Cet article, disponible sur lemonde.fr, traite des objets que le téléphone portable a remplacé (PDA, Palm), de ceux qu’il tend petit à petit à remplacer (appareil photo, lecteur mp3, montre, etc.) et se pose la question des fonctionnalités à venir.
Quelques morceaux choisis :
Le téléphone portable est l’illustration même de la « destruction créatrice » définie par l’économiste autrichien Joseph Aloïs Schumpeter. Et c’est loin d’être fini…
Les investisseurs auraient intérêt à se pencher sur les puissantes capacités schumpétériennes du téléphone portable. Au tout début de ce nouveau siècle, les banquiers s’échangeaient des informations via les rayons infrarouges d’un Palm Pilot désormais désuet. La société Palm arborait avec fierté une capitalisation de 92 milliards de dollars. Sa métamorphose dans les téléphones mobiles lui a coûté 97 % de sa valeur.
Le téléphone classique est la prochaine cible la plus évidente. Il a déjà disparu dans près d’un quart des foyers américains. Un vrai drame pour AT & T ou Verizon, qui doivent continuer d’entretenir à grands frais des infrastructures. Il n’est pas jusqu’à l’iPod qui n’ait pris un petit coup de vieux. Les ventes baissent. Apple ne s’en émeut guère : les clients écoutent leur musique sur un iPhone qu’ils ont payé plus cher.
Ne parlons pas du malheureux fabricant de montres. La plupart des adolescents consultent leur téléphone portable pour donner l’heure. Les concepteurs de gadgets sophistiqués qui mesurent le rythme cardiaque ne sont pas non plus à l’abri : il existe maintenant des applications sur téléphone mobile qui offrent le même service. C’est encore pire pour les systèmes GPS, les appareils photo et les détecteurs de radars. Pour donner une idée de l’ampleur des dégâts, lorsque Google a ouvert il y a peu une application de navigation gratuite, les titres Garmin et Tom-Tom se sont respectivement effondrés de 16 % et 23 % en Bourse. Comme Palm, Garmin espère s’en sortir en lançant son propre téléphone portable.
Concernant l’avenir, l’auteur évoque les possibilités suivantes :
Disons qu’il y a de bonnes chances que cela ait un rapport avec tout ce que l’on peut avoir dans les poches ou dans le sac à main. Cartes de crédit, argent liquide, clefs, papiers d’identité, livres, journaux, tickets et cartes d’embarquement pour le transport aérien constituent autant d’objets qui pourraient devenir électroniques. Alors, la dynamique de l’innovation récompensera les esprits créatifs et entreprenants, et laissera couler les autres.
Ces perspectives semblent très intéressantes, mais poseront la question de la sécurité (si nos portables contiennent nos « papiers » d’identité, ou notre carte bleue, il vaudrait mieux que ces derniers soient infalsifiables). De plus, la fiabilité des terminaux devra être sans faille : ne pas pouvoir répondre à un contrôle d’identité parce que son portable est buggué pourrait être fâcheux…