L’ère digitale a fait apparaître plusieurs expressions que l’on maîtrise peu. Aujourd’hui, nous souhaitons comprendre les contours du terme « e-gouvernement ». Vecteur important de la transformation du secteur public, il me semble opportun d’examiner ce sujet d’enjeu national.
L’e-gouvernement, de quoi s’agit-il réellement ?
Les dénominations changent selon le pays (« e-gouvernement » ou « gouvernement électronique », « administration électronique », « e-administration », « gouvernement en ligne ») mais désignent l’ensemble des utilisations de technologies de l’information et de la communication (TIC) par les administrations publiques d’un pays. L’e-gouvernement vise à intégrer les outils SI dans l’ensemble des processus de gestion interne de l’administration afin que leur pleine utilisation permette l’augmentation de la productivité et l’amélioration des services publics pour les agents de l’Etat et les usagers.
L’e-gouvernement exige que l’on repense complètement le modèle de fonctionnement de nos administrations et qu’on embrasse totalement la transformation numérique. À l’heure où je rédige ce billet, le Ministre français de l’économie et des finances annonce le « pacte productif pour le plein emploi » qui a pour ambition de prendre en compte dans les actions du gouvernement les deux révolutions de notre ère : le changement climatique et le numérique. L’intégration de ce dernier dans les agendas gouvernementaux signifie la prise de conscience sur la nécessité d’être en phase avec son temps (technologique).
ISLEAN accompagne le secteur public dans plusieurs sujets de digitalisation de procédures internes, de réalisation de vision de systèmes d’informations d’une administration, d’élaboration de schéma directeur (à l’instar du secteur privé), de dématérialisation entière de service ou d’accompagnement à l’implémentation de signature électronique. Avec l’efficacité de la technologie, l’e-gouvernement crée de nouveaux moyens d’offrir des services au public tout en économisant ses ressources. Je pense à la déclaration de revenus en ligne, au paiement ou contestation des amendes en ligne, au dossier médical partagé (DMP) …
La révolution numérique
L’e-gouvernement accroît sensiblement le self-service et l’autonomisation des citoyens. La transformation numérique de notre environnement est devenue un enjeu de compétitivité et de croissance. Elle fluidifie et répond à des besoins existants tout en créant simultanément de nouveaux services et produits.
Au même titre que la révolution industrielle, la révolution numérique est un puissant levier de croissance économique avec les IoT (internet des objets), IA (intelligence artificielle), RPA (automatisation de processus), MedTech / BioTech (innovation de la santé). Assisterons-nous à un changement de narratif, de pays « industrialisé » à pays « numérisé » ? Un monde où les pays « industrialisés » d’antan ne soient plus la locomotive, mais que les pays « numérisés » prennent le flambeau ? Ceci dit, ces deux statuts ne sont pas antinomiques. Un pays industrialisé avec l’investissement adéquat dans son écosystème peut aspirer au statut de pays « numérisé ». Je pense qu’il me faudra un autre article pour expliquer ce que j’intègre dans le statut de pays « numérisé ».
En attendant, nous allons nous intéresser à la définition de l’indice de développement du e-gouvernement ou d’administration en ligne (EGDI : the E-Government Development Index) créé par les Nations Unies en 2003.
L’indice de développement du e-gouvernement (EGDI)
Cet indice incorpore plusieurs caractéristiques d’accès et de connectivité technologique telles que les niveaux d’infrastructure et d’éducation. Il a pour ambition de relever la manière dont un pays utilise les technologies de l’information pour promouvoir l’accès et l’inclusion de sa population. L’EGDI est une mesure composée de trois importantes dimensions de l’e-gouvernement, à savoir : l’accès de qualité à internet, la connectivité de la télécommunication et les capacités humaines.
Mathématiquement, l’EGDI est une moyenne pondérée de trois scores normalisés obtenus sur les trois dimensions sus citées : (1) l’indice d’offre et de qualité des services en ligne (Online Service Index, OSI), (2) l’indice de l’état de développement d’infrastructure de télécommunication (Télécommunications Infrastructure Index, TII) et (3) l’indice de capital humain (Human Capital Index, HCI).
EGDI = 1/3 (OSI normalisé + TII normalisé + HCI normalisé)
Cet indice nous révèle l’importance de l’investissement dans l’accès, la connaissance et l’utilisation des technologies de l’information. Le classement mondial de l’EGDI 2018 montre le Danemark en première place suivi de l’Australie et de la Corée du Sud. La France est 9ème dans ce classement, quand l’Allemagne est 12ème sur 193 pays évalués. L’Estonie connue mondialement comme la « Digital Nation » est 16ème au classement. L’Arménie est 87ème et je ne saurais terminer sans un clin d’œil à ma mère patrie le Togo, 138ème au classement général. Ce résultat signifie qu’il y’a un besoin accru d’investissement simultané dans les trois dimensions de l’indice afin de réduire la fracture technologique et permettre l’éclosion d’un écosystème innovant.
Le développement économique passe aujourd’hui par la révolution numérique. Devenir une nation compétitive et « numérisée » est possible via une stratégie claire de digitalisation et d’investissement dans les infrastructures technologiques. Amis du secteur public, la première étape de cette stratégie serait d’effectuer un diagnostic de vos systèmes d’information pour l’élaboration d’un schéma directeur. Il déterminera la cible fonctionnelle sur les 3 ou 5 prochaines années en cohérence avec les enjeux et objectifs de votre administration. Le schéma directeur des systèmes d’information permet de prioriser et de planifier l’architecture informatique nécessaire et les évolutions logicielles et organisationnelles. Ainsi, moderniser l’administration et délivrer in-fine un service public de qualité aux concitoyens demeurent les principaux objectifs de l’e-gouvernement.
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