Un voyage entre amis, une colocation ou même une simple sortie à plusieurs et les dettes s’accumulent et s’enchevêtrent. Des applications proposent depuis quelques années de simplifier ces comptes et ces remboursements depuis un smartphone.
Lancée en 2010, l’application Tricount offre à ses utilisateurs la possibilité de gérer ses budgets en groupe. Le principe est simple : on crée d’abord un compte auquel on ajoute tous les participants, puis chaque utilisateur peut inscrire ses dépenses et la ou les personnes du groupe à qui elles sont destinées. Tout en minimisant le nombre de transferts nécessaires, l’application calcule ensuite automatiquement les remboursements dus par chaque participant, qui peuvent désormais être payés directement via l’application grâce à un partenariat avec Pay-Pal et Lydia.
Cette dernière, créée en 2013, s’inscrit dans la même lignée de simplification des transferts d’argent. Une fois l’application téléchargée, il suffit d’ajouter son numéro de téléphone et sa carte bancaire pour pouvoir en profiter pleinement. Elle constitue alors une cagnotte « cashless » permettant de rembourser ses amis (la somme est alors directement retirée du compte de l’utilisateur) ou d’être remboursé (la somme s’ajoute alors à la cagnotte globale de l’application qui peut être virée vers le compte bancaire associé à tout moment). Déjà adoptée par près d’1,6 millions d’utilisateurs, l’application Lydia a également développé une version Pro qui est désormais utilisée par certains commerces (cafétérias et associations étudiantes, Franprix, C Discount …) qui offre à la fois un gain de temps par rapport à l’usage de pièces de monnaie mais aussi un coût plus faible que l’achat d’un terminal de paiement. Une version Premium existe aussi, permettant d’effectuer des transferts sans limite de montant.
L’émergence de telles applications représente donc un réel enjeu de modernisation des banques traditionnelles. D’ores et déjà toutes dotées d’applications, elles doivent parvenir à s’aligner sur la fluidité d’une application comme Lydia qui ne requiert plus qu’un numéro de téléphone et aucun délai pour envoyer de l’argent. Cette facilité d’usage attire tout particulièrement les populations jeunes avec 85% d’utilisateurs de Lydia âgés entre 18 et 35 ans, ce qui donne d’autant plus une image désuète aux modes de paiement classiques (chèques, espèces et virements bancaires) offerts par les banques. En réaction à l’essor de Lydia, plusieurs banques (le Crédit Agricole, BNP Paribas, la Banque Postale, la Société Générale, Hello Bank, Boursorama Bank, le Crédit Mutuel, la Banque Populaire et la Caisse d’Epargne) se sont ainsi associées afin de créer Paylib, une application fonctionnant sur le même principe que Lydia puisqu’elle permet d’envoyer de l’argent en connaissant uniquement le numéro de téléphone du bénéficiaire et ce quelle que soit sa banque. Cette dernière permet en plus de payer sans contact via son smartphone. L’essentiel des banques françaises ayant participé au développement de cette nouvelle application, Paylib promet de toucher un public encore plus large que Lydia et de généraliser ce mode de paiement.