Voici un article de Louis Naugès issu du site ZDNet, présentant les nouveaux risques liés à l’évolution des usages de l’informatique. Morceaux choisis :
Et un néologisme de plus ! Je vous propose de commencer l’année 2011 avec une analyse des numérisques, les risques induits par la banalisation des «usages numériques» dans les entreprises.
Dans l’excellent livre sur «L’entreprise numérique », publié par Bruno Ménard, Président du CIGREF, distribué à tous les participants de la réunion du 40e anniversaire de cette association, il y a tout un chapitre consacré aux risques numériques. C’est en le lisant que m’est venue l’idée de remplacer risques numériques par numérisques.
Innovation et risques
Train, voiture, avion, ordinateur, Internet… une innovation technologique est toujours source de… nouveaux risques.
Face à cette évidence, il existe toujours deux réactions possibles, quand se produisent des «accidents» :
- – Je vous l’avais bien dit, c’est une technologie dangereuse et il faut tout faire pour l’interdire.
- – Apprenons à vivre avec ces nouveaux risques, tout en essayant au maximum de les réduire.
Est-ce que l’explosion des usages numériques dans l’entreprise va augmenter les numérisques ? Bien sûr que oui !
Face à cette situation, une démarche raisonnable consiste à :
- – Accepter cette émergence de nouveaux risques.
- – Identifier les principaux numérisques.
- – Apprendre à gérer ces numérisques, quand ils se produiront.
Quelques numérisques
La majorité des numérisques ne sont pas nouveaux ; ils existent déjà dans les entreprises innovantes. Ils vont simplement se multiplier et toucher, progressivement toutes les entreprises.
Il serait illusoire de vouloir présenter tous les numérisques possibles ; la liste ci-dessous en identifie cinq parmi les plus évidents, mais sans les hiérarchiser :
– Données personnelles : qu’elles soient créées par l’entreprise ou par chaque personne, disponibles à l’abri, relatif, d’un pare-feu ou diffusées dans des réseaux sociaux, il deviendra de plus en plus difficile de déterminer celles qui peuvent être largement diffusées de celles qu’il faut à tout prix protéger.
– E-réputation : une entreprise aura de moins en moins d’influence sur on «image numérique». Sites Web, communiqués de presse, blog d’entreprises sont d’excellents outils, mais que seront leurs poids, demain, face à des groupes créés sur les réseaux sociaux par des clients, satisfaits ou mécontents, par les fans de Twitter et Facebook ?
– Données confidentielles, propriété intellectuelle, contenus à monnayer : dans un monde numérique de plus en plus ouvert, quelles peuvent en être les protections raisonnables. C’est un sujet que j’avais longuement traité ici, il y a quelques semaines.
– Fiabilité des services numériques proposés : de plus en plus, les clients numériques n’acceptent plus qu’une seule qualité de service, 100 %, au fur et à mesure qu’un grand nombre d’entreprises seront capables de répondre à cette attente. De très nombreux exemples récents, là et là, ont montré que c’était déjà le cas.
– L’ouverture totale de ses services numériques aux clients, fournisseurs, partenaires et collaborateurs : cette transparence, cette absence de «barrières visibles» telles que pare-feu ou interdictions d’accès vont devenir la norme.
Gérer les numérisques
Quelques idées de «bon sens» permettent aux entreprises d’aborder le sujet des numérisques sans traumatismes, mais aussi sans naïveté.
– Accepter l’évidence : Toute entreprise numérique sera victime de numérisques et souvent.
– Minimiser leurs occurrences : Stocker un minimum de données sensibles sur des PC portables, sensibiliser et faire confiance aux collaborateurs… Chaque entreprise peut hiérarchiser ses numérisques et concentrer son énergie sur ceux qui sont, pour elle, les plus critiques.
– Réduire leurs impacts : Les tentatives de hold-up sont nées avec la création des premières agences bancaires. Il y a deux manières de réagir à ce danger :
- – Fermer toutes ses agences
- – Réduire le montant d’argent présent dans les agences pour rendre les attaques peu rentables. C’est bien sûr cette deuxième solution qu’ont choisie les banques.
– Se préparer à en assumer les conséquences : Oui, il y aura des données confidentielles qui vont être diffusées à des personnes qui n’auraient pas dû y accéder ; oui, un groupe de clients mécontents va se créer sur Facebook pour dénigrer l’un de mes produits…
Face à ces évidences, le plus raisonnable est de s’y préparer, de choisir par avance les personnes qui devront répondre à ces numérisques quand ils se produiront.
source : http://www.zdnet.fr/blogs/entreprise-2-0/numerisques-39757333.htm#xtor=EPR-108