Le gouvernement souhaite que la France devienne un acteur majeur du Cloud . A raison, étant donné les potentialités de cette technologie d’avenir sur laquelle les Américains ont la mainmise. Le Cloud à la française constitue l’un des projets phares du grand emprunt. Problème : les dissensions entre les différents acteurs impliqués dans le projet.
Y-a-t-il péril en la demeure avec le départ de Dassault Systèmes du consortium à venir ?
Voici quelques extraits d’un article paru sur La Tribune.
L’éditeur de logiciels a écrit à Thales, Orange et aux pouvoirs publics pour leur annoncer qu’il se retirait du futur consortium. Le grand emprunt devait injecter 135 millions dans la structure.
La France réussira-t-elle à se doter de son propre écosystème de «cloud computing » ? Rien n’est moins sûr. Andromède, le projet d’un service « d’informatique dématérialisée » porté par Thales, Orange et Dassault Systèmes, et financé à hauteur de 135 millions d’euros par le grand emprunt, a du plomb dans l’aile. Dans un courrier dont « La Tribune » a pris connaissance, le directeur général de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, annonce à René Ricol, à la tête du Commissariat général à l’investissement, qui gère le grand emprunt, à Augustin de Romanet, de la Caisse des Dépots (CDC), à Stéphane Richard (Orange) et à Luc Vigneron (Thales) qu’il se retire du projet. « Ce n’est pas sans regret ni amertume que je dois prendre cette décision après deux années d’effort », écrit le directeur général. Interrogés par « La Tribune », Orange et Thales « regrettent la décision de Dassault Systèmes » et disent étudier « avec nos partenaires la possibilité de compléter le tour de table ».
À l’origine du divorce, une mésentente profonde entre Dassault Systèmes et Orange sur la gouvernance et sur le fonctionnement du consortium. Premier sujet de discorde : la durée de « la clause de non concurrence » que Dassault Systèmes souhaite la plus longue possible (six ans) pour permettre à l’activité du consortium de décoller et France Télécom, qui la souhaite plus courte, afin de favoriser ses propres services de « cloud ». De fait, « sur le plan commercial, Orange devait s’engager à ne pas démarcher commercialement les administrations et grands comptes de l’État qui seront hébergés par le cloud d’Andromède », indique un dirigeant d’Orange.
Autres points d’achoppement : le recrutement du futur dirigeant du consortium et surtout « les conditions de prix des contrats d’hébergement des salles blanches ». Autrement dit, Dassault Systèmes considère que les tarifs pratiqués par Orange dans le cadre du consortium sur les services de cloud sont beaucoup trop élevés par rapport à la concurrence. Dans une précédente missive adressée à ses partenaires, Bernard Charlès alertait ainsi sur la nécessité pour Andromède d’avoir « des coûts opérationnels suffisament serrés ».
[…] Nous vous parlions récemment des remous au sein du consortium français Andromède. […]
[…] Les remous autour du grand projet de Cloud français Andromède et la volonté d'Atos de rejoindre le consortium ont eu tendance à éclipser un autre projet de Cloud français : "Nuage" fortement orienté Open Source et disposant d'une enveloppe budgétaire de 10M€. […]