DIGITAL TRANSFORMATION dans l’immobilier fin 2013
Comme de nombreux secteurs, le marché de l’immobilier vit une transformation profonde.
Tout d’abord, le gouvernement s’est emparé du sujet, après des rapports d’associations de consommateurs et une bonne dose de communication auprès des électeurs. La loi Duflot Alur entend rénover le lien entre le client et le professionnel de l’immobilier.
En attendant les décrets et formulaires administratifs annoncés dans la loi, le marché profite de sa relative liberté pour innover et proposer des nouveaux modèles aux consommateurs.
Depuis des années, les sites internet ont donné de nombreuses informations sur le marché, notamment aux particuliers. L’offre se déplace encore plus vers le particulier pour l’aider à mieux maîtriser les acteurs professionnels et leurs actions, voire à outiller le particulier lui-même, quitte à lui proposer de remplacer le professionnel (en mode DIY – Do It Yourself, ou selfcare).
Les sites de syndics en ligne vont entamer leur deuxième année civile… en ligne
La loi Duflot Alur est sévère sur les raisons et les mesures vis-à-vis des syndics. Les offres internet semblent avoir fleuri en 2013, avec des sites de syndic direct, présentés comme plus transparents, plus réactifs que le canal traditionnel de l’agence. Même si certains sites sont des filiales de grands groupes traditionnels (syndicplus serait selon l’Arc, une filiale de Foncia), tous proposent d’utiliser le canal internet pour faciliter les échanges entre la copropriété et le syndic professionnel.
Vigilants sur les résultats opérationnels de tels sites sans agence physique, et suite à leurs propres 1ers résultats de démarches en ligne, les syndics professionnels constatent toutefois que la « culture internet » crée une rupture par rapport à leurs pratiques : google (1er moteur de recherche en France) associe au mot clé « syndic » l’expression « changer de syndic ». Signe d’une recherche à forte volumétrie sur le web. En quelques mois, les nouveaux sites ont récolté un nombre de demande de devis comparable à plusieurs années dans les anciennes pratiques. Signe d’accélération pour ce monde relativement stable d’habitude. Comme pour s’en prémunir, Nexity a lancé une campagne de publicité sur son offre de syndic.
En parallèle les sites de communauté de voisins proposent de nouveaux modèles de proximité
D’autres sites se rapprochent des modèles des réseaux sociaux pour proposer l’ultra-proximité : Kelquartier propose de découvrir de nombreuses informations sur des quartiers de villes en France, pour le moment, les quartiers des grandes villes de France. En agrégeant du contenu sur un fond de carte, le site permet de visualiser rapidement les informations selon ses critères de choix et de se faire une idée du quartier dans lequel acheter un bien au sein d’une ville.
Toujours pour les particuliers, les sites se multiplient et s’invitent sur les tablettes et portables
En prévision de la sortie des professionnels du marché de la location, les offres d’état des lieux s’invitent sur tablette : ainsi les tablettes multiplient depuis quelques mois les offres d’état des lieux « faciles ». Si certaines applications sur tablette (EDL, ImmoPad) visent clairement le marché des professionnels pour accélérer toutes les étapes de l’état des lieux avec les photos, saisie, et envoi de document, certaines applis (HomePad) s’adossent à un acteur historique de l’internet, seloger.com pour proposer à la fois aux professionnels et aux particuliers une façon plus moderne de faire l’état des lieux.
L’offre des sites pour les professionnels basculent dans le cloud
Des sites de copropriété proposent des intranets collaboratifs aux copropriétaires pour animer la résidence, recueillir les avis, avoir l’accès à la documentation (PV des AG, RCP…). Certains comme coproprieteenligne.com/ proposent également l’intégration du syndic professionnel et des entreprises dans leur solution pour fluidifier les transferts d’information. De la même façon, des sites comme vilogi ou gerer-ma-copro proposent un ensemble d’applications pour l’ensemble des acteurs entièrement à distance, sur la base de plateformes dans le cloud. Dans une profession encore fortement fragmentée, les nombreuses agences de quartier pourront ainsi se doter de SI moderne à coût réduit et sans connaissance technique avancée.
Les signaux de l’international : une orientation des acteurs vers l’utra-local
Le site Trulia donne des informations sur les quartiers : niveau de criminalité, niveau des écoles, niveau de température pour chaque résidence… De quoi doter le particulier d’informations très précises sur son projet ou son bien à vendre. Encore plus interactif, Nextdoor crée une communauté de quartier des résidents, dont l’adresse est vérifiée. Les membres de la communauté peuvent « augmenter » leur vie de quartier sur internet, en s’échangeant des informations sur les bons plans, également en s’empruntant des outils ou vélos, et en émettant des recommandations comme dans les réseaux sociaux du grand public.
En dehors de la FF2I et de la base CLAMEUR (base nationale de visualisation des loyers), les grands absents de cette évolution numérique sont les fédérations professionnelles de l’immobilier, qui après avoir manqué le débat au Parlement sur la loi Duflot Alur, n’ont pas encore pris le sujet à bras le corps.