Google, avec son système d’exploitation mobile « Android » a commencé il y a quelques mois à montrer son intérêt pour le monde de la téléphonie mobile.

Un nouveau pas est franchi en ce début d’année 2010, avec la sortie d’un « Google Phone », le Nexus One, fabriqué par HTC selon les spécifications de Google et portant le logo de la firme.

Voici quelques morceaux choisis d’un article de zdnet, analysant la stratégie de google sur ce nouveau marché pour le géant de Mountain View :

Le géant de la recherche amplifie son offensive dans la mobilité avec ce terminal frappé de son logo et fabriqué par HTC. Mais selon les analystes, Google a avant tout cherché à ne pas froisser ses partenaires opérateurs et fabricants. Coup d’essai ?

Google a tenu à proposer un terminal haut de gamme avec un processeur SnapDragon à 1 Ghz, un écran tactile de 3,7 pouces, un module 3G et la toute dernière version d’Android (2.1).

Mais quels sont les objectifs de Google avec ce produit ? Au départ, on pensait que Google tenait à court-circuiter les opérateurs en distribuant son téléphone lui même, sur Internet, à un prix cassé. Mais visiblement, la firme a changé son fusil d’épaule et ne tient pas à froisser ses partenaires, qu’ils soient fabricants ou distributeurs.

Le Nexus One sera donc vendu via les canaux de distribution classiques, avec le soutien des opérateurs de téléphonie mobile. Ce qui pose la question de la stratégie de google sur ce marché :

Il semble donc que Google tâte le terrain. « Cette offensive peut traduire une certaine impatience de voir l’écosystème Android grandir plus vite, signe que les choses n’avancent pas assez vite au goût de Google », explique à ZDNet.fr Julien Theys, analyste pour Screen Digest.

Et de poursuivre, sceptique : « Ce lancement ne changera pas les plans des opérateurs, ni des fabricants partenaires, ce n’est un affront pour personne. A mon avis, Google met les doigts de pied dans l’eau pour estimer la température du marché. Rien ne dit qu’ils ne soient pas agressifs à moyen terme en baissant le prix du terminal ».

La comparaison avec l’iPhone d’Apple semble inévitable. Pourtant, la cible principale de google semble être Microsoft dans l’immédiat :

Par contre, le Nexus risque de faire très mal à Windows Mobile en Amérique du Nord, une plate-forme qui souffre actuellement. Microsoft va passer une année 2010 très difficile. RIM et ses BlackBerry pourraient également souffrir mais nous sommes plus réservés sur cette question », souligne Julien Theys. »On peut donc imaginer qu’Android s’inscrit dans une stratégie bien positionnée, à long terme. Android doit en fait être vu comme un cheval de Troie pour concurrencer Microsoft, dans l’univers du mobile où il est positionné avec Windows Mobile bien sûr, mais surtout, sur les PC. Actuellement, l’arrivée des premiers netbooks équipés d’Android révèle que Google vise en fait l’univers des PCs, la chasse gardée de Microsoft (90% de part de marché), au travers de l’équipement des terminaux nomades », ajoute de son côté Caroline Noublanche, expert français du marché de la mobilité dans une tribune.

Concernant l’avenir, l’auteur estime que l’année 2010 sera décisive dans la stratégie de google :

« 2010 sera une année critique pour Android et ce lancement doit consolider une bonne fin d’année 2009 pour la plate-forme de Google. Le marché des smartphones est très compétitif, tout peut arriver », ajoute Ian Fogg.

Rappelons que la part de marché mondiale d’Android a doublé pour atteindre 3,5% en octobre, selon le cabinet spécialisé comScore. Et elle pourrait atteindre 14% dans le monde en 2012, selon l’estimation du cabinet Gartner.

Une sortie en Europe est-elle prématurée ? Certaines sources évoquent une commercialisation en France par SFR dont le deuxième actionnaire est Vodafone, lui même actionnaire de Verizon… « Mais les relations entre Vodafone et Verizon sont tendues », ajoute Julien Theys.

La stratégie de google semble donc encore assez floue à moyen et long terme : Le Nexus One constitue t-il un galop d’essai pour à terme révolutionner le marché en devenant son propre fournisseur télécom, ce qui donnerait à Google un véritable pouvoir sur son offre et ses fonctionnalités sans craindre d’être bridé par les opérateurs ? Est-il au centre d’une stratégie « anti Microsoft » ? Ou ne vise t-il simplement qu’à détrôner l’iPhone ?

L’avenir nous le dira, mais connaissant la firme de Mountain View, il serait étonnant, qu’à terme, la révolution du marché des opérateurs ne soit leur objectif.

source : http://www.zdnet.fr/actualites/telecoms/0,39040748,39711943,00.htm