage pour chaque descriptif de poste).