askR.ai est un collègue digital qui humanise l’accès à la donnée en entreprise en permettant à des néophytes d’accéder immédiatement aux données utiles à leur prise de décision sous forme d’une conversation. Dans le cadre de nos rencontres avec les entrepreneurs, nous avons rencontré son CEO et co-fondateur : Matthieu Chabeaud

Chattez avec vos données avec askR ! Rencontre avec Matthieu Chabeaud, CEO et fondateur

askR.ai en deux phrases ?

askR.ai est un data assistant connecté aux données de l’entreprise. Grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle et de NLP (natural language processing), il permet à l’ensemble des utilisateurs d’interroger la base de données dans leur langue naturelle et d’y accéder comme s’ils s’adressaient à une personne, sous la forme d’un chiffre, d’un graphique, d’un tableau… Il se positionne au cœur de la troisième génération d’outils de BI (Business Intelligence) et d’exploitation de la donnée. La donnée est transformée en un collègue virtuel que l’on peut interroger dans une conversation en langage naturel.

Quel est le problème à résoudre qui a lancé AskR?

Les outils habituels de BI auxquels on pense pour accéder aux données de l’entreprise ont un taux d’adoption très faible : en moyenne 22%. Cela signifie que parmi l’ensemble des collaborateurs qui ont accès à ces outils, et donc pour qui une licence a été fournie (et payée !), seuls 22% l’utilisent vraiment. D’autre part, toute une population de l’entreprise qui n’ont pas accès à ces licences reçoivent régulièrement des reportings au format Excel qui sont difficiles à lire.

Une étude du MIT a établit une corrélation directe entre la performance des entreprises et leur capacité à mettre en place une organisation qui permet de prendre des décisions data-driven. Les organisations data-driven ont en moyenne 6 points de plus de profitabilité.

On a donc une contradiction avec d’un côté des organisations avec une volonté de mettre en place des processus de décision data-driven, et de l’autre côté une très large majorité de collaborateurs qui n’ont pas d’accès immédiat à la donnée. C’est un sujet qui existe depuis 15 ans et que les acteurs traditionnels de la BI n’ont pas su régler. Nous avons donc pris le problème différemment.

interface askr.ai

Comment avez-vous lancé le projet ?

Grâce à notre connaissance approfondie de ces projets de Business Intelligence, les progrès réalisés dans le domaine de l’IA et du NLP, la solution nous est apparue évidente.

D’une part, nous croyons beaucoup au conversationnel. La donnée doit être accessible à tous les collaborateurs qui en ont besoin, et de façon simple et immédiate. Quoi de plus simple que de demander à un collègue qui a la réponse ? Ce collègue, c’est askR.ai, un robot qui sait. Ce collègue a une maîtrise totale des données de l’entreprise et pourra non seulement répondre aux questions de façon immédiate, mais aussi nous notifier lorsqu’il estime qu’une donnée doit être portée à notre connaissance, sans que nous ayons à lui demander.

D’autre part, le faible taux d’adoption des outils classiques de BI s’explique par l’effort de connexion décourageant pour un utilisateur. askR.ai n’est pas une nouvelle application. askR.ai est intégré sous forme de chatbot dans les outils déjà utilisés quotidiennement par les collaborateurs, comme Teams, Slack, Workplace, Whatsapp, les SMS, les e-mails, ou encore via un widget intégré dans le CRM ou l’ERP. C’est donc une plateforme de BI sans interface supplémentaire.

Habituellement dans une organisation, sur 1 000 personnes qui ont besoin de données, seules 200 ont accès à des outils de BI et 50 les utilisent vraiment. Nous ne remplaçons pas les outils de BI pour ceux qui les utilisent et sont à l’aise avec. Nous les remplaçons pour les 150 personnes qui ne les utilisent pas et nous fournissons la BI pour les 800 qui n’ont rien.

interface askr.ai

Un mot sur le modèle économique ?

Nous facturons une souscription annuelle qui permet l’accès à la plateforme pour un nombre illimité de collaborateurs. Cette souscription inclut le setup, le paramétrage, l’entraînement des algorithmes, la supervision du machine learning et l’accompagnement par nos équipes. Tous nos plans sont illimités en termes d’utilisateurs : il n’y a donc pas d’hésitation de la part des entreprises à servir leurs collaborateurs en accès à la donnée.

Ce qui fera varier le pricing c’est le périmètre des données. On pourra commencer par exemple par un périmètre de données de performance commerciale, à destination d’une population de commerciaux responsables de points de vente. On pourra ensuite élargir le périmètre à d’autres données pour d’autres populations. askR.ai n’est pas réservé à une poignée d’analystes, pas plus qu’il ne sert à explorer toutes les données d’un coup.

askR.ai aujourd’hui ?

Après 3 ans d’existence et beaucoup de recherche et développement, nous avons une dizaine de clients grands comptes opérationnels sur la solution et qui l’utilisent quotidiennement. Nous sommes identifiés comme un pionnier européen sur cette nouvelle génération d’outils de BI. Actuellement nous sommes dans une phase d’accélération pour nous imposer en Europe comme un leader.

Les suites du développement ?

Nous voulons renforcer encore le côté interaction et l’accompagnement de l’utilisateur en fonction de son profil, afin de pouvoir lui adresser de façon pertinente les données dont il a besoin, grâce à des algorithmes qui comprennent ses préoccupations.

Quels enseignements tires-tu de ton expérience entrepreneuriale ?

askR.ai est notre deuxième startup. Les erreurs, on les fait une seule fois. Pas deux. De notre première startup, nous avons tiré énormément d’enseignements. J’encourage vraiment les entrepreneurs qui ont déjà une première expérience de se transformer en serial entrepreneur. L’expérience et les enseignements que l’on peut acquérir en étant aux commandes sont immenses. Même en cas d’expérience infructueuse, chaque échec nous fait avancer.

Quelques conseils à ceux qui voudraient se lancer dans l’entrepreneuriat ?

Pour se lancer, partir et voir grand il faut avoir une flamme et une ambition.

Cependant, je pense qu’il faut compenser cette qualité soit en s’associant à plusieurs, soit en ayant une double facette : celle qui permet de ne pas être trop optimiste et de garder les pieds sur terre. C’est un équilibre et une dualité à trouver entre la flamme, la vision et l’esprit de conquête d’un côté, et le réalisme de l’autre qui permet d’envisager des scénarios moins optimistes et de ne pas faire de plans sur la comète. Lorsqu’on n’a pas cette facette soi-même, il est bon de s’associer avec des personnes qui l’ont.