Les offres de cloud se multiplient et la demande de la part des entreprises, notamment françaises, explose. Ces constats ont amené la rédaction du monde informatique à consacrer un dossier à la question. Dossier dont nous livrons cette semaine des extraits du premier article, qui énumère les forces en présence.
Le trafic mondial dans les centres de données d’ici à 2016 sera quadruplé pour atteindre un total de 6,6 zettaoctets par an selon les résultats de l’étude annuelle de Cisco (…). Ainsi, selon l’équipementier, 64 % du trafic des centres de données en 2016, seront liés aux services cloud.
L’explosion de ces derniers est réelle, nous avons d’ailleurs pu le vérifier sur le terrain (…). En effet, l’engouement des DSI et des responsables informatiques autour du cloud et de son adoption n’est pas une chimère, ils en perçoivent de plus en plus les avantages. D’ailleurs, la majorité des entreprises que nous avons rencontrées, quelle que soit leur taille, utilisent déjà une solution cloud comme une application de type Saas, par exemple, ou bien si elles ne le font pas encore, elles sont soit dans une phase de déploiement, soit dans une phase de réflexion avancée.Une tendance aussi confirmée par de grands acteurs comme Google par exemple. « Chez Google Entreprise, nous constatons que la France est l’un des pays les plus avancés dans le monde sur l’adoption de services cloud. (…) Le cloud représente une révolution plus qu’une évolution, ce n’est plus une question de gestion d’informatique, c’est avant tout de l’usage, l’entreprise achète réellement un service », indique Éric Haddad, directeur Europe du Sud de Google Entreprise.
Le cloud computing génère aujourd’hui une multitude d’offres. Difficile de toutes les énumérer, on peut toutefois se risquer à classer les forces en présence.
Déjà, citons les grands faiseurs américains que sont Amazon, Rackspace, Google ou encore Joyent , présents, pour la majorité d’entre eux, au niveau international.
Ensuite viennent nos acteurs nationaux comme les opérateurs Orange Business Services, Colt ou SFR sans oublier les hébergeurs nationaux à l’instar d’OVH, de Cheops, etc. (…). On notera aussi la présence des nouveaux challengers comme Cloudwatt et Numergy, deux structures souveraines soutenues par l’état qui visent, en priorité, le marché national des sociétés publiques et privées (…).
Enfin, n’oublions pas les fournisseurs comme IBM, HP, Oracle ou encore Microsoft qui investissent aussi énormément dans le cloud (plutôt dans les clouds privés managés à destination des grands comptes).« Le cloud est clairement un moyen de réinventer le business, c’est pourquoi, il très difficile de catégoriser les offres. Chez IBM, notre panel de solution Smart cloud Services et Smart cloud Foundation répond à des besoins différents. En effet, IBM construit aussi ces offres avec des partenaires, c’est cet écosystème qui permet de répondre plus précisément aux demandes des entreprises. Par exemple, Cegid s’est engagée avec IBM pour proposer une offre cloud pour les experts comptables (…) Mais nous avons également des offres cloud pour l’exploitation de l’entreprise (de type SAP ou JD Edwards…) à l’image du datacenter que nous avons récemment inauguré à Montpellier…», explique Christian Comtat, directeur du cloud computing chez IBM France.
D’ailleurs, pour Jean-Philippe Kalfon, directeur Europe du Sud de Cordys, une société spécialisée dans le BPM, les fournisseurs deviennent de plus en plus des courtiers cloud.
« Cette approche de courtier permet d’éviter la marchandisation de ses propres offres et de les coupler avec d’autres services cloud afin de vendre des offres globales à l’ensemble de leurs clients », indique Jean-Philippe Kalfon dans une tribune libre sur les nouveaux modèles économiques cloud. Il met notamment en avant l’exemple de CloudItalia qui prépare un ensemble de services verticaux, spécifiquement pour les PME via un mashups d’applications. Cette approche implique aussi d’automatiser la facturation, car ces applications peuvent être utilisées au même moment dans chaque entreprise.On le voit bien, la visibilité dans les offres cloud reste à améliorer notamment pour la cible PME qui réclame surtout des offres clés en main. De plus, l’adoption du cloud n’en est pas moins un bouleversement et une remise en question pour les entreprises (quelle que soit leur taille) qui recherchent de vraies garanties autour d’un certain nombre de points : une contractualisation rigoureuse, une sécurité sans faille des services, une réversibilité des données assurée, une interopérabilité des systèmes assumée sans oublier que le cloud entraine des changements d’organisation importants de la DSI. (…)
Le cloud computing, ultime évolution de l’infogérance ?
« Le cloud Computing est une évolution de l’infogérance, car on introduit des fonctions de virtualisation et d’automatisation », indique Christian Comtat (…). Et d’ajouter : « dans la notion de cloud, on se positionne dans l’usage et dans les catalogues de services et, de ce fait, l’infogérance recréée indirectement des contrats de clouds privés ». (…) Hormis l’automatisation et la virtualisation, avec le cloud Computing, on est aussi dans un modèle de tarification de type « pay as you go » ou de paiement en fonction de la consommation réelle qui lie directement le montant facturé à la quantité de service consommé. À comparer, l’infogérance consistait historiquement à déléguer l’administration des services à un tiers qui héberge les serveurs avec des engagements de niveau forts sur la surveillance, la maintenance et le support. (…)