La blockchain, technologie plus connue pour son application dans le domaine de la finance et de la monnaie virtuelle (ie : Bitcoin), est en passe de révolutionner l’industrie agro-alimentaire dans bien des secteurs. Cela illustre bien la diversité des applications des technologies blockchain qui n’ont pas fini de nous surprendre.

Améliorer la traçabilité et garantir la sûreté des produits alimentaires, un des enjeux majeurs

La sécurité ! C’est le mot en vogue du moment ! On veut toujours plus sécuriser nos données, nos systèmes d’information, nos transactions … mais avant tout, on veut surtout manger sain et s’assurer de la sécurité de ce qui entre dans notre assiette ! On peut le constater avec un marché du bio en plein boom depuis maintenant plusieurs années. Les consommateurs veulent manger sain et surtout tout savoir sur ce qu’ils mangent. En quête de transparence et d’authenticité, ils sont lassés des scandales à répétitions ces dernières années.  Pour cela, des efforts toujours plus importants sont faits par les industries agroalimentaires pour assurer la traçabilité de leurs produits et pouvoir remonter toute la chaine d’approvisionnement.

L’enjeux est important quand on sait que chaque année 400 000 personnes meurent dans le monde à cause de la nourriture contaminée et que nous serons 9 milliards de personnes en 2050 soit 2,6 milliards de plus qu’aujourd’hui.

La Blockchain pour relever le défi

En matière de sécurité, la blockchain a des arguments de poids : transparence, indépendance, infalsifiable. Plus connue et utilisée dans les transactions financières, cette technologie débarque dans l’agro-alimentaire avec pour ambition de tracer un produit de bout en bout et de permettre en quelques secondes de remonter toute la chaîne d’approvisionnement (ce qui prend aujourd’hui plusieurs jours, voire plusieurs semaines, comme on a pu le constater avec de nombreux scandales).

Des projet pilotes sont déjà menés :

  • IBM en partenariats avec les géants de l’agroalimentaire que sont Nestlé, Unilever ou encore Walmart
  • Bureau Veritas et la startup Stratumn sur un projet de traçabilité du thon par la blockchain
  • Plusieurs autres start-up travaillent également sur des solutions en rapport avec la blockchain (Connecting food, Ripe, Arc net, provenance…)

Les objectifs sont clairs :

  • Améliorer la traçabilité et la sûreté des aliments
  • Rassurer le consommateur

Les premiers résultats ont déjà montré des résultats satisfaisants. A titre d’exemple, IBM affirme pouvoir tracer un produit depuis la ferme jusqu’au rayon en quelques secondes. Au-delà de l’étape de proof of concept, la start-up française Tilkal offre aux industriels une plate-forme d’identités numériques pour les produits physiques, permettant de consolider la traçabilité des produits du producteur jusqu’au consommateur en s’appuyant sur des technologies de blockchains « privées ».

Pour rappel, les trois principales caractéristiques de la blockchain sont :

  • Transparence de l’information : elle est stockée et disponible chez l’ensemble des acteurs au sein du réseau : elle est donc publique
  • Sécurité de l’information : elle est jugée impossible à falsifier
  • Indépendance vis-à-vis de tout organe de contrôle : la sécurité provient de la technologie en elle-même, il n’y a pas d’administrateur en position de force

La structure de cette technologie permet donc à tous les acteurs de la chaîne d’avoir accès à un système de données qu’ils peuvent contrôler. On peut donc imaginer les gains considérables aussi bien pour le distributeur que pour le consommateur. Pour le distributeur, il aura la possibilité de mener des investigations et retirer au plus vite des produits de ses rayons en cas de défaillance d’un produit, ce qui pourra éviter des pertes considérables. Côté consommateur, ce dernier (mais aussi tous les acteurs de la chaîne) est rassuré et pourra avoir accès à des informations fiables et vérifiées sur l’origine ou encore l’état des aliments en un laps de temps.

La supply chain est déjà un élément clé de l’industrie. Avec la blockchain, elle pourrait devenir encore plus importante et souffler enfin un vent de transparence pour l’industrie agroalimentaire.