Savez-vous Ă©crire un use case ? Je parie que non ! đ
Vous trouverez dans cet article une dĂ©finition d’un use case, ses avantages et sa mĂ©thodologie.
Jâavais Ă©crit un article de blog en septembre sur lâimportance de demander les besoins mĂ©tiers des utilisateurs indĂ©pendamment des solutions et des technologies. Et oui !!! Toutes les personnes travaillant dans des entreprises ne sont pas des expertes technologiques ou technophiles.
Ce nâest pas Ă eux de dire quelles solutions vont rĂ©pondre Ă leurs problĂšmes. Ce sont aux architectes SI, aux chefs de projet ou aux responsables informatiques d’identifier les solutions. Et ce sont Ă©galement Ă eux de formaliser les besoins sous forme de use case ou de user story.
Deux erreurs fréquentes peuvent envoyer un projet directement dans les choux
- Erreur 1 : Ne plus faire intervenir les utilisateurs jusquâĂ la fin du projet et la livraison du produit. Mon collĂšgue Eric a Ă©crit un super article sur ce sujet
- Erreur 2 : Mal formaliser le besoin avec lâutilisateur, donc choisir une mauvaise solution. Cela entraine en gĂ©nĂ©ral une double frustration lors de la prĂ©sentation de la solution :
- Lâutilisateur pensera que le chef de projet a mal compris son besoin… ou pire qu’il nâest pas capable de rĂ©pondre Ă son besoin
- Le chef de projet se dira quâil a travaillĂ© pour rien… ou pire se dira que les utilisateurs ne savent pas ce dont ils ont besoin. Bonjour Steve Jobs !
Cette situation est loin dâĂȘtre rare et câest lâune des principales causes dâĂ©chec de projets ! C’est comme se rendre compte au bout de 100km que vous ĂȘtes partis dans la mauvaise direction⊠câest dur ! Donc il faut vĂ©rifier votre itinĂ©raire avant de partir.
Comment Ă©viter l’erreur : formaliser correctement le besoin avec lâutilisateur et le lui faire valider (ou itĂ©rer avec lui)
Il existe 2 outils pour formaliser correctement les besoins mĂ©tiers dâun utilisateur : les use cases et les user stories. Je vous prĂ©sente aujourdâhui les use cases.
DĂ©finition dâun use case :
Un use case est un texte dĂ©crivant un ensemble dâactions permettant de couvrir un besoin. Un use case doit pouvoir Ă©voluer tout au long du projet ou du cycle de vie du produit.
Par ailleurs, en français on peut Ă©galement entendre les traductions suivantes : cas d’usage ou cas d’utilisation
Exemple de formalisation d’un use case :
Lors de la construction dâun restaurant, un architecte doit formaliser le use case du besoin client suivant : « Aller aux toilettes sans dĂ©ranger le service ou les autres clients ».
Formalisation du Use case relatif Ă ce besoin :
Lors de son repas, un client souhaite se rendre aux toilettes :
- Action 1 : Le client se dĂ©place. Afin dâĂ©viter que le client ne se perde dans le restaurant ou gĂȘne le service et les autres clients, la position des toilettes doit ĂȘtre Ă©vidente ou lâaffichage doit ĂȘtre clair et visible quelle que soit la position du client dans la salle.
- Action 2 : Si les toilettes sont occupĂ©es, le client doit pouvoir attendre dans une zone, proche de la porte, sans ĂȘtre un obstacle pour le service ou une gĂȘne pour dâautres clients.
- Action 3 : Le client ouvre la porte des toilettes. La porte doit idĂ©alement sâouvrir vers lâextĂ©rieur si elle ne gĂšne personne, sinon sâouvrir vers lâintĂ©rieur
- Action 4 : …
Je vous Ă©pargne la suite, si jâavais fait lâexercice jusquâau bout je serais facilement allĂ© jusquâĂ 20 actions. NĂ©anmoins nous pouvons voir les avantages dâun use case sur ces 3 exemples dâactions
Avantages du use case :
- Le besoin est comprĂ©hensible par chacun, que ça soit les futurs utilisateurs, les clients, les architectes, les Ă©tudes techniques, la maĂźtrise dâoeuvre, les chefs de projets⊠tous les acteurs peuvent facilement se projeter :
- Pour les clients : Il y a de fortes chances que vous vous soyĂ©s retrouver dans lâaction 1 et lâaction 2. Personnellement 1 fois sur 2 jâerre dans les restaurants pour trouver les toilettes et je finis par dĂ©ranger le serveur pour lui demander de lâaide đ
- Pour les experts techniques et les architectes : ils peuvent comprendre le contexte sans rien connaĂźtre du mĂ©tier dâun restaurateur ou dâun serveur et proposer les bonnes solutions
- Pour les chefs de projets ou les commerciaux : ils peuvent, grĂące Ă ce use case, chiffrer lâeffort ou le coĂ»t de chaque action
- La mise en forme permet aux parties prenantes de définir dans la liste des actions, celles qui sont prioritaires, impératives ou facultatives
- Il nây a pas de trou dans la raquette, lâensemble de lâexpĂ©rience est prise en compte dans ce use case, ce qui permet dâanticiper de potentiels sujets ou d’identifier des opportunitĂ©s
Top 5 des erreurs à ne pas commettre quand on écrit un use case :
- Ne pas faire valider le use case par des utilisateurs une fois qu’il est rĂ©digĂ©
- Parler des solutions ou des technologies dans un use case
- Ne jamais faire évoluer un use case => Un use case est un document vivant
- Mutualiser des use cases pour gagner du temps => Il faut lotir le plus possible les besoins en diffĂ©rents use cases pour faciliter leur lecture et leur traitement. Cela permet Ă©galement plus dâagilitĂ©
- Ne pas ĂȘtre factuel, ne pas faire dâeffort de mise en forme (style, synthaxe…), ne pas se relire, ne pas utiliser un vocabulaire comprĂ©hensible des mĂ©tiers/ utilisateurs => Si vous ĂȘtes la seule personne Ă pouvoir lire et comprendre ce document, je ne donne pas cher de votre projet ou produit
TrÚs bon article. Deux propositions, concernant la traduction des deux anglicismes (les traductions proposées me semblent aussi opaques que les anglicismes initiaux).
Use case = cas concret (plutĂŽt que cas d’usage)
user story = application pratique (plutĂŽt que cas dâutilisation)
Mais c’est jsute un dĂ©tail. Pour le reste tout est bon, et un spĂ©cial bravo au logo des toilettes …
Merci Michel pour votre retour
J’aime bien vos deux traductions, surtout « cas concret », je vais les rĂ©utiliser dĂšs que je pourrais !