La technologie pour rendre la démocratie plus collaborative ?

Une formidable initiative mérite d’être rappelée : parlements et citoyens.

En février 2013, la plateforme collaborative « parlement et citoyens » prenait son envol, avec l’envie contribuer à la vie démocratique.

Les principes d’actions sont simples :

  • Un député ou sénateur propose un sujet qu’il souhaite transformer en proposition de loi,
  • Les internautes peuvent participer au débat sur la plateforme, en notant les différentes idées, et en ajoutant les leurs,
  • La construction du débat en ligne suit 7 étapes (depuis la présentation jusqu’à la synthèse des débats).

Suite à la tendance de l’open data, la plateforme promeut la démocratie ouverte (l’open democracy). Elle vise à donner plus de moyens aux citoyens de se sentir véritablement acteur des cycles législatifs.

Dès son lancement, le site a pris le parti de ne pas prendre parti ! Cette position se traduit par :

  • Un accueil de tout député ou sénateur qui souhaite participer, indépendamment de son affiliation politique,
  • Un parrainage d’honneur de ténors des grands partis : Jean-Paul Delevoye et Martin Hirsch .

Cette volonté de faire participer tous les élus, et de démontrer ainsi du respect pour tout citoyen sans a priori politique, a valu au site une couverture médiatique paradoxale lors de son lancement.

Le site conserve néanmoins un certain nombre de soutiens de poids : en plus des deux personnalités très connues en France, Isabelle Durant, vice présidente du parlement européen. On retrouve aussi un nom plus connu pour ses visions et son innovation dans le monde digital que dans la vie politique : Gilles Babinet. Enfin, le site bénéficie de la confiance de 6 fondations de 6 sensibilités différentes (Fondapol, pour l’innovation politique, la Fondation Jean Jaurès…).

Alors que tout le monde s’accordera sur l’utilité de telles démarches qui renforcent les moyens d’actions politiques et civiques des citoyens, certaines difficultés apparaissent :

  • Quels sont les meilleurs moyens de financer une plateforme de démocratie ouverte ?
    Si un Etat la finance, le soupçon gagnera les citoyens, et à l’inverse, rares sont les citoyens prêts à donner des fonds pour la démocratie directe en plus de ses impôts.
  • Le modèle ne bouscule-t-il pas trop les usages de la profession parlementaire ?
    Le site a trouvé 6 parlementaires pour lancer son modèle. De tous les bords politiques. Toutefois, le modèle parlementaire, avec ses couloirs et son assemblée, ses votes et ses débats, ses commissions et ses administrateurs est-il prêt à accueillir en son enceinte les citoyens ? Encore plus, avec une ouverture sur la base de technologies digitales ?
  • Quel est le niveau de représentativité des participants internautes ?

Cette plateforme permet d’expérimenter la réalité de l’ouverture de la démocratie, en proposant au citoyen d’aller plus loin que son simple vote. Comme toute expérimentation, elle a le grand mérite de proposer un nouveau modèle et de s’ajuster au fur et à mesure de son expérience avec les citoyens.

On constate un mouvement de fond sur l’ouverture et la participation des citoyens. Internet a rendu les individus impatients certes, mais aussi plus consommateurs et plus producteurs d’informations. L’open data, dont le gouvernement a rappelé récemment l’importance, est une tendance poussée par l’Europe, qui permet de mieux comprendre notre société et rend chacun un producteur statistique en puissance.

Après avoir eu la chance de rencontrer l’équipe, nous votons pour !

 

 

NB : le premier carburant du site est l’énergie qu’y mettent les membres de son équipe. La plateforme est financée par les dons via une association. Nous n’en sommes donc pas actionnaires ! Dans le souci de transparence, le site publie la liste complète de ses donateurs.