De nombreuses innovations émergent, tirées par les usages cherchant des technologies, ou poussée par des technologies cherchant des usages. Ce qui frappe : l’intégration de technologies entre elles pour donner des produits très matures, alors que ces technologies ont très récemment émergé
Grosse, grosse journée ce vendredi 6 janvier au CES 2017. Hier nous avions des hommes politiques français suivis par des hordes de journalistes français, avec les américains se demandant ce qu’il se passait.
La plus grosse journée du CES 2017
Aujourd’hui, 50% plus de monde, ça chauffe (positivement) pour les start-up. Plus de GSM et plus de wifi, trop de monde, trop de bruit. Les exposants malins ont arrêté les démos car le signal ne passait plus. De retour à Eureka Park, une journée ne m’aura pas permis d’en faire le tour, à cause des discussions eues à différents stands et de la foule. Voici un échantillon de ce que j’ai pu voir et des conclusions que j’en tire.
Des nouveautés à la pelle, à saturation, comme le Wifi, le bluetooth et la 4G
J’ai pu voir le matin une start-up qui fabrique un portier « intelligent » pour maisons individuelles : FENOTEK. Un produit robuste, avec caméra, écran carré, poussoir, qui s’intègre à la place d’une sonnette ou non. Le produit intègre les anciens systèmes de sonnerie, le wifi, le bluetooth low energy, la 4G si le portier est loin de la maison. De la reconnaissance de forme avec la camera. Des données dans le cloud. Une app avec un bouquet de services. La capacité à ouvrir des serrures en bluetooth… Un beau produit qui a été récompensé par une récente levée de fonds de 2,2 M€ en France. Le produit sera disponible à 399€ TTC à partir d’avril 2017.
Ensuite la start-up my oeno, qui trace dans une app trois caractéristiques majeures d’un vin : ses tanins, son acidité, sa force. Et ce grâce à un spectromètre plongeur à 4 LEDs qui communique avec l’app sur le smartphone via bluetooth. L’app permet de stocker des données, d’ajouter des appréciations personnelles en plus de la mesure objective, de rapprocher le vin d’autres vins, d’en recommander, d’en acheter…
J’ai vu aussi Catspad : une boite qui ressemble à une litière pour chat mais qui est en fait un distributeur de croquettes et d’eau fraiche, contrôlé par une app et avec un retour d’information sur le comportement de votre ou vos chats, car le système détecte le chat s’il a une puce RFID.
Dernier exemple, klaxoon, qui fournit des outils simples et ludiques pour animer des réunions ou des séminaires, même si le wifi d’entreprise est verrouillé, ou absent, grâce à une boite dédiée, qui n’est pas nécessaire sinon. Avec son smartphone ou sa tablette et l’app, les participants peuvent participer avec un code, en écrivant, dessinant, répondant à des sondages, des votes.
Les tendances qui se dégagent de toutes ces start-up
Ce qui m’a marqué :
- le smartphone ou la tablette, android ou iOS, est à chaque fois une interface obligée.
- Un ou plusieurs protocoles de communication sont intégrés pour gérer des cas particuliers ou simplement prévoir les usages à venir.
- Il y a des capteurs, camera, mouvement, température, bruit, dans la plupart des cas.
- Il y a un produit vendu one-shot, et un service numérique sur abonnement.
- A chaque fois, les services sont sur des clouds maitrisés par l’offreur de service, pas par l’utilisateur.
- Il y a très souvent du machine learning ou du deep learning, c’est-à-dire de l’intelligence artificielle dans le produit.
On vit donc une intégration de technologies qui étaient encore à peine émergentes il y a un ou deux ans, et qui s’intègrent à deux, trois ou quatre pour servir un besoin.
Du grand spectacle, la keynote du fondateur d’under armour Kevin Plank
L’après-midi, j’ai vu la keynote de Kevin Plank, fondateur il y a vingt ans de la marque de sport under armour. Pourquoi des vêtements de sports au CES ? Mais parce que under armour est né d’une innovation, le tissu qui ne s’imprègne pas de la sueur, et, d’après son dirigeant fondateur, n’a pas cessé d’innover : chaussure connectée, cardiofréquencemètre, balance connectée, et… acquisition d’apps : endomondo, myfitnesspal, mapmyfitness. Cela permet de gérer la forme et la santé, en suivant l’exercice (endomondo), la nutrition (myfitnesspal), les programmes d’entrainement et d’activité physique (mapmyfitness). Un autre système gère le sommeil, en collaboration avec Arianna Huffington, en personne présente, et le parrainage de Michael Phelps, aussi présent sur l’estrade.
L’ambition de under armour est de truster le marché de la forme, et le show de son CEO, avec l’historique de sa société, partie de rien en 1996 et faisant 5 G$ aujourd’hui, peut faire penser qu’il va arriver à prendre une place significative dans ce domaine.
C’était encore une fois du grand show comme les américains les réalisent sans complexe et avec grande efficacité.
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