A l’heure de la rigueur budgétaire, le secteur public rationnalise ses processus et ses systèmes d’information. Les ambitions des acteurs publics sont fortes et les gains d’efficacité sont importants, bien que souvent méconnus du grand public.
Bertrand Lemaire nous détaille dans cio-online quelques mesures de rationalisation réalisées ou en projet.
Le magazine Acteurs Publics organisait au Conseil Economique, Social et Environnemental les Rencontres des Acteurs Publics du 3 au 5 juillet 2012. Au cours de cette manifestation généraliste sur la gestion du secteur public, l’informatique a été largement évoquée. En particulier, la rationalisation des process et des systèmes d’information couplée à l’innovation était un sujet fort. (…)
Mutualisation de datacenters avec la gendarmerie
(…) L’innovation n’est pas une action nouvelle pour l’Etat mais elle peut être autant visible, quand il y a changement du service à l’usager, qu’invisible. Des refontes massives de processus et de systèmes (comme le projet Chorus) sont clairement invisibles pour les usagers. Ces refontes peuvent s’accompagner d’innovations organisationnelles. Par exemple, plusieurs ministères ont mutualisé des agents de terrains pour couvrir tout le territoire plus facilement sans démultiplier les effectifs. Et il peut y avoir des rationalisations assez surprenantes et que l’on peut qualifier d’innovantes dans leur démarche. Ainsi le Ministère du Travail, de l’emploi et de la formation professionnelle et du dialogue social a transféré son système d’information dans le datacenter de la Gendarmerie Nationale de Rosny-sous-Bois. La sécurité en a bien sûr été, du coup, améliorée. Le Ministère en a profité pour largement recourir à la virtualisation, source d’économies. Mais, surtout, ce sont les loyers du local privé où était auparavant le datacenter du ministère qui ont pu être économisés.
Réduire la taille du parc applicatif
Un autre type de rationalisation est celui du parc applicatif. Au Ministère de la Défense, l’objectif affiché par l’Amiral Christian Pénillard, directeur général des systèmes d’information et de communication de ce ministère, et son adjoint Reynald Rasset est ambitieux : passer de 850 applications d’informatique de gestion à environ 300-350 en 2014. (…) Mais une telle rationalisation, ayant un but d’économies budgétaires, suppose aussi une rationalisation des process métier que les logiciels transcrivent. (…)
Au final, le problème d’une telle rationalisation est aussi son automatisation qui implique de disposer de données d’une grande qualité. L’Amiral Christian Pénillard donne ainsi un exemple qui avait défrayé la chronique : « le problème de paiement des soldes dans le système Louvois était lié au fait que le nouveau système était centralisé et automatisé. La mise en qualité des données au fil de l’eau, avec des processus manuels ou semi-automatiques décentralisés, qui était pratiquée auparavant n’était donc plus possible. »