Un conférencier du numérique prédit la fin du consulting grâce à l’IA générative… Et si le consultant prédit la fin des conférenciers, toujours grâce à l’IA, que va-t-il nous rester ? Provocation mise à part, l’IA bouscule autant le consultant que le producteur professionnel de conférences sur le numérique. Commençons par l’IA et le conférencier en disruption digitale !

Un plan de conférence en quelques minutes avec l’IA

Le contenu produit sur le numérique est pléthorique : la principale difficulté est de nager et de trier dans cet océan d’informations. L’IA – chatGPT pour notre illustration – nous aide à gagner du temps. Quand je lui demande de me faire le plan d’une conférence d’une heure sur les risques éthiques de l’IA pour les avocats, je récupère en moins d’une minute quasiment une conférence « clés en main ». J’ai tout de suite un plan structuré en cinq parties avec des sous-parties : introduction, trois sections et une conclusion. Plus besoin d’avoir fait Sciences Po !

Vous noterez que l’IA a parfaitement intégré la courte consigne : elle utilise chaque mot, en m’indiquant la durée de chaque partie du plan. Je lui avais demandé un plan pour une conférence d’une heure. Malheureusement, le timing total dépasse l’heure, avec dix minutes de questions / réponses après la conférence.

Autre fait intéressant, c’est que l’IA a reformulé la consigne, en indiquant l’objectif de la conférence : « structurer le contenu de manière à captiver l’audience, tout en couvrant les aspects les plus pertinents du sujet ». Elle introduit un « rationnel de l’émotionnel » en indiquant que la conférence sera réussie si l’auditoire ressent une émotion, à savoir reste captivée.

Et une présentation complète par IA de la conférence

Je poursuis – en accélérant – le développement de conférence par IA : la suite est donc d’ajuster le plan, garnir le contenu, que ce soit par génération de texte avec l’IA ou par recherches approfondies, voire expérience personnelle. La première option – 100% IA – aura  déjà un niveau de surface suffisant pour une heure de conférence sur le numérique ex cathedra. Ce texte peut alors être lu par informatique : essayez Word ou votre navigateur internet pour apprécier les progrès de ce type d’application.

Vous visez l’export ? Deux solutions : dans le premier cas, vous avez un support écrit de votre conférence à traduire et l’IA traduit le texte ; ensuite, vous optez pour la lecture automatique dans la langue souhaitée. Deuxième cas, vous travaillez à l’ancienne et avez pour toutes notes, un ticket de métro. L’IA de nouveau va vous aider. Cette vidéo de l’un de mes premiers managers de conseil est une démonstration insolente des traductions à l’oral. Mark enregistre trente secondes dans un superbe accent Oxbridge. En trente secondes, Mark se met à parler en espagnol et en allemand. C’est troublant !

Alain Goudey montrait il y a quelques semaines les résultats d’une IA capable de créer un film à partir de quelques images confiées et de prompt pour le texte ; si l’outil ne fonctionne pas encore parfaitement, cela converge vers l’automatisation complète. Un avatar d’Alain Goudey – déjà réaliste – apparaissait pour présenter un résumé de l’actualité (sur l’IA !). Avec l’autorisation d’Alain, je vous laisse découvrir le film ci-dessous :

 

Euphorie et prédictions

On se met à rêver : un monde où on est capable d’avoir pour un prix dérisoire un conférencier artificiel. On peut même imaginer des films de Mission impossible, avec un Tom Cruise au top… dans cent ans !

Cet exemple illustre la puissance de la secousse liée à l’IA. Il rappelle également trois choses :

  1. Nous sommes en pleine phase d’euphorie collective sur l’IA. Nous lisons, vivons des exemples pour le moins surprenants d’application. Quand le conférencier du numérique déclare que l’IA va remplacer le consulting, n’est-il pas grisé par son enthousiasme ?
  2. Nous souffrons de cécité vis-à-vis de notre propre métier. Si je développe la disruption du métier du conférencier, c’est pour mieux cacher que mon propre métier va évoluer.
  3. Les prédictions, c’est intéressant. Il nous reste beaucoup d’émerveillements à venir, certes. Certains parleront de la fin du travail, avec délectation. D’autres, avec peur. Mais je pense que c’est encore plus intéressant d’essayer et d’apprendre. Si certains prennent de l’avance sur l’IA et ses applications, il nous reste collectivement encore beaucoup de chemin. Tant reste à apprendre avant de saisir les bénéfices réels et complets de l’IA ! Un peu comme au moment de l’automobile, l’humanité a pu découvrir la mobilité individuelle et le changement d’échelle par rapport au cheval. Il faudra, bien sûr, apprendre à faire cela, dans un esprit numérique responsable !