Disclaimer : à ISLEAN, nous avons pour objectif de « créer demain, maintenant » en utilisant notamment les technologies numériques. Nous ne sommes donc pas neutres vis-à-vis du sujet du digital puisque nous en vivons en partie.

L’empreinte carbone du digital, d’après plusieurs sources, est de près de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, et il augmente augmente de 9% chaque année. On pourrait se dire que ce n’est pas soutenable et qu’il faut réduire sa consommation du digital. Le problème est-il bien posé ? Nous vous proposons d’examiner cela dans cet article.

Du digital partout, et de plus en plus

Certes, sauf à contester les chiffres émis par des organismes et faisant l’objet d’un consensus, le numérique / digital contribue à une part devenue significative de l’empreinte carbone : près de 4%, et surtout cela augmente de près de 10% par an.

Certes, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, cela s’infléchira notamment car le monde est fini. On peut même s’étonner, au vu de l’omniprésence que le numérique a pris dans nos vies, que ce ne soit pas davantage que 4%.

Près de la moitié des appareils de grande consommation que j’ai achetés cette année est connectée via Wi-Fi à une app : lave-vaisselle, lave-linge, éclairages, trottinette, voitures…

Le smartphone est devenu une extension de moi-même. Lui-même est étendu par le Cloud, quasi invisible, mais qui centuple ses capacités.

Et le laptop est l’outil numéro 1 de travail de la plupart des gens. Je me souviens en 2014 quand Cédric Hutchings, un des fondateurs de Withings qui a démocratisé la balance connectée, parlait de l’internet des objets, les perspectives qu’il évoquait n’ont pas encore conquis le monde à la vitesse qu’il envisageait.

On sous-estime toujours l’inertie des gens.

Internet des objets, balance Withings en 2014

De « bons » usages…

Nos nombreux articles (cf. liste au pied de cet article) sur le digital durable montrent des impacts positif du digital : e-commerce avec massification de la livraison du dernier km vs achat avec son véhicule personnel, télétravail vs déplacement en véhicule personnel.

En raisonnant en empreinte complète carbone (ECC), on arrive à mettre en face de l’empreinte carbone du digital (fabrication et fonctionnement des terminaux, des réseaux et des datacenters) l’impact sur le scope 1 (émissions directes de carbone, exemple : essence pour faire rouler la voiture) et le scope 2 (émissions indirectes de carbone, exemple : consommation électrique). Si  vous vous demandez ce que sont ces « scopes », je vous invite à lire cette page de référence (Ademe).

Les émissions du scope 1 et 2 sont 10 à 1000 voire bien plus importantes que celles du digital qui est principalement du scope 3 (achats) et du scope 2 (consommation électrique).

Donc le recours au digital, dans de nombreux cas, réduit l’empreinte carbone d’une activité. Sauf à considérer qu’il faut jeter le bébé avec l’eau du bain (i.e. arrêter de faire toute activité).

Mais il y a des usages qu’aucuns peuvent réprouver.

Et les autres…

Jeux en ligne, réseaux sociaux, médias putaclic, pornographie… comme auparavant la presse papier et le minitel, le digital est un outil, et chacun s’en empare pour servir ses propres intérêts. En fonction de son vécu, de ses convictions et de ses valeurs, on peut réprouver certains usages et les vouer à la vindicte pour mieux les interdire. Je considère qu’il ne m’appartient pas, en tant que citoyen, d’en juger, tant que l’impact sur les ressources de la collectivité est soutenable.

La soutenabilité, l’acceptabilité

Si on considère que l’impact n’est plus soutenable, on a un gros problème que l’enchainement des COP peine à régler : comment contraindre des acteurs prives (des gens, des entreprises) et publics (des Etats) à réduire leur empreinte carbone, donc leur consommation d’énergie, puisqu’encore aujourd’hui, la majeure partie de l’énergie est issue de la combustion de produits carbonés, donc leur richesse de manière immédiate et certaine, alors que l’impact est diffus, plus ou moins proche dans le temps, incertain en fonction de la localisation sur la planète ?

En outre, si on prend comme exemple la France qui ne représente qu’environ 1% de l’empreinte carbone mondial : à quoi bon passer de 1% à 0,5% en réduisant donc de 50% notre richesse (en faisant l’amalgame : consommation d’énergie = richesse), alors que des pays énormes à l’impact infiniment plus élevé n’en font pas autant (et pour cause, l’acceptation sociétale est très compliquée, d’autant plus que le pays est gros consommateur) ?

Que dire également d’autres pays à empreinte carbone modeste qui décident de se comporter en passagers clandestins et de ramasser la prospérité tant que possible, en laissant les autres être décroissants (cf. le dilemme du prisonnier) ?

La décroissance ? Si je veux.

Que faire ?

Il semblerait qu’on soit dans un jeu : pile tu gagnes, face je perds. En tant que décideur privé agissant dans son champ de contraintes marché et légales et, dans la mesure du possible, de son jeu de valeurs, l’entrepreneur a tout de même des leviers parfois considérables qu’il peut actionner grâce aux technologies, notamment numériques : installation de capteurs et de logiciels pour optimiser la consommation d’énergie, réduction de déplacement de masses par la dématérialisation, reconception des produits pour en prolonger la durée d’usage, la réparabilité et l’évolutivité, en échange d’un prix peut-être plus élevé, mais avec une garantie de valeur d’usage plus forte.

Pour savoir l’action qui est la meilleure en empreinte carbone, nous avons développé, en parallèle à nos habituels moteurs de calcul de retour sur investissement économique, des moteurs de calcul de retour sur investissement carbone. Cela nous permet de prendre avec  nos clients les décisions éclairées de rationalité quantifiée relativement à l’empreinte carbone.

 

Nos articles sur l’empreinte carbone du digital :

L’empreinte carbone d’une transformation digitale

Réduire l’empreinte carbone de votre informatique

Transformation digitale et émissions de GES : retour sur le Morning Talk

Le BYOD, un levier de réduction des coûts et des émissions de carbone

Le bilan carbone, késako ?

Réunion ou visio, bureau ou télétravail, quel empreinte carbone du digital ?

Amazon VS Auchan : combien de carbone ?

Stratégie RSE : Hébergement Cloud vs On-Premise

Page d’offre de maîtrise de l’empreinte carbone du numérique