Dans son avis du 1er décembre 2015 relatif à la mise en œuvre de l’Education Thérapeutique du Patient [1] (ETP), le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) dresse un bilan des programmes d’ETP promus par la loi HPST [2],
Par le Dr Benoît Vincent et Philippe Kalousdian, Partner de ISlean consulting Santé
« empowerment », « care », « accompagnement », « éducation thérapeutique », le rapport rappelle le rôle essentiel de l’implication de la personne soignée et de son entourage dans les résultats d’un projet thérapeutique et plus largement dans une démarche de santé. Ceci est particulièrement déterminant et désormais robustement démontré dans le champ des maladies chroniques qui, en fonction des définitions retenues, concerne entre 15 et 20 millions de personnes en France.
Il rappelle aussi les recommandations formulées par l’académie de médecine en 2013 : « plutôt que de se demander : dans le système de santé actuel, peut-on faire de l’ETP ? Il faut se dire « organisons le système de soins pour qu’on puisse y faire de l’ETP dans la mesure où celle-ci apparait comme une nécessité ».
Depuis 2010, plus de 4000 programmes d’ETP ont été autorisés et financés par les Agences Régionales de Santé (ARS) ce qui permet désormais de disposer d’un socle solide de connaissances, d’expériences et de savoir-faire.
Néanmoins, toujours financés par les Fonds d’Intervention Régionale gérés par les ARS et principalement développés sur la base du volontariat au niveau des établissements de soins, l’ETP demeure encore aujourd’hui très inconstamment proposée aux personnes qui pourraient en bénéficier. Force est de constater que l’ET n’est toujours pas devenue en 2015 en France un élément principiel et de droit commun pour le traitement de toute personne souffrant d’une affection chronique ou confrontée à des schémas thérapeutiques complexes requérant une forte implication [3].
Le HCSP insiste plus particulièrement sur deux points : la nécessité de veiller à l’amélioration constante de la « littératie [4]» des programmes d’éducation thérapeutique et corrélativement de veiller à ce que ces programmes soient bien accessibles et profitables à tous, sans biais ou fractures socioculturelles.
Si les principales conclusions de l’avis sont bienvenues, il est extrêmement surprenant qu’il ne soit fait aucune mention du rôle des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), potentiellement déterminant dans la structuration et le développement des programmes d’ETP. Déjà mobilisées par les promoteurs des programmes d’ETP, de façon certes très variables, les TIC constituent pourtant le levier le plus crédible pour atteindre les objectifs de diffusion et d’accessibilité de l’ETP pour l’ensemble des personnes concernées.
Forts de notre expertise concernant les dispositifs éducatifs de type MOOC, nous pensons à ISlean consulting qu’il est désormais indispensable de privilégier la structuration des programmes d’ETP par les TIC, afin de permettre l’éclosion de nouveau schéma de développement et de soutenabilité économique et d’atteindre ainsi les objectifs de généralisation formulés par le HCSP.
A en croire les sociétés savantes, les professionnels et globalement les « usagers », c’est désormais un enjeu de santé publique qui semble consensuellement admis.
[1] http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=528
[2] Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires (HPST)
[3] Par exemple le traitement de la majorité des affections cancéreuses.
[4] Les compétences en littératie et en numératie des Français se situent parmi les plus basses des (24) pays participant à l’évaluation (OCDE 2012, cité par au niveau de l’avis HCSP 2015)
Bonjour
parier « 2ducation thérapeutique et TIC » surement un plus mais avce des intrrogations: quelle place pour le collectif?, le contatc humain, la réactivité,
J’aimerai voir