Le géant américain Google a récemment modifié son algorithme de recherche. Cette opération, réalisée régulièrement (rappelons nous de Panda en 2011 ou de Pingouin en 2013), peut avoir des effets importants sur le référencement naturel des sites internet.

Cette dernière mouture de l’algorithme favorise les sites qui facilitent la lecture sur mobile. En effet, la part des « mobinautes » ne cesse d’augmenter dans le monde, au détriment de la consultation de sites sur ordinateurs ou tablettes.

Ce nouvel algorithme est surtout un moyen pour Google d’attaquer Apple, un autre « GAFA », dont les applications à l’ergonomie soignée ont détourné des millions d’utilisateurs des sites internet mobiles, donc de la publicité, cœur du chiffre d’affaires de Google.

Certains sites, peu adaptés aux mobiles, vont être pénalisés dans les résultats de recherche, tandis que d’autres seront favorisés.

 

Quid des sites de l’administration française, classée par l’ONU au quatrième rang mondial de l’e-administration en 2014 ?

Nous avons utilisé un outil mis à disposition par Google qui permet de tester si les pages internet sont « mobile friendly » ou non (et pourquoi) afin de tester la modernité des sites de quelques grands ministères, collectivités locales et autres organismes de protection sociale.

Nous avons listé ici les points faibles qui nous ont été signalés par Google :

  • contenu plus large que l’écran
  • texte illisible
  • liens trop rapprochés
  • fenêtre d’affichage mobile non configurée
  • utilisation de plug-ins incompatibles

Un site peut avoir un ou plusieurs points faibles.

L’algorithme fonctionnant page par page (et non site par site), nous avons fait deux recherches sur chaque site : la classique page d’accueil mais aussi une page que nous avons sélectionnée comme étant régulièrement consultée par les internautes. Par exemple nous avons sélectionné « impots.gouv.fr » sur le site du ministère des finances ou encore la page « Conseils aux voyageurs » pour le site du Quai d’Orsay.

 

Ministères testés : des résultats honorables

En ce qui concerne les Ministères testés, plus de la moitié des pages visitées ont réussi le test Google, ce qui est un score tout à fait honorable. Les bons élèves sont les suivants :

 

Du côté des mauvais élèves commençons par l’Education Nationale dont la page d’accueil et la page d’admission post bac (pourtant à destination des jeunes, grands consommateurs d’internet mobile) sont difficilement lisibles. Le site du Ministère du Logement n’est pas non plus très accessible, tout du moins lorsqu’on cherche un logement social. Quand à la page du Ministère de la Jeunesse concernant le permis à un euro par jour, elle reste, comme le permis lui-même, difficile d’accès.

 

Villes testées : un train de retard

On aurait pu penser les villes plus en avance, car plus légères à moderniser qu’un ministère. Que nenni !

Nous avons testé les sites des trois villes de France les plus peuplées via leur page d’accueil et la page consacrée à la garde des enfants en bas âge, toujours dans la logique de tester une des pages les plus consultées de chaque site.

Seule la page d’accueil de la ville de Marseille obtient les honneurs. Sa page consacrée à la petite enfance cumule elle quatre points faibles. Les villes de Paris et Lyon et leurs pages respectives « Faire garder son enfant » et Enfance et éducation » ne brillent pas par leur accès mobile. Le bonnet d’âne revient à la page d’accueil de la ville de Lyon qui cumule cinq points faibles. Le record de notre batterie de tests.

 

Opérateurs de protection sociale testés : surprenant RSI

Nous avons testé le site de l’Assurance Maladie Ameli, et sa page assurés, deux mauvais élèves, tout comme le site de la Caisse d’Assurance Retraite et une de ses pages dédiées au départ à la retraite.

Le grand gagnant de cet échantillon de la protection sociale française est le RSI et sa page consacrée aux cotisations, qui propose des résultats satisfaisants sur mobile selon Google.

 

Un outil de test non exempt de reproches

L’outil fourni par Google n’est pas exempte de reproches : la capture d’écran affichée en illustration lors d’une analyse peut ne pas correspondre à la page affichée sur un téléphone iPhone 5C témoin, semant le doute sur la justesse de l’analyse de Google, dans un sens (résultat positif alors qu’il pourrait être jugé négatif) comme dans l’autre (résultat négatif alors qu’il pourrait être jugé positif).

Notons d’ailleurs qu’apparaît souvent un court texte en dessous de la capture d’écran : Une erreur temporaire s’est produite. Impossible de charger xx ressources de cette page. Les résultats et la capture d’écran peuvent être incorrects. Veuillez réessayer ultérieurement.

 

Sources

Outil d’analyse Google : https://goo.gl/DtoHhS

Pages consultées le 27 avril 2015