La transformation digitale n’est pas un objectif en soi. Elle est moyen de parvenir à l’objectif suivant : intégrer les technologies digitales dans les activités de son organisation pour l’adapter aux changements et à la modernisation des mentalités et des pratiques. Dans la première partie de cet article en deux parties nous verrons les étapes préliminaires à l’engagement d’une transformation digitale.
Comment engager la transformation digitale dans mon organisation ? (1/2)
Faire un diagnostic (de la situation / de l’organisation)
Avant d’engager une transformation il est nécessaire de faire un état des lieux, un diagnostic de la performance actuelle. On se posera donc les questions suivantes :
- Comment répondons-nous à nos clients ?
- Quelle est la valeur créée pour eux ? Quelle est la valeur que nous voulons créer ?
- Comment se démarque-t-on de la concurrence ?
- Quels sont les canaux principaux de notre relation client ?
- Les processus internes sont-ils efficients ? Et les processus externes (relations clients, fournisseurs, partenaires…) ?
- Quelle serait la valeur atteinte par la digitalisation de telle ou telle pratique ?
- Et enfin, quels sont les freins à la digitalisation de mon organisation ?
Ce diagnostic doit permettre d’identifier les points d’amélioration, prioritaires et secondaires : qu’est-ce que le digital peut nous permettre de gagner sur chacun de ces axes et comment il nous permettra d’adopter une démarche lean (amélioration de la performance, réduction des gaspillages…) Il faut ensuite quantifier ces points d’amélioration, et évaluer les marges atteignables d’amélioration de la performance.
Ces éléments, l’état des lieux de la performance actuelle, les points d’amélioration identifiés ainsi que la quantification des marges d’amélioration permettent de définir une cible d’amélioration. Cette cible doit être réaliste, motivante et atteignable. L’enjeu est de pouvoir se situer dans une vision à moyen/long terme de l’entreprise digitalisée.
C’est la cible d’amélioration qui va guider la transformation et non l’inverse : on ne fait pas du digital pour lui-même.
Des indignés et un sponsor
Transformation digitale rime avec réorganisation brutale. La digitalisation des process d’une organisation implique des changements parfois violents, auxquels les collaborateurs ne sont pas toujours préparés. D’où l’importance d’un sponsor. Le sponsor est une figure qui va cautionner le projet. Il est le responsable qui s’assure que les moyens sont bien engagés pour la réussite du projet. Pour cela il doit être influent dans l’organisation et savoir prendre la mesure de sa responsabilité : il est idéalement transverse à la DSI et aux métiers.
Certains projets de transformation digitale passent par des indignés sincères, c’est-à-dire des utilisateurs indignés de la piètre qualité du support ou de la mauvaise qualité des outils, et qui auront envie de faire bouger les choses, tout en étant disponibles et compétents. Seulement, ceux qui sont au cœur des sujets, et plus susceptibles d’être indigné de tel ou tel dysfonctionnement, ne sont pas forcément en haut de l’échelle. Et c’est aussi une position est risquée : « celui qui dit “je ne suis pas d’accord, je suis indigné, on pourrait faire autrement” est un renégat qui prend énormément de risques, notamment d’ostracisation, celui d’être perçu comme un barbare qui met en péril l’équilibre durable de l’organisation.” Le sponsor sera aussi là pour mettre en avant les indignés et donner un écho à leur indignation. Communiquer cette indignation et embarquer les utilisateurs permettra de changer des freins en moteurs.
Viendront ensuite la préparation de la transformation digitale et sa mise en œuvre à proprement parler. Voilà un vaste programme, qui fera donc l’objet d’un second article.