Les Mooc continuent à évoluer et à explorer de nouveaux modèles : le MOOC de Centrale / Supélec « 2-speed IT » sur Coursera est un exemple de cette évolution.

Conscient d’être loin de tout savoir, et souhaitant continuer mon apprentissage, que ce soit sur les Mooc, nouveaux formats pédagogiques, ou le sujet en lui même, j’ai suivi ces derniers mois le MOOC « 2-speed IT » sur Coursera. J’ai même été certifié 🙂

Ce MOOC est d’abord un très beau produit de pédagogie

Il convient de saluer le travail accompli par les enseignants.

Experts dans leur domaine, avec déjà des livres à leur actif, Antoine Gourevitch et Vanessa Lyon ont tenté le pari du MOOC. Avec succès ! En effet, le ton est sérieux mais sans emphase, si ce n’est sur les messages. Le rythme de progression est adapté à l’assimilation des idées et à la présentation des convictions professionnelles. Les vidéos sont sobres (enseignant debout face à la caméra) et ponctuées de dessins, de schémas et de textes incrustés avec une forte homogénéité visuelle. En fin de « semaine de cours », les quizz valident bien l’acquisition des messages des vidéos, alors que les rédactions (avec un mode de correction en peer review) permettent d’aller plus loin.

Publication ISlean

Ce MOOC innove dans le format

2-Speed IT ne suit pas les règles « habituelles » des MOOC : il reste ouvert toute l’année, c’est-à-dire qu’il ne pose pas de contrainte sur la période. Il est clairement moins théorique que d’autres MOOC et est fortement destiné aux professionnels. Et je peux en témoigner, cette absence de contrainte temporelle permet aux professionnels – à l’agenda variable et globalement contraint – de reprendre le travail après quelques pauses !

Un partenariat avec des professionnels reconnus

Par ailleurs, bien qu’il soit labellisé par 2 grandes écoles d’ingénieur françaises, l’enseignement est exclusivement assuré par des professionnels du BCG (Boston Consulting Group) : ce retrait total de la pédagogie marque-t-il une humilité du monde de l’enseignement face aux connaissances acquises par les professionnels ? Ou est-ce un partenariat adapté pour valoriser tant le savoir-faire (solide !) du BCG que sa reconnaissance académique ? C’est en tout cas un modèle innovant, dans lequel l’institution d’enseignement supérieur collabore de façon visible avec des professionnels à forte notoriété.

Par ailleurs, le système de peer-review favorise les échanges entre professionnels apprenants, sans aucun support académique.

2-speed IT : belle modélisation des concepts 

Comme souvent, le BCG étonne par la pertinence de ses messages et sa capacité à modéliser. Par ailleurs, il fait preuve de clairvoyance sur les enjeux et le contexte actuels, sans tourner autour du pot. Coup de chapeau aux auteurs (dans le monde de la classe réelle, cela pourrait être vu comme du fayotage ! Mais comment interpréter le témoignage et la notation dans le monde de la classe digitale ?).

La F@BRIK

Une approche limitée des projets de transformation dans le Mooc

Mon bémol concerne la dernière semaine de cours sur la gestion de programme de transformation, où on voit l’approche de stratège, assez « high level » : cette dernière semaine du MOOC n’est clairement pas au même niveau que les autres. Cet apprentissage concernant le programme de transformation pourra être développé soit par un deuxième MOOC (le sujet le mérite !) ou par une mission de conseil 😉

 

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